Oui, muscardin, c'était bien entendu. C'est pourquoi, après avoir écrit :
Le principe de base que j'ai aimé dans le bouquin, c'est que Ambre est le seul endroit réel, les autres n'en sont qu'un reflet.
je continue par :
(...avant de lire tout le fluff dans les bouquins suivants, que la plupart des lecteurs adorent, mais qui me laisse un peu froid)
C'est à dire que, bien que trompeuse, je regrette l'idée de départ, voilà.À vrai dire, j'aime bien l'histoire que je suis en train de lire, avec ses personnages charismatiques, ses rebondissements, ses tromperies, le chaos et tout et tout. Mais je ne peux m'empêcher de regretter l'idée de base (trompeuse) qui nous a été présentée au début. Et je trouve que "les fusils d'Avalon" (pas de spoil, c'est un titre

) sont par contre toujours une erreur, une mauvaise idée de l'auteur, qui devait trouver ça super malin en 1970.Imaginons qu'Ambres soit une Ombre comme les autres* :-Mis à part quelques lois physiques différentes et lieux magiques bien planqués, elle n'a absolument rien de spécial-Elle en est resté au stade médiéval depuis très longtemps, alors que ses princes peuvent voyager dans des ombres technologiquement bien supérieures à elle-Les objets technologiques qui y transitent sont aléatoirement réduit au niveau technologique des ombres qu'elles traversent (Exemple de la voiture qui est complètement modifiée, exemple des armes à feu qui ne sont pas modifiées, excepté l'effet de la nitrocellulose)Toujours est-il qu'il n'y a aucune raison pour laquelle Benedict -le maitre de guerre- ne s'aperçoit pas que le béton est plus pratique que la pierre. Que des bunkers barbelés sont quand même bien sympa pour conserver une place forte. Que défricher des bois centenaires pour y tracer des routes bitumées et droites à la romaine, c'est commode pour le transport. Que les arbalètes, les armures et les épées, c'est quand même bien pourri par rapport à un fusil à air comprimé, un gillet kévlar et des baïonnettes au chrome-vanadium ou en titane. Et ce sont que des exemples militaires, alors qu'on pourrait l'adapter à tout.Ce principe de réalité, on peut très facilement l'occulter, l'oublier à la lecture, comme dans n'importe quel autre roman...
Mais non! Zelazny le met bien en évidence, et en joue!En effet, le héros le rappelle en trafiquant des famas en Ambre : Faire arriver des flingues dans ce pays, en expliquant scientifiquement pourquoi ça fait boum et que ton Maître d'Arme d'élite il se fait trouer en une seconde à 50 pas de distance, moi, ça me fait
forcément penser à la suite : si Corwin s'est trouvé très malin de faire ça, n'importe qui, ayant un accès dans les Ombres et un peu plus futé, fera mieux.On peut faire quelque chose de militairement plus sérieux que 30 semi-auto. Comme tester ce qui marche et qui ne marche pas. Revenir avec des mines à fragmentation, tester des armes chimiques, etc, etc....Faire la guerre, quoi, pragmatiquement et avec une superiorité indiscutable. Et puisque Ambre est jalousée par ses princes aussi bien que par le chaos, ce serait l'escalade des armes, comme dans notre monde. Comme dans un monde ordinaire, quoi. Encore une fois, je ne cite que l'aspect militaire : pensez au reste.Voilà la source de mon ire, voilà pourquoi je dis que, avec son 2ème tome,
Zelazny nous force à constater que le vase communiquant technologique entre ses univers est possible. Peu m'importe les éléments du background qui justifie tel ou tel détail, c'est une idée qui me vient spontanément à la lecture du 2ème tome.Je vous assure, cependant, que c'est la première fois que je déteste avec tant de véhémence un élément d'une œuvre, tout en appréciant l'ensemble, hein.NOTE: l'exemple du café d'ambre, comme étant LE café, que j'ai donné il y a une dizaine de message ci-dessus, était complètement fortuit : je n'avais pas encore lu le passage où Corwin en parle!
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* : ce qu'elle est presque, d'ailleurs.