Qu'est-ce qui, dans la nouvelle ou dans l'interview, te fait dire que Jaworski "traite de la situation et de ce vote un peu comme d'une maladie plutôt qu'un symptôme" ? Son texte aborde principalement non pas les causes, mais les conséquences de l'arrivée au pouvoir d'un parti autoritaire.Nakor a écrit : ven. 5 juil. 2024 18:14 J'apprécie beaucoup l'auteur, cet engagement me parait en revanche un peu court. Traiter de la situation et de ce vote un peu comme d'une maladie plutôt qu'un symptôme c'est risquer de s'en interdire la compréhension et n'avoir qu'un effet dérisoire à moyen et long terme (regardons depuis 2002).
Re: Les Fauteurs d'ordre - Jean-Philippe Jaworski
42On est d'accord, et je ne devais donc pas être clair : je déplore qu'il se contente, avec bien d'autres, justement de déplorer (donc désigner une maladie, voire métaphysiquement en disant le "Mal" pour les plus courageux), de s'alarmer en imaginant les conséquences, alors qu'il serait plus sage à mon sens d'opérer une généalogie, de comprendre avant que de juger (et donc d'interpréter certains votes comme le symptôme d'une détresse plurielle et d'une conception probablement défaillante de la condition humaine et politique). Je vais cela dit reprendre "Les Rois du monde" avec grand plaisir.
Re: Les Fauteurs d'ordre - Jean-Philippe Jaworski
43Comme de bien des choses, les idées préconçues ne résistent pas à une étude un peu poussée, une remise dans le contexte, etc.
Bref, je n'ai ni lu le texte, ni me suis intéressé à ces élections complètement grand-guignolesques où pour moi, en même pas un mois il est impossible d'établir un programme et nous simples électeurs de se documenter suffisamment pour faire un choix réfléchi et on l'on a vu la politique dans ce qu'elle a de plus bas dans l'entre-deux tours mais je trouve bien qu'un auteur se positionne ainsi, ce sont toujours des clés pour asseoir ou pas son opinion.
Bref, je n'ai ni lu le texte, ni me suis intéressé à ces élections complètement grand-guignolesques où pour moi, en même pas un mois il est impossible d'établir un programme et nous simples électeurs de se documenter suffisamment pour faire un choix réfléchi et on l'on a vu la politique dans ce qu'elle a de plus bas dans l'entre-deux tours mais je trouve bien qu'un auteur se positionne ainsi, ce sont toujours des clés pour asseoir ou pas son opinion.
Expert ès calamités
"Nous adorons tous les histoires. Nous vivons pour elles" Comme un diamant dans ma mémoire GG Kay
"Nous adorons tous les histoires. Nous vivons pour elles" Comme un diamant dans ma mémoire GG Kay
Re: Les Fauteurs d'ordre - Jean-Philippe Jaworski
44On peut dire la même chose de Matin brun. Je suis d'accord sur le fait que ça ne fera pas changer d'avis les convaincus de tout bord, mais il est bon de voir s'élever des voix en réaction à l'actualité.Gillossen a écrit : ven. 5 juil. 2024 13:18 Personnellement, je suis d'avis aussi - c'est ce que j'ai dit dans une petite bafouille sur Instagram - que ça ne fera sans doute pas changer d'avis les convaincus d'un bord ou de l'autre, mais en même temps, ce n'est pas moi qui vais partir du principe que la littérature ne peut rien changer.![]()
Memento mori
Re: Les Fauteurs d'ordre - Jean-Philippe Jaworski
45Euh...Kaellis a écrit : lun. 8 juil. 2024 08:50 Je suis d'accord sur le fait que ça ne fera pas changer d'avis les convaincus de tout bord, mais il est bon de voir s'élever des voix en réaction à l'actualité.


Je me répète, mais si je ne le pensais pas moi-même, je n'aurais pas écrit ça par exemple.

Re: Les Fauteurs d'ordre - Jean-Philippe Jaworski
46J'avais bien compris le sens de ton propos, et j'abondais en son sens en y ajoutant mon propre ressenti.
Memento mori
Re: Les Fauteurs d'ordre - Jean-Philippe Jaworski
48Et la chronique de K justement !K. a écrit : jeu. 4 juil. 2024 17:37 Je ne suis pas certain d'être capable de chroniquer ce court opus sans me montrer, et ce si je suis dans un bon jour, a minima également quelque peu sarcastique ou méprisant vis à vis de la xénophobie, du racisme ou des pulsions sécuritaires et autoritaires de certains. Il est peut-être bon que je passe mon tour étant donné que je ne vis pas sur cette planète où les "médias sont tous intégralement de gauche". Il faudrait me la présenter d'ailleurs, j'y déménagerais bien pour souffler un peu. Cela rappellera un temps que je n'ai point connu.
Pour le reste la nouvelle est bien écrite mais sans surprise, exposé assez classique -certes toujours bienvenu- d'un rouage d'un état policier, de son fonctionnement et de ses obsessions. Œuvre impossible à sortir de son contexte et dont on comprend vite et aisément l'objet. Sa fin ne surprendra guère et, en la matière, certains classiques me semblent plus efficaces mais cela se lit vite, aisément et je ne puis que saluer la démarche, comme toute autre allant en ce sens quand résonne le bruit des bottes.


