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Nakor a écrit :L'édition du tome 1 (VF) en belle brique de 850 pages (donc bien aérée) pouvait laisser dubitatif pour la publication du deuxième (bien plus gros). Je crois que nous avons désormais la réponse avec un "goût de la victoire" de moins de 700 pages, il sera donc découpé...

A vérifier dès maintenant en librairie !

https://nsa40.casimages.com/img/2019/10/02/191002125313160580.jpg

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Cette série semble diviser. Elle m'intrigue depuis un moment et elle est sur ma liste d'achats (qui n'en fini plus, comme ma PAL...).
Faut dire que GG Kay a placé la barre haut avec son diptyque d'inspiration asiatique.

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Perso, j'ai beaucoup aimé ce volume 2.1 et la direction que l'intrigue prend petit à petit (mais pas si étonnant venant de Liu). Ce tome propose moins d'action que le tome 1, mais ce n'est pas pour autant critique. J'ai hâte de lire la suite.

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Je viens de terminer le premier volume, la grâce des rois et comme quelques derniers avis, je suis plutôt mitigé après lecture.

Il y a pourtant énormément de positif.

Beaucoup le comparent à l'Illiade et à l'Odyssée, mais il se rapproche encore plus des Chroniques des trois royaumes qui est leur équivalent chinois.

On trouve d'ailleurs de nombreuses références à l'histoire de Chine dans le livre, et je ne résiste pas à la tentation d'en énumérer quelques unes (attention, ça va spoiler par endroits)

Tout d'abord les 7 états font fortement penser au 7 royaumes combattants qui précèdent la première unification de la Chine.

On peut voir en Mapidéré le pendant de l'empereur Qin Shi Huangdi qui lui aussi fit une unification par la force, et une fois au pouvoir fit ériger un gigantesque mausolée, un palais impérial (Pan dans le livre) et la grande muraille qui n'a pas de pendant (éventuellement les fameux tunnels).
La comparaison peut aller encore plus loin : À la mort de l'empereur Huangdi, le précepteur de son fils cadet et le premier ministre intriguent pour évincer l'héritier "promis". Hu, qui monte alors sur le trône connaîtra le même destin qu'Erishi et ne maintiendra la dynastie que très peu de temps. Vous en voulez encore ? Le palais de l'empereur fut brûlé et il n'en reste rien aujourd'hui. Son mausolée fut profanné peu après la fin de la dynastie mais certains pièges encore actifs aujourd'hui ralentissent les fouilles toujours de nos jours. (Comme dans... le livre ^^)
On va plus loin ? Après la mort de Hu-Erishi, les divers chefs territoriaux se battent entre eux en reformant peu ou prou d'anciens ou de nouveaux royaumes. Qui finit par sortir vainqueur de cet imbroglio ? Liu Bang, chef de guerre d'origine... Paysanne. Vous le voyez, notre Kuni Garu ?

En dehors de ces évidences particulièrement frappantes, il y a plusieurs "piques"
- La Princesse Kikomi fait beaucoup penser à Diao Chan, figure du début de la période dite "Des trois royaumes", vers 180 après JC. Diao Chan est chargée par son oncle premier ministre de semer la discorde entre Dong Zhuo, le tyran et son fils adoptif Lü Bu, plus grand guerrier de l'époque, en les charmant tous les deux. (Vous avez dit "plus grand guerrier de l'époque" ? ) son destin est néanmoins moins tragique que celui de Kikomi.
- On mentionne plusieurs fois des soldats vaincus qui doivent creuser leur propre tombe, cela peut faire référence à la bataille de Changping (260 ACN) ou l'armée de Qin fort de 500 000 hommes vainc les 450 000 de Zhao. À la fin de la bataille, Qin fait enterrer tous les soldats survivants de l'état de Zhao (et je ne me trompe pas sur les nombres, on parlait bien de centaines de milliers d'hommes à l'époque)
- La maréchale noie à un moment l'armée de Rima en la faisant traverser un cours d'eau asséché dont elle rompt soudainement le barrage. C'est une référence à la scène du seigneur des anneaux où les nazgûls On trouve de nombreux exemples semblables dans les batailles des trois royaumes, notamment lors des sièges de Xia Pi et du château de Fan. Les attaques par forces de la nature étaient très prisées des chinois et de nombreuses victoires venaient suite à des inondations, incendies ou éboulements provoqué par les généraux.
- Les maximes du grand homme d'état dont j'ai oublié le nom font furieusement penser à celles de Confucius. (Voir de Sun Tzu dont certaines maximes militaires, adoptées de manières trop littérales seraient contre productives)

