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Une grande écrivaine, que je découvrais à peine depuis un an avec La Main gauche de la nuit et quelques nouvelles. Je viens de me procurer enfin le début de Terremer en anglais. Beaucoup de beaux textes à lire et à relire ! J'espère qu'Ursula Le Guin aura droit à davantage d'hommages qu'elle n'en a eus pour le moment en France dans les médias grand public, parce qu'elle mérite infiniment mieux.

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Une lecture des Contes de Terremer qui fait tout bizarre juste après l'annonce du décès d'Ursula Le Guin... L'univers de Terremer m'a toujours semblé riche, complet et surtout très vivant, alors même que je trouvais qu'il y avait peu de descriptions du monde et de son histoire dans les tomes précédents. Avec les Contes de Terremer, j'ai été gâtée : entre les récits qui se passent à différentes époques et les annexes, on a de quoi faire question exploration. J'ai préféré ce tome-ci au précédent, Tehanu : Terremer se prête particulièrement bien aux récits courts, bien plus qu'aux récits longs. Chaque petite histoire, proche ou non de la « grande » Histoire du monde ajoute un peu de crédibilité et de vie, une touche de plus à un grand tableau. J'ai juste eu un peu de mal avec la fin de Libellule
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La lecture de ce cycle est toujours un voyage, apaisant en un sens, et pourtant jamais calme. Le Guin sait appuyer où ça fait mal, et les thèmes de l'esclavage et du féminisme (entre autres) reviennent régulièrement. La plupart des personnages principaux, détenteurs de grands pouvoirs ou non, semblent presque tous rechercher une vie proche de la terre, un quotidien simple et sans cette avidité qui n'apporte rien de bon. L'écriture est très belle, poétique et précise à la fois. L'auteure fait preuve d'une justesse comme on en voit peu. Les histoires et les scènes dépeintes pourraient paraître grandiloquentes ou vieillottes, avec ce côté conte initiatique, mais ça n'est jamais le cas.

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Anna a écrit :Un article dans la nécro du Monde le surlendemain de sa mort, malgré tout, écrit par X. Mauméjan. Une page, presque. Ça m’a d’ailleurs surprise.
Tant mieux alors, c'est déjà ça ! :)

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Je signale pour ceux que ça intéresse, que les précommandes de The Books of Earthsea: The Complete Illustrated Edition publiée pour le 50ème anniversaire sont ouvertes. L'ISBN est 9781481465588.

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A noter la sortie au Bélial, en collection Kvasar, d'un recueil de 17 nouvelles d'Ursula le Guin intitulé Aux douze vents du monde, le 24 mai 2018.En voici le sommaire : Avant-propos de Pierre-Paul DURASTANTI Le Collier de Semlé Avril à Paris Les Maîtres La Boîte d'ombre Le Mot de déliement La Règle des noms Le Roi de Nivôse Voyage Neuf existences Les Choses La Forêt de l'oubli Plus vaste qu'un empire Étoiles des profondeurs Le Champ de vision Le Chêne et la mort Ceux qui partent d'Omelas A la veille de la révolution Bibliographie de Alain SPRAUEL

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Toutes les nouvelles étaient déjà dans Le livre d'Or d'U Le Guin, sauf Les maîtres, La boîte d'ombre, Le mot de déliement, Voyage, Les choses et La forêt de l'oubli.

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C'est une vidéo intéressante... mais un peu bizarre !Ça commence par 17' (oui minutes :huh:) de défilés de citations et de couvertures des œuvres de Mme Le Guin avec un bruit de fond de public discutant dans l'attente du début de l'hommage, puis l'introduction a lieu sur un plan fixe de l'auteur de plus de 2'... avant enfin que la retransmission nous montre les intervenants !Et rebelotte pour les défilés de couvertures pendant 17 ' environ au 2/3 de la vidéo pour "l'intermission" comme dise nos amis anglo-saxons.Bilan : 2H30 de retransmission, en comprenant les 15' de spectacle dragonnesque final, et donc 1H40 approximativement d'interventions au final. Heureusement, celles-ci restent intéressantes (celles que j'ai écouté en tout cas) dont China Miéville, en costard s'il-vous-plaît, à la toute fin. Je conseille donc de picorer de ci, de là ! ;)

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Publivore a écrit :Heureusement, celles-ci restent intéressantes (celles que j'ai écouté en tout cas) dont China Miéville, en costard s'il-vous-plaît, à la toute fin. Je conseille donc de picorer de ci, de là ! ;)
Ah, c'est sûr que rien que pour cette vision... :p Ça le change des tenues de salles de sport, c'est sûr !

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Je viens d'achever le cycle complet de Terremer, quittant à regrets un univers riche, complexe, foisonnant, une écriture d'une simplicité et d'une poésie rares, portée par les éléments si subtilement décrits - la mer, le vent, la terre, cultivée, insulaire, rassurante, les esquifs poussés par le "vent sorcier", les confins improbables d'une carte qui finit par s'effacer derrière une géographie quasi métaphysique,
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J'avais commencé l'oeuvre d'U. le Guin avec Lavinia, qui m'avait enchantée, ravie, tant pour la manière dont elle revisitait l'Enéide, le lien inattendu avec la voix de Virgile, que pour le personnage inoubliable, féminin sans être caricaturalement féministe, de Lavinia, et son amour parfaitement crédible, palpable même, pour Enée. J'étais émerveillée de voir qu'on peut encore écrire ainsi sur l'amour à l'âge où U. Le Guin a rédigé Lavinia. Donc quand j'ai attaqué le premier volume de Terremer, j'ai eu un peu de mal avec une écriture qui, je l'ai compris ensuite, relevait d'un temps bien antérieur à Lavinia dans l'oeuvre de l'auteur. Dans l'intention, c'est d'abord un livre pour "jeune adulte" voire franchement ado, et l'écriture est moins limpide, moins mûre que par la suite. Je me suis quand même accrochée, et je n'ai pas regretté : l'univers se met peu à peu en place, et à partir de Tehanu, j'ai retrouvé les réflexion et la maturité de Lavinia, le style moins chargé (moins d'incises inutiles, en particulier), des personnages plus adultes, des thèmes plus profonds, et de ce point de vue là le dernier tome est une merveille de poésie et de réflexion sur la peur de mourir. Un voyage à faire et à refaire.J'ai été un peu déçue par l'adaptation de Miyasaki, visuellement très réussie, mais qui ne restitue pas grand chose de l'oeuvre, finalement. Le format, sans doute, l'y a poussé ; ou alors il aurait fallu choisir un tome plutôt que de faire un condensé de la série en un format de deux heures.

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La rupture de style entre les 3 premiers romans de la série Terremer, et Tehanu, écrit très longtemps après, est sensible, comme tu l'as noté. Personnellement, j'ai eu du mal à m'y faire, au début, et je connais beaucoup de fans des romans précédents dans cet univers qui ne l'ont pas aimé, pas plus que le suivant et le recueil de nouvelles qui fait le lien. Tu as la chance d'avoir commencé par un roman plus tardif de l'auteure, et de l'avoir aimé, ce qui n'est pas le cas de tout le monde. Cela te donne une appréciation totalement différente à la fois du style de Le Guin, et sur Terremer.