Je dois vraiment être un lecteur de Kay atypique, parce que jusqu'ici j'ai lu le dernier rayon du soleil et une partie de Fionavar, et jusqu'ici j'ai adoré (tout en craignant que les contextes historiques choisis pour "le reste" m'emballent moins...). :)Concernant Fionavar, je trouve quand même qu'il s'agit d'un excellent cycle, qui n'est pas à réserver qu'aux novices (et encore, sur ce point, il ne faut quand même pas oublier qu'il y a une
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scène de viol bien trash psychologiquement, quand on y réfléchit...
.En tout cas en ce qui me concerne, j'ai effectivement perçu les défauts souvent cités (acclimatation quasi instantanée des personnages, locaux qui ne s'étonnent de rien, passages dans notre monde un peu fades...), mais ils ne m'ont étrangement pas gênés. C'est sans doute dû au fait que je n'aime pas trop les histoires de passages de "notre monde" à un "monde merveilleux" dans lesquels on doit se taper 500 pages de "notre monde" dans toute sa grisaille avant d'enfin basculer dans le merveilleux que je recherche. Ici, la cohérence est sacrifiée, mais on conserve de bout en bout l'ambiance poétique de l'histoire racontée, sans être perturbé par l'incursion brutale de la réalité dans le récit.... Ce qui m'arrange assez bien au final.Quant au classicisme de l'histoire, je ne pense pas qu'on puisse le reprocher vu la période dans laquelle ce tryptique a été écrit. Du coup, plutôt que de parler d'oeuvre "pour novice", j'aurais plutôt tendance à parler de cycle des années 80-90, avec tous les ingrédients emblématiques du genre (seigneur du mal qui se reveille en tête), et quelques passages qui détonnent un peu avec les productions de cette époque quand même (la scéne précédemment citée en spoiler).Cette notion de "novice" m'a d'ailleurs souvent paru relativement peu parlante, parce qu'elle me semble évoluer en fonction de l'époque dans laquelle on se situe (dans un certain sens, une lecture "novice" actuelle, c'est le trône de fer...), et de la connotation que l'on y met (novice = jeunesse, découverte de la fantasy, ou les deux?).Bref, tout ça pour dire que je recommande Fionavar à tous ceux qui veulent trouver un récit merveilleux et poétique de la mouvance post-Tolkien des années 80-90, avec tout de même quelques originalités pour l'époque. Par contre, si vous vous attendez à trouver des éléments caractéristiques des mouvances ultérieures, ce n'est clairement pas un bon choix (on ne lit pas le seigneur des anneaux en espérant y trouver les éléments de game of Thrones... ici c'est pareil).Sinon, comme je l'avais mentionné, j'ai également adoré "le dernier rayon du soleil". Et je serais bien en peine de dire lequel des deux je préfère, tant ils me semblent appartenir à des registres différents. "Le dernier rayon du soleil" est un récit qui mèle habilement l'intime et la destinée des peuples, retranscrivant à merveille ces époques où les batailles opposant 100 combattants à tout casser pouvaient determiner l'avenir d'une nation. Bref, si vous recherchez un récit plus intimiste, plus historique et plus mystérieux, ce dernier ouvrage conviendra mieux que Fionavar qui est advantage axé high fantasy avec une magie plus voyante (mais qui ne perd pas sa poésie pour autant).Voilà, en espérant que cet avis pourra éventuellement aider d'autres lecteurs dans leurs choix. :)Pour le reste de l'oeuvre de Kay, je retiens le petit truc de Ghilthanas (merci à toi!): j'attends un éventuel voyage au québec pour l'acheter là-bas.
