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Je me posais une question. Est ce que parmi vous il y a des gens qui ont subi des brimades ou des discrimination du faire de leur intérêt pour la culture de l'imaginaire.Dans ma région ce n'est vraiment pas facile d'aimer la fantasy ou la SF sans être regardé de travers par certains. J'ai toujours assumé, je n'ai jamais été insulté pour ça. Mais j'ai quand même entendu une bibliothècaire parler de littérature dégénérée.Bref c'est une vraie question.
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Pour moi c'était très contrasté. Je vais parlé de mon adolescence (12-16 ans).Pour être issu d'un milieu où les gens arrêtaient l'école à 16 ans, le fait de lire m'a valu une forme de respect pour ceux qui étaient fier qu'un "des leurs" acquière les outils des "bourgeois". Chose importante, aucune différence n'était faîtes entre littérature "traditionnelle" et "imaginaire". Le fait de lire suffit, en gros.En revanche, étant un mâle, le fait d'être un lecteur a poussé certains individu à mettre en doute "ma virilité". Mon témoignage rejoint celui de Romain, sauf que j'étais dans "l'urbain profond". On va dire. Et comme à 12 ans on a pas beaucoup d'idée, que cela dégénère toujours ce type d'insulte et que j'ai un tempérament disons "soupe au lait", j'ai acquis une seconde passion, à savoir la "bagarre". Rien de bien méchant, à mains nues quoi.Fabien Lyraud a écrit :Je me posais une question. Est ce que parmi vous il y a des gens qui ont subi des brimades ou des discrimination du faire de leur intérêt pour la culture de l'imaginaire.Dans ma région ce n'est vraiment pas facile d'aimer la fantasy ou la SF sans être regardé de travers par certains. J'ai toujours assumé, je n'ai jamais été insulté pour ça. Mais j'ai quand même entendu une bibliothècaire parler de littérature dégénérée.Bref c'est une vraie question.
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Je crois que de mon côté, c'est plutôt un problème de génération. On ne m'a pas regardé de travers parce que je lisais tout court, j'ai la chance d'avoir une famille qui lit. Par contre, quand je rencontre d'autres personnes qui ont plus de la soixantaine, généralement, quand je leur dis que je lis de la fantasy, ils ne comprennent pas et ont l'air de penser que je perds mon temps. Encore plus quand je leur dis que j'écris de la fantasy, parce que par politesse ils disent qu'ils veulent lire mes histoires, puis après ils ont comme une gêne à l'idée d'avoir parlé trop vite, parce que ce n'est pas ce qu'ils ont envie de lire.Et le pire, c'est qu'ils reviennent me voir en me parlant de leur lecture, en me disant "je suis sûr que tu vas aimer cet auteur" et c'est un genre bien classique. Je n'arrive pas à leur faire comprendre que ce n'est pas ce que j'aime. Et ce même si je les connais depuis plusieurs années et qu'à chaque fois que l'on arrive sur une discussion lecture, je leur dis la même chose ! ^^J'ai la chance d'être arrivée à un moment où la lecture de la fantasy et de la science-fiction se propage, du coup, peu de personnes me regardent de travers !
« Le Seigneur Ogion est un grand mage. Il te fait beaucoup d’honneur en te formant. Mais demande-toi, mon enfant, si tout ce qu’il t’a enseigné ne se résume pas finalement à écouter ton cœur. » - Tehanu, Ursula K Le Guin
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Pour ma part, j'ai eu de la chance d'avoir une famille qui ne juge absolument pas mes lectures, certains lisent d'autres pas, peu partagent mes goûts. Puis ancienne libraire et travailleuse en bibliothèque ça confère une petite aura dans la famille et les amis de la famille.Par contre, professionnellement,j'ai aussi eu quelques réflexions au sujet de "vrais" livres à lire. En plus j'aime la littérature imaginaire pour ados, ce qui fait de moi forcément une lectrice immature. :DCe qui parfois me fait sourire, c'est que des gens biens pensants me reprochent de ne lire que ça, ça me vaut même parfois la condescendance de certaines collègues. Alors que parmi elles, certaines ne lisent que des romans historiques, d'autres que des policiers, et beaucoup n'ont jamais ouvert de livre de fantasy (qu'elles résument aux SdA bien souvent) ou de SF (vaisseaux et robots bien sûr).
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Alors là je te rejoins mais tellement !!Autant d'un point de vue personnel ça passe crème (woah un libraireSciezka a écrit :Pour ma part, j'ai eu de la chance d'avoir une famille qui ne juge absolument pas mes lectures, certains lisent d'autres pas, peu partagent mes goûts. Puis ancienne libraire et travailleuse en bibliothèque ça confère une petite aura dans la famille et les amis de la famille.Par contre, professionnellement,j'ai aussi eu quelques réflexions au sujet de "vrais" livres à lire. En plus j'aime la littérature imaginaire pour ados, ce qui fait de moi forcément une lectrice immature. :DCe qui parfois me fait sourire, c'est que des gens biens pensants me reprochent de ne lire que ça, ça me vaut même parfois la condescendance de certaines collègues. Alors que parmi elles, certaines ne lisent que des romans historiques, d'autres que des policiers, et beaucoup n'ont jamais ouvert de livre de fantasy (qu'elles résument aux SdA bien souvent) ou de SF (vaisseaux et robots bien sûr).