Re: Critique ! [Les Fauteurs d'ordre - Jean-Philippe Jaworski]
49Je dois quand même avouer que payer une nouvelle 27 centimes la page (au prix suisse) ça fait un peu mal au fondement, particulièrement pour un texte pas si époustouflant.
Je reconnais toutefois à l'auteur un certain talent pour pondre un texte aussi rapidement ainsi qu'assurément un bel opportunisme financier.
Je reconnais toutefois à l'auteur un certain talent pour pondre un texte aussi rapidement ainsi qu'assurément un bel opportunisme financier.
Re: Critique ! [Les Fauteurs d'ordre - Jean-Philippe Jaworski]
50Encore une fois, l'opportunisme financier m'apparaît tout relatif, et plus j'y pense et plus je compare cette opération avec ce que je connais des autres éditeurs, moins je crois à cette motivation.
Publier et diffuser un livre en si peu de temps était une gageure éditoriale. La nouvelle n'est réellement apparue sur les rayons que le jeudi avant le second tour. Pour un ouvrage tout de même lié à l'actualité, c'était une grosse prise de risque, car la "fenêtre" de la période de vente optimale du livre était très courte. La diffusion extra rapide de ce texte a d'ailleurs très bien pu générer des coûts supplémentaires pour l'éditeur.
De plus, on parle d'une nouvelle très critique envers l'extrême droite, qui paraît durant une élection où l'extrême droite partait favorite. On ne peut pas accuser Jaworski ou Denoël de vouloir caresser l'opinion du moment dans le sens du poil.
Il s'agit en outre d'un texte à part dans l'œuvre de Jaworski, écrit très rapidement, et pour toutes ces raisons rien ne garantissait que le lectorat habituel de Jaworski serait intéressé.
Pour ce qui est du prix, prenons une comparaison. Un opuscule de la collection "Tracts" chez Gallimard, de format A5 aussi, c'est 3,90 euros pour 64 pages. On peut se dire que c'est une meilleure affaire. Sauf que, pour en avoir acheté plusieurs, ces "tracts" vieillissent extrêmement mal. Un an à peine après l'achat, alors que je conserve mes livres à l'abri du soleil, les couvertures sont déjà très jaunies et abîmées... même pour un volume que je n'ai pas encore pris le temps de lire ! Les couvertures n'en sont pas vraiment, c'est le même papier que pour les pages intérieures, et pas du papier de bonne qualité, semble-t-il. J'avais déjà constaté que ce type de volume "Tracts" Gallimard se froissait, se déchirait ou se salissait très facilement, je vois maintenant qu'en plus ça se conserve très mal. Ajoutons que j'ignore les conditions de rémunération des auteurs (d'autant que plusieurs "Tracts" sont des tribunes collectives).
La nouvelle chez Denoël coûte un euro de plus, mais au moins on a une couverture certes souple, mais en carton glacé, qui s'annonce un tant soit peu plus résistante.
Alors, certes, un éditeur est une entreprise et cherche à gagner de l'argent, mais, dans le cas de ce texte, je ne pense pas qu'on puisse accuser Denoël de verser dans la facilité, car il y a selon moi une part de risque éditorial loin d'être négligeable. Autrement dit, l'éditeur a fait un vrai boulot d'éditeur.
Publier et diffuser un livre en si peu de temps était une gageure éditoriale. La nouvelle n'est réellement apparue sur les rayons que le jeudi avant le second tour. Pour un ouvrage tout de même lié à l'actualité, c'était une grosse prise de risque, car la "fenêtre" de la période de vente optimale du livre était très courte. La diffusion extra rapide de ce texte a d'ailleurs très bien pu générer des coûts supplémentaires pour l'éditeur.
De plus, on parle d'une nouvelle très critique envers l'extrême droite, qui paraît durant une élection où l'extrême droite partait favorite. On ne peut pas accuser Jaworski ou Denoël de vouloir caresser l'opinion du moment dans le sens du poil.
Il s'agit en outre d'un texte à part dans l'œuvre de Jaworski, écrit très rapidement, et pour toutes ces raisons rien ne garantissait que le lectorat habituel de Jaworski serait intéressé.
Pour ce qui est du prix, prenons une comparaison. Un opuscule de la collection "Tracts" chez Gallimard, de format A5 aussi, c'est 3,90 euros pour 64 pages. On peut se dire que c'est une meilleure affaire. Sauf que, pour en avoir acheté plusieurs, ces "tracts" vieillissent extrêmement mal. Un an à peine après l'achat, alors que je conserve mes livres à l'abri du soleil, les couvertures sont déjà très jaunies et abîmées... même pour un volume que je n'ai pas encore pris le temps de lire ! Les couvertures n'en sont pas vraiment, c'est le même papier que pour les pages intérieures, et pas du papier de bonne qualité, semble-t-il. J'avais déjà constaté que ce type de volume "Tracts" Gallimard se froissait, se déchirait ou se salissait très facilement, je vois maintenant qu'en plus ça se conserve très mal. Ajoutons que j'ignore les conditions de rémunération des auteurs (d'autant que plusieurs "Tracts" sont des tribunes collectives).
La nouvelle chez Denoël coûte un euro de plus, mais au moins on a une couverture certes souple, mais en carton glacé, qui s'annonce un tant soit peu plus résistante.
Alors, certes, un éditeur est une entreprise et cherche à gagner de l'argent, mais, dans le cas de ce texte, je ne pense pas qu'on puisse accuser Denoël de verser dans la facilité, car il y a selon moi une part de risque éditorial loin d'être négligeable. Autrement dit, l'éditeur a fait un vrai boulot d'éditeur.