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Un épisode très intéressant que j’ai écouté deux fois (ce qui m’arrive). Il a répondu en grande partie à une question que je comptais poser à l’occasion. Après la lecture du second tome d’Erikson, je me demandais si on pouvait ou si même on devait canaliser le souffle épique. Il faut bien laisser respirer le lecteur ! Cette histoire de tension narrative avec ces moments particuliers de suspense, c’est finalement assez voisin. J’ai bien aimé la notion de fantasy chorale qui explique certains effets à la mode comme les cliffhangers, redoutablement efficaces.

Toujours suite à ma lecture, je me demandais également comment faire passer avec art des résolutions d’événements qui pourraient apparaître comme tirées par les cheveux. Je ne vais d’ailleurs pas charger outre mesure l’auteur en question. Mais l'interrogation se manifestait en filigrane dans les commentaires des lecteurs. Ce ne doit pas être toujours simple de boucler une intrigue, surtout dans le domaine de l’imaginaire, sans faire appel à un deus ex machina, une rencontre improbable, le retour de celui qu’on croyait mort ou le recours à une vieille prophétie.

Bref, je ne pense pas que vous ayez abordé ce dernier aspect même s’il y a dû y avoir des allusions de-ci de-là. J’aimerais bien savoir comment vous l’appréhendez. :)

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Ecouté (après avoir rattrapé un gros retard, c'est vrai que c'est pratique 15' max) et j'ai pensé, outre les séries, aux auteurs qui utilisent, passez moi l'anglicisme, le cliffhanger à gogo.

Quand chaque fin de chapitre se clôt sur un personnage qui ouvre une porte/une lettre/une paupière et son visage se décompose, le lecteur se trouve dans l'expectative "ben alors, c'est quoi cette fois ?"
A moins que le cliffhanger ne soit justement une mort subite, alors que tout le plan se déroulait sans accroc.
(Comme ça, je mettrai bien le trône de fer et the promised Neverland dans le même sac : on imagine même inconsciemment l'évènement suivant et paf !

Une incertitude. Et on repart de zéro, avec nos assurances remballées dans la musette, une vague inquiétude en bandoulière.

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Le cliffhanger de fin de chapitre est devenu une norme, surtout dans les livres qui alternent différents points de vues. La première fois qu'on rencontre un de ces livres c'est intéressant, ça met du rythme, mais quand on se rend compte qu'ils le font tous... ça devient juste lourd.

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Bonjour à tous
En tout premier lieu, merci pour cet excellent podcast, mine de renseignements, petits trucs et tutti quanti !
J'ai une question très précise pour Mélanie. Dans l'épisode sur les groupes de personnages, elle évoque une traduction en cours d'un ouvrage où l'une des personnages dresse des listes de tout ce qui peut survenir, ce qui témoigne d'une terrible anxiété. J'aimerais avoir le titre de cet ouvrage et savoir s'il est paru.
merci Mélanie
et à nouveau merci à tous les trois, continuez !

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XGRUFF a écrit :Bonjour à tous
En tout premier lieu, merci pour cet excellent podcast, mine de renseignements, petits trucs et tutti quanti !
J'ai une question très précise pour Mélanie. Dans l'épisode sur les groupes de personnages, elle évoque une traduction en cours d'un ouvrage où l'une des personnages dresse des listes de tout ce qui peut survenir, ce qui témoigne d'une terrible anxiété. J'aimerais avoir le titre de cet ouvrage et savoir s'il est paru.
merci Mélanie
et à nouveau merci à tous les trois, continuez !

Merci beaucoup ! Je n'ai pas cité le livre car la traduction n'était pas encore annoncée officiellement mais il s'agissait des Bracelets des larmes de Brandon Sanderson, et plus particulièrement du personnage de Steris.

