Je viens enfin donner mon avis sur Souveraine du Coronado. Si je l’ai abandonné sur une étagère pendant cinq mois, je l’ai dévoré en moins de cinq jours.
D’un point de vue strictement personnel, je l’ai un peu moins apprécié que La Piste des Cendres ; cela n’engage que moi. Le roman conclut tout de même en beauté ce
"triptyque" qui n’est peut-être pas complètement figé. Pourquoi pas un épisode à l’époque de la guerre froide (ça revient d’actualité, d’ailleurs) ? Il n’y a pas besoin non plus de rester linéaire. On verra bien…
J’ai été surpris par le choix du point de vue omniscient pour la narration. On n’a plus trop l’occasion de le rencontrer, mais on s’y réhabitue très vite. J’ai fini par en comprendre l’intérêt lorsque je suis arrivé à la fin de la première partie.
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Avec un coup de balai si radical, comme il a été dit ici, il fallait pouvoir embrayer avec d’autres personnages et c’était plus facile si on les avait déjà “accompagnés”.
Les personnages d’ailleurs, c’est incontestablement le point fort du roman. J’ai bien aimé Ferran et
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ça m’a fait un choc quand il a disparu
, alors que j’avais senti venir
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la fin d’Ochozias depuis longtemps.
Dans sa partie, si je puis dire, le personnage de Denna avait capté l’intérêt (volé la vedette ?) depuis longtemps. Sans doute mon personnage préféré, elle.
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Pourquoi ce prénom d’ailleurs ? Un clin d’œil ? J’ai bien aimé aussi que le “grand méchant” s’appelle
Elbakin Eliakim.
Quand j’entame un livre d’Emmanuel, je sais que, même s’il y a des petits indices çà et là, on va demeurer dans le mystère assez longtemps et que les révélations vont être brutales. Contrairement au roman précédent, on a une alternance des deux “arènes” chapitre après chapitre. On a l’impression de petites touches impressionnistes et on se demande à quoi va ressembler la toile. Le procédé est efficace, malgré le recours (trop) fréquent au cliffhanger.
Le final démarre assez tard et,
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même s’il est spectaculaire, il est moins horrifique que dans les autres épisodes.
Je ne sais toujours pas si pour cet univers on n’est pas davantage dans le fantastique que dans la fantasy. L’un et l’autre, je suppose ?
Par exemple, un détail que j’ai beaucoup aimé,
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l’utilisation de balles en orichalque, m’a rappelé
Der Freischütz,
je ne sais pas si c’était voulu.
En conclusion, un très bon moment de lecture qui n’égale pas cependant à mes yeux Himilce et son sans-faute éditorial. On ne peut pas toujours avoir une bonne fée (pas une du Coronado

) penchée sur son berceau.
PS. J’ai compris après coup le choix du titre que je trouve particulièrement bien trouvé.
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