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Pour la SF, je pense que regarder le nombre de races extra-terrestres est un bon indice. Attention, je ne dis pas que la quantité remplace/surpasse la qualité mais simplement que les auteurs se sont beaucoup plus lachés. (Exemple : la pizza géante dans Star Treck Classic... :D )

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:lol: Alors question : la pizza géante est-elle un exemple d'entité non-humaine réussie ? Ou existe-t-il encore chez elles des relents :D d'humanité ?

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Question difficile s'il en est... La pizza protégeait ses oeufs. Si certains humains font de même, je ne pense pas que l'on puisse dire que ce soit là un trait typiquement et uniquement humain. (Et puis, qui sait ce qu'elle voulait en faire... Une omelette? Voilà un problème de généalogie intéressant...)

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Plus sérieusement, :) le nombre de races crées en SF ne veut pas dire grand chose. Beaucoup sont quand même proche des humains. C'est une question de proportions et d'apparences.

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Je voulais juste dire que les auteurs se sont peut être sentis moins... "tenus" par la "tradition". Un Dragon a toute une aura légendaire, historique que n'a évidemment pas la Pizza... Au fait, qu'entends-tu par "C'est une question de proportions et d'apparences"? Ca se rapporte au physique du personnage?

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Non, non. Je voulais dire qu'il y a plus de races non-humaines en SF, et que ça donne donc l'impression qu'il y en a plus tout court, alors que la proportion tout compte fait est peut-être égale avec ce que l'on voit en Fantasy. :)

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il y a des tas de livres de SF (et pas des moindres) dont le sujet est l'Homme et où on ne voit pas le moindre E.T. à l'horizon (Dune, Fondation pour ne citer qu'eux). :)

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est que la non-humanité est souvent un sujet en soi en SF. (à quoi ressemblent les Heechee ? dans la Grande Porte de F. Pohl) (comment raisonnent les Reines et les Pequeninos dans Ender, et où commence et s'arrête l'être sentient ?) Une des meilleures séries de SF sur le thème est peut-être "L'Etoile et le Fouet" et "Dosadi" de Herbert. En Fantasy, en revanche, la différence entre humains et non-humains, même quand elle existe, fait partie du décor : elle n'est pas au centre de la question posée. Les ogiers de Jordan sont résolument non-humains (un ado de 90 ans, le fait de chanter les arbres ... un peu pompé sur les Ents quand même) mais à la limite ça n'est pas très grave dans l'histoire : du coup, on aurait pu les remplacer par des humains un peu spéciaux.

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Disons simplement que la fantasy se pose moins de questions sur la différence et la non-humanité. Elle peut être à mon avis aussi profonde, mais plus dans des domaines comme la psychologie des personnages, la sociologie, la politique même. En fait je trouve que la fantasy ressemble plus à certaines sortes de littérature "générale" (romans historiques, d'aventure, de voyage) que la science-fiction, qui possêde ses interrogations bien spécifiques, sur d'autres formes d'intelligence, sur la science bien sûr, ou encore sur l'espace et le temps. Sans forcément mettre l'une au dessus de l'autre. Mais bien sûr tout ça est discutable, et des tonnes de contre-exemples me viennent au fur et à mesure que je tape...

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Comme ça, tout le monde est content alors. :) Mais c'est sûr qu'il doit y avoir des oeuvres à la croisée des chemins. En Fantasy, les autres races ressemblent plus à un inventaire de bestiaire...

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la non-humanité (à savoir toujours plus ou moins le rapport de l'humain avec une ou des entités non humaines dans leur raisonnement, leur aspect, etc.) semble plus un sujet de SF parce que (à mon idée) un des thèmes de la SF est la rencontre avec l'autre, le non-humain pas présent au départ sur la planète Terre (et pour cause), alors qu'en fantasy il est acquis qu'il y ait des races non-humaines qui cohabitent ou ont cohabité avec les hommes, donc on se pose moins la question du "premier" contact, du pourquoi et du comment du rapport avec elles (il y a au minimum des traditions, des légendes, etc.). Cela dit pour apporter mon grain à moudre à un autre thème, les elfes ne peuvent être dits des projections d'"humains parfaits" que par défaut, de la même manière que l'éternité n'est dite un présent indéfini que par défaut de concept. Le rapport au temps et à la mort change tout !! C'est pas beaucoup exploité, un peu chez Tad Williams si je me souviens bien.