Voilà pour la plupart des influences qui m'ont semblé très intéressantes à relever pour une autre lecture du livre.

on se rapproche donc d'une épopée telle que l'Illiade, et cela implique certaines ficelles scénaristiques.

Des personnages souvent "plus grands que nature", le rusé sera très rusé et ne vaincra que par la ruse, le fort très fort et ne vaincra que par la... Bref, vous me comprenez.

Un côté très épique, mais éloigné des héros. On peut s'attacher à leurs destins, les apprécier, mais on ne vit pas les émotions à travers eux. Cela permet de suivre une histoire somme toute assez longue, les ellipses de plusieurs mois voir années sont fréquentes et l'histoire doit tenir sur globalement entre 20 et 30 ans. Beaucoup de rebondissements semblent surprenant, extrêmement rapides car l'auteur va directement à l'essentiel.

Cela explique aussi les personnages "express" comme la princesse Kikomi dont le rôle est central malgré son apparition le temps de tout juste deux chapitres. De même avec l'éphémère roi de Rima... Même si c'est très frustrant de voir ces personnages intéressants disparaître aussi vite.

Ce qui me gêne, c'est quand l'auteur essaye d'expliquer de manière terre à terre des choses qui n'ont pas besoin de l'être. Par exemple, l'explication des trouvailles scientifiques permettant l'invention de submersibles... Est quasiment risible. Laisser un mystère aurait permis d'imaginer comment une telle prouesse aurait pu être possible. L'explication donnée via la puissance des volcans, une grand tube dorsal, etc... Ne fait que pointer le doigt vers des incohérences.
De même, les stratégies militaires sont souvent plus aberrantes de la part de stratèges censés être formés. Une fois de plus, certaines bataille comme la première de Patte de Loup où Mata, tel un héro légendaire inspire tellement ses troupes qu'en une charge héroïque il emporte l'ennemi pourtant largement supérieur en nombre, ça me va très bien. Décrire pourquoi tel emplacement est important, que se placer dans telle situation est une erreur, comment les troupes doivent s'entraîner en essayant de dégager un esprit novateur, mais en oubliant certains principes fondamentaux, là, ça me gêne. "Apprendre à marcher au pas est inutile, on est pas là pour parader". Oh, donc tenir une formation ne sert à rien ?
Ce genre d'explication cherchant à montrer la nouveauté et l'ingéniosité des protagonistes me sort du côté "tragédie épique" que pourrait être le livre. Pour moi ce n'est même pas un registre qui devrait être abordé et l'oeuvre se perd dans cette recherche.

De la même manière, j'ai un gros problème avec le fait qu'on présente toujours les choix de Mata comme mauvais et ceux de Kuni comme bons. Les personnages ont des personalités intéressantes tous les deux. Mais les seules erreurs de Kuni se font au niveau personnel, alors que Mata enchaîne les boulettes et écrase sous le malheur tous ceux qu'il a à sa charge. Les deux seules grandes réussites de Mata sont dues toutes deux à un conseiller qu'il chasse de sa cour en fin de livre.

Ca, ça me pose un gros problème car en tant que lecteur on ne peut pas "choisir son camp", on se trouve directement à apprécier un peu plus Kuni. Trouver des qualités autres que guerrières à Mata auraient donné envie de le défendre, d'espérer, de craindre pour lui alors que là, j'attendais juste de voir comment il finirait par disparaître tellement sa victoire n'aurait eu aucun sens. Pire : il s'enfonce lui même dans sa propre paranoïa, éloignant encore plus le lecteur de lui au fur et à mesure. Vu qu'il ne se fait réellement trahir qu'en toute fin de livre par Kuni.


