Actuellement dessus, et pour moi ça ne passe vraiment, mais vraiment, pas du tout.
Perso les récits au présent et à la première personne qui te décrivent par le menu la journée de l'héroïne, en commençant par le détail de son petit-déjeuner, puis de ce qu'elle a enfilé comme habits, puis de comment elle s'est ennuyée en classe en cours de potion mais a quand même pu mater les sourcils parfaits du dark méchant et fantasmer un peu dessus, tout ça je n'en peux juste plus du tout.
Il y a pour moi clairement un héritage d'écriture de type fanfiction & wattpad qui nuit énormément à la fois à l'intérêt de l'histoire et aux thèmes que cette histoire pourrait aborder.
Qu'on se le dise, ce récit est d'abord une romance, avant d'être une histoire. L'héroine croise la route du dark beau gosse au bout de 10 pages et la lourdeur des descriptions de toute son anatomie visible te renseigne parfaitement sur ce qu'il se passera quelques pages plus loin, quand nous verrons d'autres parts de son anatomie (pour l'instant pas visible).
Le problème que j'ai avec le fait de faire ce focus sur la romance dès le départ, c'est que ça affaiblit tout le background autour. On sait bien qu'au fond, ça sera LE point d'intérêt du roman, malgré les autres enjeux dramatiques qui pourront éclore ensuite tout autour.
Hors, pour moi, une romance n'est jamais aussi forte que lorsqu'elle n'est PAS le point central d'une histoire. J'ai typiquement Hunger Games en tête quand j'écris ces lignes, mais il ne faut pas chercher bien loin pour en trouver d'autres de vraiment marquantes (D'À la croisée des mondes, Tamsyn Muir ou Sanderson et même dans Harry Potter). Et pourquoi ces relations sont plus marquantes ? Parce qu'en plus de ne pas prendre toute la place, pour laisser l'intrigue se dérouler, elles sont aussi moins prévisibles et plus distillées tout au long de l'histoire.
Et ce qui est plus rare s'apprécie davantage. C'est un peu comme le macaron à la pistache. C'est le meilleur de la boîte (objectivement parlant

), mais on a pas pour autant envie de ne manger que des macarons à la pistache sous peine d'en avoir vite marre
Bref, je referme cette parenthèse, parce que ce n'est pas le seul point qui m'embête. Bien entendu, on retrouve cette ambiguité typique de la romantasy, à savoir le mélange très chelou d'une intrigue très jeunesse à un univers et une héroïne très branchée fesse.
On va me sauter dessus quand je parle d'intrigue jeunesse, mais j'assume complétement. C'est l'histoire d'une fille qui va à l'école et veut sortir avec le bad boy. Le scope ne va pas beaucoup plus loin pour le moment.
Alors on va me dire, "T'es injuste ! y a des morts !" Oui, effectivement. Et c'est là où l'absence totale de style et le manque de développement de l'autrice sont dommageables, puisque les gens qui meurent, ben on en fait jamais grand cas. Un mec tombe d'un pont ? pouf, on en parle plus. Traumatisme pour l'héroïne : zéro. Un gamin est brûlé vif par un dragon ? Pouf. On en parle plus littéralement à la ligne d'après. Traumatisme pour l'héroïne : zéro.
Ce n'est pas parce qu'un récit évoque de la violence et des morts et des carnages qu'il est mature. Il y a surtout la manière de l'évoquer, sans compter ses retombées. Et ça, Yarros a semble t-il beaucoup de mal à le faire.
Bon et puis, les fesses.
Il faut dès le début s'habituer au fait que parmi toutes les insultes qui parsèmment le récit (les "putains" et autres "connards" sont légions) ont ait une héroïne qui parle si ouvertement et crument de la chose. Entre les "tu diras que j'avais une envie folle de voir ce qu'il y avait sous ton pantalon" et autres "tu serais surpris de voir tout ce que je peux faire avec ma langue", il y a de quoi faire.
En fait, ça pourrait encore passer si ça n'était pas aussi constant. On a compris que tout le monde couche avec tout le monde dans cet univers vu qu'on meure jeune (et ça c'est crédible), mais encore une fois c'est une histoire de dosage.
Et de macaron pistache.