21
En vrac, je pense à des gens bien amochés pour me demander comment ils sont soignés, et je trouve :Benvenutto, qui se fait bien rafistoler le dentierBellovèse, même pas mort le biturige !et par contrecoup, maître Brioché, qui a enseigné à Eusèbe l'art d'arracher les dents gâtées sans souffrance (revoyez "Seul au monde", une dent qui fait abcès, ça devient atroce) : imaginez le plus grand de vos héros avec un bobo gênant qui empire et finit par le terrasser (tiens, chez les dothrakis par exemple, on est viril, on ne désinfecte pas les blessures).Dans la Tour sombre, Roland découvre la pharmacie moderne et enfile les pilules ! (mais c'est costaud le bestiau).Ca suppose aussi que l'auteur établisse le niveau médical de son histoire : sait-on cautériser une plaie, éviter les propagations de maladies, traiter une hémorragie ?

22
Le plus étonnant je pense c'est qu'on aie pas encore parlé d'un des héros du cycle des archives de Roshar, Kaladin béni-des-foudres.Bien que ses talents de combattants soient aussi importants dans l'histoire que ceux de médecin, ces derniers ne sont pas en reste. Il sauve plusieurs membre de sa compagnie et personnages importants grâce à ses talents. Chez Gemmell, dans "légende", le médecin de Dros Delnoch et l'infirmerie sont assez bien mis en avant (on revoit d'ailleurs ce personnage dans d'autres livres du cycle drenaï même s'il n'est jamais central) Après un personnage ''pur médecin/guérisseur" qui ne soit pas un guerrier en plus il est vrai que j'en ai rarement vu. Probablement parce que oui, leur action doit moins intéresser les foules. Je crois qu'on retiens plus le nom de l'assassin d'un roi que celui du médecin qui a soigné le roi après une tentative d'assassinat ratée. (j'en veux pour preuve notre histoire)

23
Temliw a écrit :Le plus étonnant je pense c'est qu'on aie pas encore parlé d'un des héros du cycle des archives de Roshar, Kaladin béni-des-foudres.Bien que ses talents de combattants soient aussi importants dans l'histoire que ceux de médecin, ces derniers ne sont pas en reste. Il sauve plusieurs membre de sa compagnie et personnages importants grâce à ses talents.
Je pense que la thématique du sujet c'est la magie de guérison. Pas vraiment les médecins ou le cliché scénaristique du mec ou la nana qui gagne des points auprès des compagnons parce qu'il/elle connait les premiers soins et fait des emplâtres à l'arnica montana du coin. Mais peut être que je me trompe.Après, selon moi, 99% du statut/charisme de Kaladin c'est sa capacité à survivre de manière surnaturelle à ce qui tuerais les meilleures guerriers. Que se soit dans les livres ou auprès du lecteur.

24
Le mec est quand même un peu au delà du premier soin je trouve, c'est quand même un chirurgien capable de recoudre quand il le faut. Après pas vraiment de magie là dedans (encore que, tout n'est pas dévoilé) mais on trouvera surement un radieux thaumaturge.

25
Voici un sujet des plus intéressants ! Que j’observe depuis deux ou trois jours. ;)Je n’ai pas l’impression qu’on puisse développer une façon « originale » de guérir.Parce que le guérisseur, de mon point de vue, est forcément déjà magicien ou sorcier.C’est clair quand on se réfère aux sociétés plus ou moins primitives dont la Fantasy s’inspire.Que l’on pense tout de suite à nos druides ou aux chamanes sibériens, il faut bien constater que celui qui peut guérir est également celui qui est chargé du contact avec les divinités, du culte envers les ancêtres. En charge de tous les rituels magiques. Dans le monde médiéval, la médecine officielle et savante est enseignée, mais elle est essentiellement urbaine. Réservée aux rois, aux puissants de ce monde. Quatre-vingt-dix pour cent de la population n’y ayant pas accès (cette situation se prolongeant presque jusque l’époque moderne), le peuple donc, et sans doute la petite noblesse, pour faire face à ses problèmes de santé a recours aux guérisseurs, rebouteux, mages ou autres figures plus ou moins sentant le soufre, mais hauts en couleur.Malheureusement, dans des sociétés où une grande partie de la population est capable de manifester un pouvoir magique, celui ou celle chargé de réparer les dégâts d’une bataille, d’un conflit, va se trouver tout de suite beaucoup moins mis en valeur que dans la vraie vie. :( Je précise tout de suite que la fonction du guérisseur n’est pas seulement de réparer les côtes froissées, les fractures ou les ecchymoses. Bien souvent, il ou elle est amené à contrebalancer un envoûtement ou une action magique qui a mal tourné. Ninaeve, qui a été citée, est ainsi amenée
► Afficher le texte
Bon, elle intellectualise le processus, mais Jésus serait-il capable de faire le même truc en mode : « même plus capable de souffler dans l’alcootest après les noces de Cana » ?Après ce cas de guérisseuse-héroïne aux limites du possible, il est indéniable que les auteurs de Fantasy ont du mal à positionner ces personnages dont le genre ne peut se passer, mais qui figurent cependant largement au second plan, voire plus, après les héros combattants.Jusqu’à la dépréciation. Ainsi, dans ma dernière lecture, « La Trilogie des Joyaux » de David Eddings, Séphrénia, une puissante magicienne, est capable
► Afficher le texte
Maintenant, si l’on prend une société où cent pour cent des membres pratique la magie, je me tourne vers Poudlard.Là, dans un décor d’infirmerie de collège, avec deux ou trois lits bancals, Madame Pomfresh est capable
► Afficher le texte
Donc, entre héros ou héroïnes surpuissants et maîtrisant parfaitement les techniques de guérison et personnages anecdotiques nous donnant l’impression qu’ils agissent au petit bonheur la chance, il me semble que les auteurs ont quelques difficultés à positionner les « réparateurs magiques » dans un monde où tout est déjà magique. Les guérisseurs en Fantasy s’étalonnent du mage inspiré au service après-vente de Darty.Ce qui n’empêchera pas, suivant notre humeur et selon la façon dont les auteurs auront mené leur narration et leur intrigue, de trouver ou non originale leur façon d’exercer. ;)