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désolée je voulais pas être trop HorsTopic alors je n'avais pas développé, ensuite je suis une pitite novice et ça vaut ce que ça vaut... Je me référais à une remarque plus haut sur le fait que les elfes peuvent être conçus comme des humains parfaits : immortels, donc sages, etc., bref comme une projection fantasmée de ce que les humains pourraient être s'ils n'étaient pas soumis au temps. Je pense que c'est un anthropomorphisme, une erreur de définition en quelque sorte : être immortel c'est devenir de facto inhumain (d'où aussi le thème du vampire_ oups je m'égare). Envisager donc les elfes sous le seul angle de leur rapport à l'humanité me semble restreindre leur spécificité, de la même manière qu'envisager l'éternité sous celui d'un présent qui dure évacue en fait le problème de la définition de l'éternité, même si c'est peut-être non appréhendable au fond (et on retombe sur la question : comment l'humain peut-il parler de l'inhumain ?...). Sinon c'est dommage qu'en Fantasy on n'ait pas plus souvent le point de vue des elfes, ou autres, sur leur propre condition elfique, etc. Le seul passage revenant à ma mémoire c'est celui avec les Sithis dans L'arcane des épées (fin t.4 chez Pocket). J'espère que c plus clair ! :)

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Et ben, ça c'est du raisonnement Ael! Je suis assez d'accord avec toi en ce qui concerne l'inhumanité et le rapprochement qu'on pourrait faire avec le thème des vampires, mais je n'y avais jamais pensé comme ça, merci! ;) Idem pour l'éternité. Thys

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Ael pour la précision. :) C'est une opinion tout à fait intéressante, bien argumentée et pas du tout hors-sujet, rassure toi ! :) Pourtant je ne suis pas d'accord : si l'on donnait un jour l'immortalité à l'homme, je le vois bien devenir elfe. Quand on sait qu'on a le temps devant soi, on devient tout de suite moins pressé, moins vigoureux et plus contemplatif. Ca me parait être une bonne approximation des elfes dans la fantasy en général ! Quant aux vampires, il faut rajouter un côté "malédiction", de lutte contre soi-même, contre la bête intérieure, qu'on ne retrouve pas chez les elfes et qui redonne une certaine vigueur animale au vampire. (je ne dis pas non plus que les elfes sont mous...;) )

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Quand on sait qu'on a le temps devant soi, on devient tout de suite moins pressé, moins vigoureux et plus contemplatif.
Alors, ça, ça reste à prouver. C'est ta conception personnelle. :) Rien ne dit que tout le monde réagirait de cette façon, éternité ou pas devant soi.

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Je ne voudrais pas sortir complètement du sujet mais il me semble que l'aspect combat contre la bête intérieure (pour reprendre tes paroles ;) ) des vampires n'est qu'une amplification de l'ambivalence humaine nature/civilisation, instinct/acquis, et si l'on accepte le rapport humain/elfe comme étant uniquement différencié par l'immortalité (que je remplacerai d'ailleurs par eternité, car les elfes sont mortels, tout comme les vampires, ils peuvent mourrir de mort violente) on doit également accepter le fait que les vampires soient aussi un possible devenir des humains s'ils étaient confrontés à l'humanité. La seule différence que j'y vois c'est surtout que les elfes semblent se débattre avec l'aspect civilisé, tandis que les vampires luttent avec l'aspect animalité. Cependant je reste d'accord avec Ael pour dire que ces deux créations de la littérature ne se réduisent pas à une comparaison à l'humain mais développent leurs propres spécificités parfois en rapport avec l'éternité (qui semble être une fixation pour les humains qu'ils rencontrent, puisque ceux-xi ne peuvent appréhender une telle notion, ils ne la connaitront jamais et par conséquent une éternelle incompréhension semble être à la base de leurs relations) mais pas uniquement. Thys