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par Invité
La période que nous venons de survoler (l'antiquité grecque) est presque dix fois plus courte que la précédente (la Haute antiquité), et dans l'histoire de l'"H.Sapiens-sapiens" elle ne représente guère plus qu'un instant. Pourtant, elle représente une rupture capitale pour l'être humain; en ce sens qu' inchangé dans son corps et son cerveau depuis des dizaines de milliers d'années, il prit enfin conscience des formidables pouvoirs sur la nature que ses capacités intellectuelles lui confèrent. , En d'autres termes - et sans trop forcer la simplification - jusqu'au premier tiers de 1er millénaire avant notre ère, le raisonnement ne s'était guère appliqué qu'à l'action immédiate, ou à très court terme : Tel problème se pose; que vais-je faire pour le résoudre ? Désormais, avec le miracle grec les hommes vont utiliser leur raison pour dépasser les nécessités immédiates; anticiper sur les difficultés et les problèmes; généraliser les solutions; chercher à expliquer les phénomènes naturels autrement que par les caprices de dieux capricieux. En somme : réfléchir "gratuitement" par rapport à l'instant présent. Ces réflexions portent notamment sur trois points : a/ La rationalité elle-même : peut-on, et comment, montrer qu'un raisonnement est juste ou faux ? Existe-t-il des vérités indémontrables ? etc. b/ Quel est ce Monde dans lequel nous vivons ? Sa place dans l'Univers et notre place sur lui ? Que recouvrent les concepts de temps et d'espace, d'infini et d'infiniment petit ? Pouvons-nous découvrir les causes des phénomènes naturels et, les ayant ê vertes, essayer d'agir sur eux ? c/ Est-il possible de généraliser les "recettes" empiriques qui, depuis toujours, donnaient des solutions laborieuses - au "coup par coup" - aux problèmes simples ? En d'autres termes, la Mathématique, dont les Grecs pressentent que reine et servante des sciences, elle est par excellence le domaine de la logique rigoureuse, (car : " Que nul n'entre ici s'il n'est géomètre ! " ) est-elle susceptible de se constituer en un corps de propositions démontrables, découlant les unes des autres à partir d'un très petit nombre de vérités d'évidence ? L'accès à un niveau supérieur de pensée s'est évidemment traduit par un certain nombre de "retombées" pratiques. Mais - nous l'avons relevé - la plupart des grands penseurs grecs en ont considéré l'utilité avec un certain détachement. Ceci, sauf précisément pour les applications militaires où la main d'œuvre servile ne peut remplacer les nouvelles machines : que l'on réunisse 10, 100 ou 1000 esclaves, ils ne pourront lancer un boulet de 3 talents-poids à 400 m. Munie du nouvel outillage intellectuel la minuscule zone que représente le Sud de la péninsule balkanique avec ses "colonies" côtières de la Méditerranée orientale va bouleverser le Monde de manière telle que, 25 siècles plus tard, notre pensée et notre vie quotidienne en sont l'héritage direct pour une bonne part. (article du général Bru).
Mais savez vous que l'art de la guerre est une chose éminement culturelle, et que le modèle héroïque et frontal qui nous est familier est peut être apparu dans les cités-états grecques de l'Antiquité (oui j'aime beaucoup l'Antiquité 
). Voici un article d'Historia à ce sujet que j'ai trouvé...époustouflant. La thèse est extrèmement séduisante sur le plan intellectuel, ce qui peut être dangereux, mais là il faut avouer...c'est fort. 
) comme des orientaux ! Etrange non ? Ou pas tant que ça...) 
C'est très profond non ? Imaginez que toutes nos guerres depuis cette époque, nos systèmes de valeurs basés sur le courage, l'héroïsme individuel, la discipline viennent de cette époque ! L'idée de lâcheté à propos des armes de distances, du fait d'attaquer dans le dos, les préjugés culturels sur les orientaux qu'on retrouve jusqu'aujourd'hui, tout ça viendrait de là, c'est fascinant, non ? 
