Bonjour,Au risque d'aller un peu à contre-courant des posts lus ici, je venais pour vous dire que j'ai trouvé le livre médiocre voire mauvais, alors que je n'avais jamais auparavant été mal conseillé par une bonne note d'Elbakin (je sais, c'est mon premier post, mais je suis ce qu'on appelle un "lurker" sur ce site). Je m'excuse par avance si je froisse des sensibilités, mais comme je me suis mépris sur la critique, peut-être ces quelques lignes pourront-elles éclairer les personnes qui cherchent la même chose que moi en dark fantasy.En préambule, je tenais à dire que j'ai lu "Arachnae" après avoir lu "Gagner la guerre", et ceci a pu m'influencer dans mon appréciation du premier ; peut-être aussi que j'avais les mauvaises attentes pour le livre, mais en ce cas sans doute ne devrait-il pas être présenté comme un roman sombre.En effet, le roman est vendu comme un roman "noir, presque de dark fantasy". C'est même souligné dans la préface écrite par l'éditrice. Personnellement, j'ai eu l'impression de lire un roman qui
essayait d'être noir, mais qui tombait dans la surenchère et restait en surface de ce qui fait la dark fantasy, en en ignorant complètement le fond.
► Afficher le texte
Un exemple serait les crimes commis sur les enfants. Ils sont très crus, mais les raisons de cette crudité ne sont pas vraiment expliquées dans le récit. A vrai dire, maintenant que j'y pense, toute l'intrigue autour des enfants ne sert pas à grand chose dans l'histoire.Il en va de même pour la ville ; c'est un ramassis de crevures avec des quartiers qui sont des zones de non-droit, mais on ne sait pas pourquoi ni comment ils en sont arrivés là. Les rares fois où les personnages en parlent, c'est pour dire "mais ça fait partie de l'âme de la ville, on ne peut pas le changer."
Les personnages, leur développement, leur préoccupations et leur motivations sont très sommaires et, à mon humble avis, peu crédibles. J'ai eu davantage l'impression de lire un roman "ado" qu'un livre pour adultes dans les enjeux que l'ont nous fait suivre.
► Afficher le texte
Theodora, au milieu de scènes absolument horribles, se demande avec qui elle devrait être en couple. Alessio, qui sait qu'il va devoir sacrifier son fils, réagit plus ou moins en disant "oh, ok, va donc t'allonger un peu, mon fils, même si je me doute que tu viens sans doute de te faire empoisonner." C'est une chose d'accepter qu'on ne peut rien contre le destin, c'en est une autre de ne montrer aucune compassion pour son fils (même intérieurement !)
L'alternance des points de vue est bien maîtrisée dans le sens où elle ne perd pas le lecteur, mais elle ne sert pas l'intrigue. On a de tout petits passages sur chaque personnage, et l'auteur ne prend donc pas le temps de les développer. On passe d'action en action, et les quelques passages d'introspection sont la plupart du temps centrés sur les relations (amoureuses et sexuelles) entre les personnages. C'est trop rapide, on ne comprend pas pourquoi les personnages font ci ou ça, et on a du mal à s'y attacher.
► Afficher le texte
Theodora qui, à la fin du livre, est surprise par Ornella qui est en fait plus qu'une jolie pimbêche. Ben, nous aussi, on est surpris. On ne sait pas pourquoi d'un coup c'est une maître intrigante, ni d'où ça vient, ni même pourquoi le maître-espion l'engage elle plutôt qu'un de ses nombreux sbires pour mener une enquête capitale. Ornella ne sert qu'à confirmer ce que Theo et Tigran soupçonnent depuis le début : que les gens derrière les meurtres d'enfants sont des aristocrates décadents (et caricaturaux)...
De même, cela dessert les différentes intrigues présentées. Celle de la soeur de, euh, Julia je crois, est pour moi complètement superflue.
► Afficher le texte
Dès le début, Alessio laisse entendre qu'il sait que c'est elle qui est derrière la tentative d'assassinat. Pourquoi perdre de précieuses pages à (tenter de) développer des personnages secondaires qui n'apportent que très peu de choses à l'intrigue globale (sérieusement, la fille de la soeur, à quoi sert-elle ?) Il aurait mieux valu se concentrer uniquement sur l'enquête sur Kebahil et prendre le temps de développer les personnages (comme Theo et Ornella, ou même Valia) et l'univers qui l'entoure.
Une autre critique que je ferai est purement sur la forme. On a beaucoup de passages introductifs en italique qui n'apportent que très, très peu de choses à l'histoire. Ce genre d'addition est une excellente idée pour peaufiner un univers ou apporter des éléments de réponses lyriques à une mythologie, mais dans Arachnae c'est fait de façon maladroite et forcée ; si l'histoire avait été plus développée, profonde et prenante, ces passages auraient eu du sens, mais en l'état ils hachent encore plus un rythme déjà inégal (et certains poèmes sont de qualité discutable).Autre point qui lui est purement subjectif (mais si vous m'avez lu jusqu'ici, peut-être que nous partageons au moins certaines opinions

) ; le style de l'auteur. Elle écrit des phrases hachées. Segmente l'action avec des points. S'éparpille en effets de style. Démarre ses phrases d'actions par des verbes (see what I did there

?). Et ce de façon répétée tout au long du récit, et pas seulement dans les phases d'actions ! Dans un récit, si le procédé stylistique saute aux yeux, on sort du conte et on perd l'immersion.J'aurais encore bien d'autres choses à dire (notamment sur la cohérence de l'univers ou son échelle ressentie à travers la lecture), mais je pense que ce post est déjà bien assez long.Si je devais résumer, c'est qu'Arachnae n'est pas (pour moi) un roman de dark fantasy à l'univers sombre et fouillé, c'est plus un roman de fantasy un peu sérieux pour lecteurs plus jeunes qui cherchent un univers un peu plus original que les tropes habituelles de la fantasy - ou éventuellement une entrée vers la (vraie) dark fantasy ; mais pas trop jeunes non plus, après tout, on y trouve des
► Afficher le texte
cadavres d'enfants énucléés dont les orbites ont servi de réceptacle à sperme. Pourquoi ? Allez savoir, ce n'est pas expliqué. Mais noir, ça veut dire gore, non ?