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J'ai également apprécié cet ouvrage. Toutes les histoires qu'il contient ne se valent pas mais l'ensemble a une saveur indéniable. J'ai savouré l'ironie subtile présente dans tout le roman. La façon dont l'auteur structure son roman n'est pas la plus courante et comporte une certaine prise de risque qui mérite d'être saluée et s'avère une réussite.

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Toujours pas ? :)Le recueil a remporté le prix Imaginales de cette année en catégorie nouvelles (ma seule satisfaction...), alors j'espère que ça aura son petit effet.

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J'ai pris tout mon temps pour le lire - le déguster serait plus correct ! - mais c'est enfin chose faite. J'ai "croqué" dedans par petits morceaux, pendant deux mois, et je ne peux que joindre ma voix aux avis déjà exprimés ici : c'est du très bon ! Ce n'est effectivement pas très joyeux dans l'ensemble, mais il y a tout de même matière à sourire de temps à autre, et j'ai beaucoup aimé que ce soit raconté comme par la voix d'un conteur. Et puis il faut dire que c'est presque vertigineux tant c'est foisonnant !Petite préférence pour ma part pour "La fin d'une dynastie ou l'histoire naturelle des furets", "Portrait de l'impératrice" et "Tel est le Sud". En tout cas, c'est une lecture qui vaut très largement qu'on s'y attarde et qui donne bien envie de découvrir d'autres textes de Gorodischer.

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Allez, ce sujet et ce roman méritent bien une petite remontée estivale. :) (merci Gillosen de m'avoir signalé son existence)

Je l'ai terminé il y a peu, et qu'en dire sinon que c'est une merveille ? Il y a quelque chose de déroutant à la fois dans la construction, dans le phrasé, dans le détachement et l'ironie mordante de ce narrateur, mais qui touche en même temps à l'oralité et à la poésie des récits anciens avec beaucoup de justesse. Surtout, quel foisonnement de formes, de couleurs, d'idées, d'êtres ; c'est réellement toute la multiplicité des vies qui se tisse en mot dans cet empire improbable et pourtant imprégné de notre monde. J'ai particulièrement aimé la façon dont la magie se glisse par petites touches dans la réalité, avec beaucoup de naturel et sans jamais de certitudes, et nous laisse marcher sur la fine frontière entre le conte et le récit historique. De même, si les personnages ne sont bien souvent que des figures mouvantes et éphémères, tracées en quelques mots pour disparaître tout aussi vite, il y a une beauté et une force incroyable dans cette galerie de portraits et la métamorphose des êtres qu'elle traduit. Les choses se font et se défont.

Certains récits sont peut-être plus oubliables que d'autres, comme des respirations, mais d'autres se dégagent avec une émotion palpables. J'ai été tout particulièrement touchée par "Au sujet des villes qui poussent à la diable", qui est d'une certaine façon l'apothéose du texte avec cette ville qui se transforme, meurt et renaît indéfiniment sous nos yeux. D'ailleurs, je découvre l'existence de la lecture par Stefan Plateau de ce texte, je l'écouterai avec grand plaisir dès qu'il sera un peu moins frais dans mon esprit ! "Portrait de l'impératrice" et "Tel et le sud" sont aussi parmi les plus belles à mes yeux.

Bref, ça vaut plus que la peine de sauter le pas et de découvrir cette autrice trop longtemps ignorée en France. :)

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Amaryan a écrit :Allez, ce sujet et ce roman méritent bien une petite remontée estivale. :) (merci Gillosen de m'avoir signalé son existence)

Et merci à toi pour avoir pris le temps de poster ce message ! :)

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La Volte a annoncé la parution en 2022 de Prodiges, qui n'a à ma connaissance certes jamais été traduit en français, mais en anglais non plus.

https://lavolte.net/disparition-dangelica-gorodischer-bonne-fee-de-la-science-fiction-argentine/

Ou ici puisque l'article de la Volte semble en panne au moment où je poste :
https://www.telerama.fr/livre/angelica-gorodischer-voix-rebelle-de-la-fantasy-argentine-s-est-eteinte-7008669.php

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Ah en effet, merci pour cette précision ! J'étais restée sur l'idée que seuls deux de ses livres avaient été traduits, par Le Guin, mais je n'étais visiblement pas à jour depuis 2015. ????

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Gilles Dumay a écrit :Et c'est là que je m'aperçois qu'Amaryan = Anouck Faure et qu'en plus je le savais (c'est moche de vieillir).

:lol: @TD pseudos trop nombreux et trop de sites pour un tout petit monde de la fantasy française ?

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Un peu interloqué par la citation de Télérama : "On la classait par facilité parmi les auteurs de fantasy mais, à l’instar de beaucoup d’écrivains marqués par les dictatures argentines, elle usait de l’imaginaire comme d’une métaphore du réel."

OK, ça souligne le fond porté par Gorodischer, mais bon, ce n'est pas comme si c'était inhabituel que la fantasy soit une métaphore du réel. Bref, R.I.P Angélica, une très grande voix de l'Imaginaire :'(

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Je viens à peine d'entamer Kalpa impérial et rarement ai-je été aussi bluffé par une première ligne (il faut dire aussi qu'elle dure une page :D). Mais, ca m'a semblé tellement en adéquation avec la situation actuelle du monde, que j'en ai eu des frissons toute la journée. Si le reste est du même niveau, cela s'annonce comme une lecture marquante pour moi.