Voilà, le final a été diffusé, et comme Aventurine, ça me fait un peu bizarre qu'on y soit déjà, pas parce que la saison a été raccourcie de deux ou trois épisodes par rapport aux précédentes, ni parce que le temps passe vite quand on s'amuse, mais on dirait que ça stoppe net juste quand on commençait enfin à décoller un peu. Le manque de fil rouge apparent de ci de là manquait aussi pour amener un final mine de rien, pas la peine que le fil rouge en question soit foufou d'ailleurs, mais ça permet tout de même d'introduire la fin de la saison en lui donnant des réponses à apporter, fussent-elles peu bouleversantes.Pour un épisode dont le titre commence par
The Battle of, on pouvait s'attendre à quelque chose d'épique, que nenni, et pourtant on a des planètes en danger
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un grand méchant qui revient... Bon, c'est Tim Shaw, donc pas plus flippant qu'en début de saison
. Je veux bien qu'il y ait des réductions de budget, mais je ne peux pas croire qu'il soit moindre que lors de la saison d'Ecclestone où RTD faisait pourtant péter de la flotte dalek dans le dernier épisode, là, il n'y a strictement aucune ampleur, il n'y a même pas dix personnages ensemble à l'écran

.Alors peut-être que Chibnall refusait le spectaculaire pour l'intimiste, ça a donné de très bons épisodes, mais ça ne va pas pour un final qui promet un affrontement (et les épisodes intimistes peuvent avoir de la tension). Ou alors c'était en hommage à la série classique, sauf que si les producteurs de la série classique avaient pu se permettre de montrer des batailles plus impressionnantes que trois pleupleus qui se bousculent dans un couloir ils l'auraient fait, ce n'est pas l'ambition qui leur manquait à eux, mais les sous.Bref, on a enfin un petit conflit entre un compagnon et le Docteur, avec bien sûr Graham qui s'y colle... C'est bien la peine d'avoir donné le rôle principal à une actrice, d'avoir fait des efforts de diversités dans le casting, pour qu'au final le personnage le plus étoffé et sur les tourments duquel on insiste le plus soit le vieux mâle blanc hétéro.Yaz est toujours transparente, alors oui, on essaie de montrer qu'elle est intelligente en la faisant compléter une phrase en même temps que le Docteur, mais globalement, elle aura plus servi à écouter les autres pour qu'ils ne parlent pas dans le vide... Même dans
Demons of the Punjab qui devait la mettre en avant, elle était finalement très passive, elle apprenait quelque chose sur sa famille, mais c'est tout.Ryan a eu une évolution depuis le début de la saison, là il est nettement plus posé et raisonnable qu'au début mais on dirait que c'est pour faire contrepoids à Graham qui est celui qui a un vrai choix moral à faire.Quant à Thirteen, je trouve que Whittaker a su se débarrasser de certaines mimiques à la Ten qu'elle affichait au début, elle est sympathique, mais elle est trop trop lisse décidément, puisque même ses contradictions niveau empathie et compassion n'ont pas l'air d'en être aux yeux du scénariste.Il y avait du mieux entre les épisodes 6 à 9, mais là ça stoppe net, j'ai presque l'impression d'une saison pour rien tellement je ne vois pas ce qu'elle a apporté à la mythologie de la série. Davies et Moffat ont aussi pas mal tâtonné pour prendre leurs marques, mais toutes leurs saisons, qu'on aime ou non, essayaient vraiment de développer quelque chose, on a eu des remises au goût du jour de méchants emblématiques, de nouvelles créatures, des personnages comme River qui avaient un impact dans la vie du Docteur, on a essayé de bousculer un peu la narration en saison 6, des compagnes qui évoluaient sacrément, un Seigneur du Temps parmi les plus importants régénéré en femme (ce qui fait que pour le Docteur c'était l'étape logique et bien installé en amont grâce à Missy, donc même là, on a mâché le boulot pour Chibnall), le premier épisode multi-Master de la série... Chaque saison a apporté quelque chose, là on dirait que Chibnall avait tellement peur de se mettre les fans virulents à dos comme Davies et Moffat qu'il a l'air de s'être dit qu'une Doctoresse, c'était déjà trop pour leurs nerfs, surtout on reste sage pour ne déranger personne... Mais ça n'excuse pas la mollesse générale de l'ensemble.Pour la première saison d'un Docteur, je trouve que c'est la plus faible depuis celle de Sylvester McCoy (heureusement la suite lui a offert quelques très bons épisodes), mais au moins à l'époque il y avait toujours un côté nawak. Là, ce n'est même pas que j'ai détesté, c'est trop insipide pour ça, j'ai presque l'impression de n'avoir rien vu