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J'ai également eu énormément de mépris pour mes goûts en matière de SF et de Fantasy concernant la lecture, bien qu'à côté de ça j'ai pu lire énormément de classiques, plus que mes camarades au collège et au lycée par exemple, pourtant mes goûts ne me faisaient pas rentrer dans le moule. Comme certains, je pense que l'environnement rural a du jouer...Il est intéressant de constater que mépris et méconnaissance vont de paire parfois. Aujourd'hui, en tant qu'adulte, je continue de me nourrir de ces littératures de l'imaginaire, beaucoup de livres y appartenant possèdent une richesse difficile à expliquer, parce que prenant en compte une culture littéraire, historique, scientifique ou autres, pour se construire / s'écrire. De nombreux genres et sous-genres existent, avec évidemment du bon comme du mauvais dedans, comme dans chaque littérature. Néanmoins quand moi, adulte, je me fais offrir un livre, que la personne (animée des meilleures intentions du monde) choisit donc dans un genre qu'elle me sait aimer, en l'occurrence la fantasy, je me retrouve toujours avec un livre parlant d'une petite quête initiatique ou d'une sorcière à la beauté de feu rencontrant un étranger qu'elle ne pourra jamais avoir mais aura quand même.Ca me fait rire jaune de me dire que des gens peuvent penser naïvement qu'un adulte de plus de vingt cinq balais doit obligatoirement aimer la même chose qu'un adolescent alors que maintenant les librairies essayent de mettre également en avant des ouvrages plus matures.Je ne sais pas, c'est comme si je voulais offrir un livre à quelqu'un qui ne jure que par la littérature policière, et que donc je me dirigeais indubitablement vers une aventure du club des cinq.L'adulte lecteur est infantilisé et le public extérieur refuse de lui donner la moindre crédibilité.(après j'ai parlé de quêtes initiatiques pour caricaturer, mais les quêtes initiatiques c'est le bien
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C'est tellement bien dit !Nephtys a écrit :Je ne sais pas, c'est comme si je voulais offrir un livre à quelqu'un qui ne jure que par la littérature policière, et que donc je me dirigeais indubitablement vers une aventure du club des cinq.

« Le Seigneur Ogion est un grand mage. Il te fait beaucoup d’honneur en te formant. Mais demande-toi, mon enfant, si tout ce qu’il t’a enseigné ne se résume pas finalement à écouter ton cœur. » - Tehanu, Ursula K Le Guin
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Ah tiens je ne pensais pas que ça passerait aussi mal pour certains. De mon côté, je dirais qu'à côté de l'écoute majoritaire de metal et la pratique à un moment très assidue de MMORPG, la lecture de fantasy était le truc qui passait le mieux auprès "des gens" :)Après je viens d'un milieu assez ouvert avec beaucoup de lectures, dont quelques lecteurs de fantasy, ça aide bien.Par contre, j'évite de mentionner Elbakin et la fantasy sur mon CV, évoluant dans un milieu où l'imaginaire ne pourrait que me desservir.
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Pas trop de problèmes pour ma part, j'ai suivi les pas d'un de mes frères qui est un grand amateur de SF.Mais pendant longtemps, je n'ai rencontré personne partageant mes gout pour la fantasy. Je commence tout de même a avoir deux ou trois collègues avec lesquelles je peux parler de certaines lectures de l'imaginaire, surtout en young adulte.Par contre, la seule fois où ma mère m'a offert un livre, c'était un Danielle Steel...
:tetemur:J'ai tout de même attendu de l'avoir lu pour juger, mais je ne lirai plus d'autre bouquin de cette auteure.Ma mère dit avoir été conseillé par la libraire. Ce que je me demande, c'est ce qu'elle a dit de moi à la libraire pour être orientée vers un truc pareil. 


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Quelques guéguerres occasionnelles avec mes collègues de littérature blanche, qui me regardent parfois d'un oeil un peu condescendant vu que je suis au rayon SF/BD/Manga/Ado (bam, les genres les plus décriés en un seul !). Et quand je dis à des gens que je ne connais pas que je suis libraire, immanquablement on me cite des auteurs reconnus dans la litté générale, suivi généralement d'un petit "ah" mi-déçu mi-dédaigneux quand je parle de mes spécialités.Par contre dans ma famille ou parmi mes amis, je n'ai jamais eu aucun soucis ; je suis juste "celle qui lit tout le temps"
Memento mori
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Rien à signaler de mon côté. Mes amis proches lisent la même chose que moi, donc ça va. Même mes parents (grands lecteurs de romans historique, policiers etc.) n'ont jamais eu de jugement négatif. Au contraire, ça leur fait plaisir que j'apprécie à ce point la lecture. J'ai même essayé de faire lire "Même pas Mort" de Jaworski à ma mère. Elle a trouvé l'écriture de l'auteur vraiment excellente mais elle n'est pas allé au bout car le style était trop "guerrier". Peut-être que c'était pas le bon livre pour lui faire essayer la fantasy 