Voilà ce qui m'a empêché de vraiment profité d'une lecture qui, pourtant, était enrichissante et intéressante à plus d'un niveau. Je n'ai pas parlé du style qui est pourtant vraiment très bon malgré un manque de description (à mon goût) notamment des lieux.

Du coup je reste mitigé ; je n'avais jamais entendu parler de ce livre avant de l'ouvrir, j'ai passé un moment agréable en le lisant, mais sans plus. Je serais curieux de lire la suite (et c'est là le principal), sans pour autant l'attendre avec impatience.

Pavé !


Edit :

Je m'en souviens juste maintenant sorry

Un autre truc qui m'a complètement sorti de ma lecture, c'est le passage où la future maréchale gagne une partie du jeu de stratégie considérée comme "perdue d'avance". Car "elle utilise des stratégies de faibles en attaquant où l'adversaire ne s'y attend pas". Le jeu est clairement tiré du jeu de Go ; des pions noirs contre des blancs où il faut encercler ceux de l'adversaire pour les prendre. Eh bien, le jeu ne fonctionne pas comme ça. Déjà parce qu'il n'y a pas de stratégie de faible ou de forts dans ce jeu, l'adversaire voit tout le plateau il est donc impossible de le prendre par surprise. Ensuite parce qu'à un moment, une situation critique ne peut plus être retournée, sauf si la personne en face est incompétente. C'est comme si je voulais démontrer que je suis un grand stratège car je peux gagner une partie d'échec avec mon roi et deux pions restant, face à une reine, un cavalier, les deux tours. Dans la pratique c'est possible, mais seulement si l'adversaire me laisse gagner. Même s'il est débutant, les chances sont infinitésimales. Et c'est là que j'ai du mal avec les exemples pris par l'auteur, sans doute justement parce que je connais un peu les sujets : ils me semblent chaque fois fort critiquables... Alors qu'il y a d'autres manières de démontrer les même choses, justement sans utiliser d'exemples aussi hasardeux.

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Je viens de finir le tome 1.

Bon...c'était bien. Mais au vu de la note sur la critique je suis un peu déçu.
Certains passages vont très vite, et certains personnages ne sont là que pour décorer et ne sont pas développés.

Après dans l'ensemble il y'a du bon, notamment dans les réflexions des personnages principaux et de leur construction.

Je suis même étonné qu'il y'ait une suite. Pour l'instant c'est clair ça ne m'a pas emballé au point d'enchainer.

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J'adore la couverture ! :wub:
"Libre à vous d'aller lire autre chose de plus franc du collier" La Cité de soie et d'Acier, de Mike, Louise et Linda Carey

"Nous sommes faits de l'étoffe dont sont tissés les vents" La Horde du contrevent, Alain Damasio

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Hop, j'ai commencé la Grâce de Rois (une bonne grosse centaine de pages) et je me pose une question : Ken Liu se détache-t-il à un moment des évènements historiques de la transition Qin / Han à peine parés d'un voile de fantasy ? Pour le moment, c'est vraiment très transparent et - connaissant déjà cette période - je ne suis guère surpris par ce qui est raconté...

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Je l'ai commencé il y a une grosse semaine et en suis à la moitié.
Ne connaissant rien à la période je ne suis pas gêné par les parallèles.

J'ai par contre quelques réserves pour l'instant et je suis étonné par le 9/10 donné par Gillossen

Pour les aspects positifs, l'univers est très joliment dépeint. Ayant lu le 1er tome des Archives de Roshar juste avant, je suis bien plus dépayés ici. La plume de Ken Liu est toujours aussi bonne, le rythme est fluide.

Tout va par contre trop vite à mon goût, ce qui rend compliqué mon attachement aux personnages (à 2-3 exceptions prêt).

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J'irais jusqu'au bout, et je ne considère par ma lecture comme mauvaise. Mais j'attendais probablement trop de mon premier roman de Ken Liu dont j'avais adoré les nouvelles.

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Aucune idée pour l'aspect historique, je ne connais pas cette période.

Pour les personnages, c'est particulièrement dans le tome 1 que tout est survolé / va très vite, cela m'avait gêné également. Ce défaut se retrouve moins dans le tome 2 (et 2.5 vu que le tome 2 VO a été divisé en 2 en français), l'auteur s'y attardant un peu plus.