Je viens de terminer ma lecture de
La fille du Roi des Elfes de
Lord Dunsany et je ressors mitigée. À la fois j'ai été frappé par la belle écriture, poétique et pleine de sens de cet auteur pré-Tolkien, mais j'ai aussi eu beaucoup de mal sur la fin du roman (voire le milieu) qui commençait à devenir lassant.Il faut dire que l'écriture est très portée sur la narration et le déroulement de l’histoire plutôt que sur les relations entre les personnages et l’action, comme dans un conte. Néanmoins, à mon sens, un conte est attirant et émerveille par sa forme courte. Plus l’histoire s’étire et plus cela devient peu évident à lire. L’écriture de
Lord Dunsany est la même sur tout le récit, mais plus j’avançais dans cette histoire et moins cela me suffisait pour me donner envie de continuer. De plus, il se passe très peu d’événements dans ce roman et le tout me semble étiré à l’image du temps qui n’existe pas dans le Royaume Enchanté.
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On parle un peu trop de chasse, il faut le dire. Par ailleurs, je reste choquée par la chasse à la Licorne. Je ne comprends déjà pas la chasse "normale" mais pour un tel être magique, ça dépasse un peu ma tolérance. Bref, j'ai sauté ces passages-là qui ne m'apportaient rien.J'ai aussi regretté de ne pas voir Orion partir à l'aventure. En lisant le résumé, j'ai cru un instant que, si son père ne réussissait pas à retrouver Lizarel, Orion réussirait et j'imaginais plutôt une aventure pour cette histoire, au lieu simplement des années qui passent sur des personnages auxquels on ne s'attache pas.
Pour les quelques points positifs, en plus de l'écriture poétique qui vaut le coup d’œil sans hésitation, il y a la vision de
Dunsany sur le monde, sur le temps. Il a une très belle ouverture d'esprit et la façon dont il voit les choses qui nous entourent a su m'émerveiller quelquefois. Les interventions à la première personne m'ont assez surprise, car je trouve finalement que c'est une utilisation plutôt moderne de la narration et je souriais à chaque fois qu'il ramenait son histoire à notre réalité.En résumé, c’est tout de même une belle découverte, car j’avais très envie de lire un auteur de Fantasy pré-Tolkien, mais je ne sais pas si je suis faite pour ce genre de roman dont la forme oscille entre contes et légendes étirés sur le temps, où l’auteur décrit simplement "ce qui est". Il me faut un minimum de profondeur pour les personnages et l’absence évidente de dialogues, d’interactions entre eux a fait que mon expérience fut un peu trop laborieuse, une fois dépassée ce que je donnerais comme nombre limite de pages pour un conte.