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Bon, étant donné que j'ai commencé à lire les Annales du Disque Monde il y a peu (je vais me limiter aux trois premiers tomes pour l'instant) et que je ne connais pas particulièrement le style de Pratchett, j'ai une question :Est-ce que j'ai raison quand je trouve que le style de Mister Pratchett ressemble fortement à celui de Jack Vance ? Peut-être est-ce le côté un peu (beaucoup) looser de leurs héros Rincevent/Cugel qui me fait penser ça ? Est-ce que Pratchett revendique l'influence de Jack Vance ?En tous cas, pour l'instant, rien d'exceptionnellement drôle, quelques sourires deci delà mais une lecture agréable néanmoins (j'ai bientôt fini le T1) :)

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Yksin, je n'ai jamais lu Cugel donc je ne pourrais guère te renseigner à ce niveau-là.Ceci dit, je suis d'accord avec toi sur le fait que le premier tome ne mène pas à une hilarité mortelle. C'est un peu plus tard dans la série que les zygomatiques prennent le pli. Cependant, il faut bien commencer quelque part, tu en conviendras. Et le premier volume à l'avantage insoupçonné d'être... le premier et de te faire découvrir l'univers, comme un préambule. Et vu le nombre de pages total de la saga, c'est un bien court préambule :)Après, j'ai personnellement trouvé l'humour de Pratchett plus présent dans ses descriptions, ses métaphores paysagères ou certaines situations plutôt cocasses que directement lié à la personne du héros de l'histoire. Je pense que c'est un tout qui ne s'apprécie vraiment que lorsqu'on y revient.Ceci dit, je pense que l'ouvrage dans lequel j'ai le plus rit doit être Au Guet. Mais mention spéciale quand même aux Petits Dieux (et à cette fameuse sentence Cujus testiculos habes, habeat corpus et cerebellum) et à Mécomptes de Fées.
"Il n'existe rien au-dessus du métier de bibliothécaire" Terry Pratchett

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Merci pour ton avis Coeurdechene ! Ça me donne franchement envie de lire la suite... Mais, visiblement, un peu comme Garrett, les tomes peuvent plus ou moins se lire séparément donc, dès que j'aurai envie de décompresser je prendrai un petit tome de Pratchett.Je ne peux que te conseiller de lire Cugel car, question situation cocasse, il est au top... Mais il a un petit côté "pourriture couarde" plus prononcé que Rincevent (qui est un lâche et un looser, mais pas une pourriture).

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Yksin a écrit :Mais, visiblement, un peu comme Garrett, les tomes peuvent plus ou moins se lire séparément donc, dès que j'aurai envie de décompresser je prendrai un petit tome de Pratchett.
Tout à fait :)Pratchett chez moi c'est à doses homéopathiques quand j'ai besoin d'un moment de rigolade et je suis rarement déçue. (je garde un excellent souvenir de Petits Dieux et ses tortues ou des apparitions de Mémé Ciredutemps)De même que Coeurdechene c'est le sens de la situation absurde que j'adore chez Pratchett, ainsi que son talent pour la philosophie de comptoir étonnement pertinente (et les notes de bas de page).