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Un épisode bien intéressant, encore une fois :) Pour avoir pas mal pratiqué ce jeu de la contrainte en répondant à des appels à textes de revues ou d'anthologies, je le trouve moi aussi très enrichissant : il force à réfléchir à des idées de sujets ou de traitements qu'on n'aurait pas du tout eues sans ça (vraiment). Ça me rappelle aussi les exercices qu'on peut faire en atelier d'écriture, un principe qui me laissait sceptique au début et qui, finalement, est un bon moyen d'explorer de nouveaux territoires. Sauf quand on sort vraiment trop de ce qui "fonctionne pour nous", mais justement : si on n'explore pas les limites et les marges, on risque de tourner en rond au milieu de ses limites comme une mouche fait de tout petits cercles au milieu d'une grande pièce vide : on passe à côté de plein de choses qu'on peut faire mais qu'on ne sait pas encore qu'on peut faire.

Dans la catégorie des citations, l'émission m'a rappelé une phrase à propos de l'Iliade et de l'Odyssée d'Homère. Pour le contexte : ces deux épopées ont été composées dans le cadre d'une tradition de poésie orale extrêmement contraignante, qui, entre autres, débouche sur les fameux épithètes homériques. Ce sont à la fois des aides et de fortes contraintes pour les poètes. Mais le résultat arrive à déployer de nouvelles nuances à chaque nouvelle scène, à caractériser finement des personnages qui s'expriment chacun à sa façon, etc. Et donc, un auteur disait : "Homère danse dans des chaînes". Je trouve l'image éloquente.
EDIT : Apparemment c'est Nietzsche qui a écrit ça.

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Je fais ici un petit listing des essais sur l'écriture qui peuvent s'avérer utiles pour progresser :

- Écriture, mémoires d'un métier de Stephen King

- Du rêve au roman de Francis Berthelot

- Comment écrire de la fantasy et de la science-fiction d'Orson Scott Card

- Personnages et point de vue d'Orson Scott Card

- Le zen dans l'art de l'écriture de Ray Bradbury

- Le langage de la nuit - Essais sur la science-fiction et la fantasy d'Ursula K.Le Guin (ne concerne pas que l'écriture à proprement parler mais c'est un bouquin très intéressant tout de même)

- Conduire sa barque : L'écriture, ses écueils, ses hauts-fonds : un guide de navigation littéraire à l'usage des auteurs du XXIe siècle d'Ursula K. Le Guin

Une émission ou deux sur le sujet serait très sympa. Il doit en exister d'autres mais venant d'auteurs de SF et fantasy je ne trouve pas grand-chose de plus (les conseils de Werber sur son site ou le dernier livre de Musso " La vie secrète des écrivains"...)

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Perso, ne les trouvant en général pas très pertinents - Ecriture par exemple, c'est sympa pour les anecdotes sur la carrière de King, mais à part le voir répéter qu'il faut tailler dans les adverbes... - je me demande ! :)

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Le Wonderbook de Jeff Vandermeer est pas mal aussi !
Très joli livre objet dans son contenu. Je l'avais acheté à sa sortie, en 2013. Et ai acheté la réédition version augmentée (une cinquantaine de pages en plus) de 2018.

Beaucoup d'illustrations et de travaux d'écriture et d'anecdotes d'auteurs divers.

Bon, par contre je passe mon temps à procrastiner. J'vais demander aux auteurs de Procrastination de me chaperonner :p

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Concernant le Bradbury que je viens de finir, je l'ai trouvé immonde. Le talent d'un bonhomme est une chose, sa prétention et la redondance des propos en sont une autre. Il passe son temps à se jeter des fleurs, je suis l'auteur le plus adapté, mes poèmes sont merveilleux, moi enfant j'étais plus intelligent que les autres, moi je moi je. Pendant 180 pages...et à côté de ça, presque rien sur l'écriture.

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:huh: Heu... Il doit y avoir un malentendu, parce que Le Zen dans l'art de l'écriture n'est pas du tout censé être un guide d'écriture, du moins pas à ma connaissance, mais simplement un recueil d'essais et d'interviews de Bradbury. Je l'ai lu et, de mémoire, le 4e de couverture ne le présentait pas du tout comme ça. Et c'est un bouquin qui m'a paru très intéressant... juste pas un guide d'écriture. Il y est surtout question de la vie et de la carrière de Bradbury.

Pour en revenir à Procrastination, merci beaucoup au trio de l'imaginaire pour ses réponses nuancées, fouillées, bienveillantes et parfois très drôles ! Et merci aux autres poditeurs pour leurs questions (que je me posais aussi).