26
J'y pense, d'une certaine manière dans le trône de fer, peut on considérer Béric Dondarrion et les prêtre rouges comme des guérisseurs ?
► Afficher le texte
.On a également l'ordre des mestres qui joue avant tout le rôle de sages, mais également celui de guérisseurs (notamment à l'aide de plantes et de cataplasmes) Néanmoins, le cas Qyburn est intéressant (et nous donne une exemple de "guérisseur" moins blanc que les précédents).On peut terminer par Miri Maz Dur,
► Afficher le texte

27
Je pense aussi à la Trilogie des Tempête de Mercedes Lackey, où l'on suit notamment le duc de Tremane, qui en devenant roi du pays de Hardorn va être "connecté" à la terre qu'il gère. Dans ce passage, on nous explique qu'il s'agit d'une magie élémentaire et puissante pour s'assurer que le roi administre sagement ses territoires : en effet, il ressent au plus profond de son être les blessures occasionnées aux terres qu'il gère. Enfin, il peut, dans des cas rares et exceptionnels, se sacrifier pour guérir ses terres mourantes. Nous avons là une magie de guérison à l'échelle de tout un territoire, et originale dans le sens où elle ne concerne pas directement des humains, mais le lieu même où ils vivent.
Memento mori

28
Pour le trône, la magie ne guérit pas : elle maintient en vie, mais les stigmates des morts passées restent là. Quant à Mirri maz dur, à part son rituel, elle préconises des emplâtres pour refermer les blessures.Chez Jaworski, outre les soins à l'ancienne , on trouve un cas de guérison miraculeuse dans la nouvelle "une offrande très précieuse", où le miracle s'obtient par une offrande symbolique, non matérielle.Sinon, en général, dans la fantasy, et en particulier dans le jeu de rôle sur table ou en jeu vidéo, le guérisseur a un rôle de soutien, qui, bien que presque indispensable, sera toujours perçu comme superficiel par rapport aux rôles plus "action". On célèbre le héros qui a porté le coup fatal au dragon, pas celui qui permet audit héros d’espérer avoir une descendance avec la princesse après avoir été brûlé au 3ème degré.Et plus magique et instantanée est la guérison, plus-celle-ci devient triviale, comme s'il s'agissait de faire un tour à la station service.(j'ai un souvenir de personnage pour le JDR prophecy qui occupait ce rôle et qui avait pour obligation morale de ne jamais refuser de soigner quiconque, mais avait un alignement différents de ceux des autres membres du groupe... qui réquerait ses soins mais l'envoyaient paître pour le reste.)Quand la magie est élémentaire, ce sont souvent les éléments de terre et d'eau, voire de nature, qui sont associés à la guérison. Peut-être parce que ce sont des éléments que l'on retrouve dans l'eau oxygéné, les emplâtres, les crèmes. il y a une certaine idée de douceur. Le feu n'est que très rarement associé (et pourtant le feu stérilise (voire cautérise), la fièvre est une réaction immunitaire, les médicaments attaquent les bactéries qui nous rendent malades...)Un souci aussi avec les guérisons magiques pour l'auteur, c'est de définir leur périmètre : il y a parfois des sorts distincts pour la guérison des blessures ouvertes et la guérison de maladies, et d'autres fois non. Parfois un sort peut guérir le cancer mais pas les maladies génétiques. d'autres fois encore la magie fait repousser des membres mais ne peut guérir des difformités congénitales.Autres cas particulier de soin magique : le soin empathique, où le guérisseur transfère la blessure sur lui-même : http://tvtropes.org/pmwiki/pmwiki.php/M ... thicHealer., qui donne l'exemple de l'épée de vérité, où le magicien qui soigne ressent la douleur de la blessure qui a été infligé, ce qui laisse penser que le masochisme doit être considéré comme une vertu dans cet univers)Parfois la magie de soin est plus difficile d'accès, requérant des sacrifices personnels (ou moins personnels, impliquant des conflits éthiques : par exemple dans la manga Fullmetal alchemist, où les pierres philosophales, capable de tout guérir, sont obtenues à partir de vies humaines ) ou tout simplement très rares. http://tvtropes.org/pmwiki/pmwiki.php/M ... TheHardestAutre cas : le guérisseur a le don de soigner via son propre corps : imposition des mains, certes, mais aussi sécrétion de son corps, et dans ce dernier cas, on ne lui demande pas forcément son avis (exemple de puck dans berzerk, régulièrement agité comme un flacon de talc pour soigner les blessures)