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Pour en revenir à la manière dont PJ a représenté la magie de Gandalf (et de Saruman par la même occasion), je suis au regret de dire que je suis en désaccord avec une partie d'entre vous et que je n'approuve pas la représentation en question. Et que justement, je trouve que PJ a mis la magie en scène de manière bien trop spectaculaire. Certes, on a évité les boules de feu jaillissant du bâton de Gandalf, et j'en suis plus qu'heureuse, mais je n'avais même pas pu imaginer que nous courrions ce risque. Personne n'aurait osé je crois.Donc, je désapprouve. Pourquoi ? Revenons en à deux scènes exemplatives de la magie chez PJ : le combat Gandalf/Saruman dans CdA et l'exorcisme de Théoden dans TTT. :arrow: Malgré toute l'affection que j'ai pour CdA, je ferme encore les yeux à chaque fois que je tombe sur cette scène épouvantable : Saruman en plein duel de kung fu avec Gandalf... Quelle horreur ! Et que je te colle au mur et que je t'envoye au plafond...si ça ce n'est pas exagérement spectaculaire... Quand je pense que je m'attendais à un duel mental, de volonté !Je déteste cette scène parce que, outre son aspect spectaculaire, elle donne un côté tout à fait utilitaire à la magie. Comme de simple sortilège. Cela dit, je suis quand même capable de trouver des excuses à cette scène : besoin de bien établir la véritable puissance des deux magiciens et difficulté à représenter un combat d'nfluence. En ce qui conerne ce dernier point, je maintiens que PJ aurais pu se creuser un peu plus, mais bon... Je n'aime pas cette scène mais je lui trouve des excuses. Par contre... :arrow: On a déjà beaucoup parlé de cette fameuse scène d'exorcisme de TTT, je ne vais donc pas m'attarder. Je voulais juste faire remarquer qu'ici par contre, je ne trouve aucune excuse. Je trouve la scène du livre bien plus impressionnante visuellement et je ne vois pas la raison de la changer.Il leva son bâton. Il y eut un roulement de tonnerre. Le soleil fut effacé aux fenêtres de l'Est; toute la salle devint noire comme la nuit Le feu s'évanouit pour n'être plus que cendres sombres. Seule resta visible la grande silhouette de Gandalf, haute et blanche devant l'âtre noirci.Ils entendirent dans l'obscurité siffler la vois de Langue de Serpent : -Ne vous avais-je pas conseillé, Seigneur, d'interdire ce bâton ? Cet imbécile de Hamanous a trahis ! Il y eut un éclair, comme si la foudre avait fendu la voute. Puis tout fut silencieux. Langue de Serpent tomba, face contre terre- Et maintenant, Théoden, fils de Thengel, voulez-vous m'écouter ? dis Gandalf. Demandez-vous de l'aide ? Il leva son bâton et le dirigea vers une haute fenêtre. Là, l'obscurité parut s'éclaircir et l'on put voir par l'ouverture, haut et lointant, un coin de ciel brillant. Tout n'est pas sombre, prenez courage Ici, on a une magie étonnante de par sa simplicité (tout est devient noir, pius une fenêtre s'éclaircit) mais qui laisse entrevoir, dans le dialogue entre Gandalf et Théoden qui suit, tout un pan "psychologique". Théoden revient à lui non parce que on l'a désenvouté, mais parce qu'il a entendu des paroles d'espoir.Et c'est bien là la vraie magie de Gandalf. Or ici, pour une fois, elle se prêtait très bien à une représentation visuelle. On aurait pu mettre en évidence son pouvoir de ranimer la flamme au coeur des hommes, pouvoir dont un rappel très utile aurait ensuite pu être fait durant le siège de Minas Tirith.Cette scène, outre son aspect ridicule, est donc pour moi le véritable signe d'une certaine incompréhension de PJ de ce qu'est la magie chez Tolkien. ou, en tout cas, d'une certaine incapacité ou refus à représenter cette forme de magie. :arrow: Autre passage sans rapport avec Gandalf où on retrouve cette mauvaise utilisation de la magie : le mont Caradhras. Le fait que PJ décide que c'est Saruman qui soulève la tempête est dommageable à la magie de la Terre du Milieu. D'accord, ça nous donne un beau plan de Saroumane au sommet d'Orthanc, mais ça diminue l'étrangeté de la Terre du Milieu, où il y est loin de n'y avoir que deux camps (encore heureux que PJ n'a pas dit que le Balrog bossait pour Sauron) et où beaucoup de choses n'existent que pour elles-mêmes.CECI DITCela peut sembler sévère comme avis, peut-être, mais c en'est qu'une réflexion a postériri. Le personnage de Gandalf (surtout en gris) est un de ceux qui a été très bien rendu : son humour, son caractère de cochon, sa force au combat, son amitié profonde et sincère pour les hobbites. Comme je l'ai dit ailleurs, je suis très heureuse de la manière dont la relation Gandalf/ Pippin a été portée à l'écran. De même, j'ADORE l'interprétation de Ian Mc Kellen !Tout ceci sont des réflexions rationnelles après coups qui ne me gâchent pas mon plaisir globale.Anka

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Pour la scène du Caradhras je suis tout à fait d'accord. Elle est fort folie mais la rapprocher du livre aurait permis d'introduire d'autres éléments à l'histoire, une plus grande échelle. Dans le livre, n'est-il pas dit que c'est la montagne elle-même qui s'efforce de ralentir la progression des voyageurs ? N'y a-t-il pas en plus un vrai mur de neige, avec rien derrière ? Ma mémoire me dit que si.. Me trompé-je ?

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.. Tout ça est très vraiEn cheminant dans ces méditations, on peut oui se demander si tout ce qui filtrait de l'univers de Tolkien en matière de magie a été repris sans distorsion par PJ.Et de ce point de vue, j'avais moi aussi un problème avec ces deux passages-là. A la réflexion, il me semble que la réalisation a été 'victime' d'idées visuelles trop tentantes pour que l'équipe se résigne à ne pas les insérer : les postures antigrav des magiciens combattants, et l'"expulsion" de Saroumane hors de Theoden. On admettra tout de même que Bernard Hill nous y a gratifié d'un festival de grimaces qui tranche quelque peu avec le hiératisme, ensuite, de sa dignité retrouvée.. :P Les scénaristes n'ont sans doute pas osé l'ombre au palais de Meduseld, car deux fois déjà, chez Bilbo d'abord puis au Conseil d'Elrond, Gandalf y avait recouru.. Sans compter que l'enjeu de la scène était aussi de montrer que Gandalf était devenu plus puissant que SaroumanePour ce qui est du combat des magiciens, c'est vrai que l'effet de surprise s'émousse un petit peu deux ans après, et que l'on voit ressortir (enfin quand je dis 'on', ça se limite à ceux, peut-être pas si nombreux, qui sont vraiment attachés à la cohérence de l'univers de Tolkien..) le fait que ce kung-fu est un petit peu une trahison, tout comme l'exorcisme d'ailleurs.Mais à l'époque, je me souviens nettement que la séquence avait fait très forte impression, en particulier chez les critiques professionnels ;) (Mmh un petit coup sur les critiques professionnels ça fait du bien par où ça coule..)