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Je viens de lire le lien que Gillosen (MERCI ! ) a fourni en #846 ( http://www.elbakin.net/fantasy/news/190 … -Pratchett)J’ignorais tout jusqu’ici de Brandon Sanderson, je ne sais pas ce qu’il a créé. J’irais voir. Il résume quelque chose de difficilement transposable sur papier. L’admiration. Je suis d’accord avec sa conclusion. Les Nobels (qu’il faut tout de même obtenir, ne nous leurrons pas) couronnent la tendance d’une époque. Pratchett ne s’encombre pas des tendances. Ce qu’il fait est universel, humaniste et incroyablement incisif. Et c’est exécuté avec panache, style, intrigue et ce je ne sais quoi qui fait sa patte. Donc, oui, lorsque je lis « La chose la plus proche de Pratchett ici-bas est Shakespeare » et « dans cinq cents ans, ce ne sera pas les prix Nobel qui seront étudiés. Mais ce type. » Je ne trouve pas cela dithyrambique. Pourquoi Shakespeare est-il toujours d’actualité ? Il parle de l’âme humaine. Il en expose les grandeurs et les petitesses. Il a des histoires, des intrigues à suspense. Il crée des ambiances. Des personnages. Il croque non pas un type mais un type. Et la langue aussi. Et l’humour. Et il ne cède ni aux sirènes du gore, du trash, du tragique, du burlesque de comptoir. Et les rebondissements. Et de la finesse. Il y a de l’absurde, oui, mais c’est transcendé. C’est fin. C’est vraiment très fin.Ça ne rappelle rien ?J’ai du écouter certains bouquins 10 fois. Il y a toujours un truc, un détail, une réplique, une pépite dissimulée que je découvre nouvellement. Un rythme, un phrasé qui me ravissent. Pratchett semble rabelaisien. C’est faux. Y a pas beaucoup de mots en trop.Et soyons honnêtes, vous pouvez en citer beaucoup des séries entières de livres dont vous êtes incapable de prévoir ce qu’il va se passer derrière la page à tourner? Pratchett évite l’écueil du Contre-Cliché (cliché qu’on veut dénoncer, qu’on prend à contrepied, pour en fait obtenir juste une image en miroir) justement en l’utilisant....C'est très fort.Je suis personnellement en accord total avec ce que Brandon Sanderson (Cool, a new Disc Buddy !) dit.C’est absolument géant.:respect:Par chance personnelle, j’ai découvert les bouquins de Pratchett en VO, en audio, avec un niveau d’anglais suffisant bon pour me permettre d’apprécier, suffisamment lacunaire pour me pousser à réécouter encore et encore le texte pour saisir les nuances et avec un bagage de lectures assez étoffé pour m’offrir le recul nécessaire et ouvrir des yeux écarquillés en me disant « Chefs d’œuvres absolus. » Avec le recul c’est un vrai coup de bol de ne pas avoir lu cela plus tôt. Chaque bouquin (Annales, Strata, Nation, Mauvais présages, …) a une légèreté. Mais faut pas s’y fier. Pratchett, c’est comme un Onion. Plein de couches superposées en un ensemble densifié. On peut s’arrêter à la première. On peut plonger dans la seconde. Ou se perdre dans les suivantes. Il expose tout. On y prend ce qu’on veut et ce qu’on peut, chacun à notre mesure. Chacun à notre niveau.Le tour de force étant de faire cela en faisant passer ses travaux fabuleux comme une vaste partie de rigolade.:sifflote:Ce que Pratchett crée restera dans les Annales de l’Humanité, says Shing, completly awed and delighted for the chance given and taken to discover his world.For those who have still not read it, listen to it. The interpretation (audiobooks version) are, them too, masterpieces. Like the books, they are in a certain category : the UFO one. Really. Just Listen.Et pour ceux qui n’ont pas encore accès à l’anglais, Couton lui aussi a un vrai don pour la traduction (Actuellement en train de relire La Science du Disque Monde T1 et T2 : génial! Traducteurs (Patrick Couton et Lionel Davoust) formidables.Ah, et Signore approuve aussi (Il dit "Ga Bu").

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NB : Juste pour infos les pièces de Shakespeare, étaient perçues, par ses contemporains, comme de joyeuses galéjades. Des amuses peuple. Et Voltaire qui (allez on l’enquiquine un peu le grand monsieur) pensait (càd. voulait se convaincre) qu'il passerait à la postérité par ses Pièces de Théâtre (Amène des Majuscules). L'un de vous les a lus? (Pas moi). Par contre ses mignons petits contes étaient fait pour faire joujou, s'amuser un peu (se reposer de ses pièces de théâtre un peu trop ronflantes ? :) )

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Lisbeü13, est-ce un éloge quand c'est seulement du ressenti...?Et si c'est un éloge c'est juste....qu'il y a vraiment de quoi en faire.Je sais qu'il y a des BD adaptées. Pour ceux qui ont aimé Le dernier héro, ce tome a été adapté. Et c'est plutôt réussi.Coeurdechêne dit :
j'ai personnellement trouvé l'humour de Pratchett plus présent dans ses descriptions, ses métaphores paysagères ou certaines situations plutôt cocasses que directement lié à la personne du héros de l'histoire.
Il a aussi le don pour créer un perso, avec un "profil psychologique" puis le mettre dans situation totalement en porte à vrai avec la "nature" du personnage. C'est pour ça que c'est à la fois délirant (comique de situation) mais crédible : les persos agissent en total accord avec leur "caractère" même si ce qu'ils font est totalement grotesque à nos yeux, pour eux c'est normal et logique:
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Rien de drôle hors contexte, ni même du comique de caractère : ça colle. Si c’est décalé en situation c'est accordé au perso en question.Je ne sais pas si je m’exprime clairement là-dessus...

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Un gobelin en couverture !!! Ces bestioles prennent de plus en plus d'importance dans le Disque-Monde, ce qui est plutôt cool ^^Et à ça s'ajoute Moist von Lipwig en personnage de point de vue ? Que demander de plus ?

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Fini les deux premiers tomes et je dois dire que le second est nettement plus drôle que le premier. Alors il y a certes la mise en place de l'univers dans le 1er mais il y a aussi le fait qu'on s'habitue au style d'écriture de l'auteur et à ses blagues (et jeux de mots).D'ailleurs, en parlant des jeux de mots, je me suis dit que ça devait être assez rude à traduire, nan ? Le traducteur est forcé de modifier un peu le texte original pour que ça sonne bien ? Je suppute...Sinon, j'entame le 3ème avec Mémé Ciredutemps, et ça commence fort...

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Yksin a écrit :D'ailleurs, en parlant des jeux de mots, je me suis dit que ça devait être assez rude à traduire, nan ? Le traducteur est forcé de modifier un peu le texte original pour que ça sonne bien ? Je suppute...
Tu supputes bien. Rien que sur les noms des personnages, c'est du grand art. Ce n'est pas pour rien que je considère Patrick Couton comme le mètre étalon du traducteur littéraire (pardon Gillossen :P).