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Je n'ai pas encore lu le recueil dans son ensemble mais ça m'a fait plaisir de retrouver Almuric que j'avais lu dans une vieille édition poche.
Pour ma part, toujours un bon moment de lecture... Mais je ne suis pas vraiment objectif :)

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Petit retour sur ce 12ème opus de la collection Howard :Almuric :Globalement quelconque, le roman reste néanmoins intéressant par plusieurs aspects.Le héros, Esau Cairn, inadapté à une vie sur une Terre qui ne lui correspond pas, se retrouve sur une planète qui correspond plus à ses aspirations.
L'humanité est faite pour se battre farouchement afin d'assurer sa survie contre les forces de la nature, et toute autre forme d'existence est artificielle et sans signification réelle.
Esau finit par ne plus supporter son existence solitaire et recherche la compagnie de semblables, auxquels il s'intègre d'ailleurs parfaitement.Pourtant, tout n'est pas si rose. Ainsi, à la remarque les femmes de Koth sont heureuses et ne manquent de rien, Altha répond t-elle
Manger, boire et dormir ne font pas une vie. Les animaux sauvages font cela [...] Cette existence ne me convient pas, contrairement aux autres [...] Je cherche quelque chose qui n'existe pas, qui n'a jamais existé.
Almuric n'est donc pas un paradis édénique. Si cette planète est peut être un idéal pour Esau, elle n'en est pas un pour tout le monde.La deuxième partie du roman est beaucoup moins intéressante :
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et une fin qui sent le récit terminé à la va-vite (et par un autre qui plus est, cf. La postface de Patrice Louinet).On comprend pourquoi Howard lui même avait abandonné ce texte.Le Jardin de la Peur n'est pas très convaincant, la fin donnant d'ailleurs la sensation d'être plus un synopsis qu'autre chose.La Voix d'El Elil est un récit d'aventures agréable, avec de bons moments
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La Hyène est très oubliable, récit de jeunesse écrit à 18 ans.Une sonnerie de trompettes est très intéressant, notamment avec la figure de Ranjit.
Combien de nous, animaux humains, pourraient endurer la vue de ce que nous sommes, dépouillés des habits de l'illusion dont nous nous parons ?
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Les trois textes suivants sont très courts et il n'y a pas grand chose à en dire, si ce n'est Delenda Est, qui ressemble plus à un premier chapitre (réussi) qu'une nouvelle complète.Le Fléau de Dermod est un texte assez touchant, qui montre la fascination de son auteur pour l'Irlande. La Vallée Perdue est un très bon texte, mon préféré du recueil. C'est presque une suite aux Vers de la Terre, mais dans un cadre westernien.L'ambiance est excellement retranscrite, du début avec ses feuds texans à l'horreur de la deuxième moitié. Une fin remarquable de sècheresse.Le Roi du peuple oublié est distrayant, avec ce côté parfois "nawak" des serials des années 30.Dans les appendices, une mention particulière pour deux récits inachevés :Le Cavalier Tonnerre marque un intérêt de Howard pour les mythes indiens, chose peu courante à l'époque. La fin du texte est précipitée
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, mais le reste était très réussi.Nekht Semerkhet était également très prometteur, plusieurs passages font froid dans le dos, quand on pense au sort final de l'auteur (il s'agit de son dernier texte, commencé dans le mois qui a précédé sa mort)
Il n'essaya pas de se leurrer, de prétendre qu'il y avait une raison logique pour ne pas abandonner cette lutte éreintante, placer le canon d'un pistolet contre sa tête et quitter une existence dont la douleur avait depuis longtemps dépassé la saveur.
Là également, le récit se termine sur un synopsis, et une fin - forcément- sans issue.Comme d'habitude, préface et postface impeccable de Patrice Louinet.