1/ Comment avez vu connu l'oeuvre de Tolkien ? Livres ? Films ? Jeux ? (ce serait bien de me dire lesquels:))D'abord les livres
Bilbo le Hobbit, puis
le Seigneur des Anneaux, étant encore enfant. Plusieurs années après,
le Silmarillion, et tout ce qui s'ensuit, jusqu'au dernier en date,
la Chute d'Arthur.
2/Dans quelle région de la Terre du Milieu aimeriez-vous vivre ?Au Troisième Âge, ce serait certainement au Gondor, de préférence dans une cité où l'on peut touver une bibliothèque digne de ce nom, comme Minas Tirith ou (probablement) Pelargir.
3/Quelle catégorie de personnage, issus des Peuples libres, aimeriez-vous être ?Vraisemblablement Númenórien : être un Elfe devient sans doute un fardeau trop lourd à porter avec le temps.
4/Quel personnage féminin préférez-vous dans l’œuvre de Tolkien ?Incontestablement la plus indépendante des héroïne de Tolkien : Lúthien Tinúviel. Mais j'apprécie aussi beaucoup le caractère de Nerdanel, la femme de Fëanor.
5/Quel est votre personnage préféré ?Bonne question : plusieurs viennent à l'esprit. Ce serait sans doute Aragorn ou Tuor qui gagneraient la palme.
6/Pensez-vous que les adaptations cinématographiques de Peter Jackson exacerbent l’imaginaire individuel insufflé par les livres ou qu’au contraire elles le limite ?Toute mise en image d'un roman vient limiter l'imaginaire. Les films de Jackson ont de plus le désavantage de ne guère respecter le caractère des personnages de Tolkien, ce qui est d'autant plus dommageable.
7/En quoi, d’après vous, peut-on qualifier Tolkien de philosophe ?Suffit de lire l'« Athrabeth Finrod ah Andreth » pour constater que Tolkien utilise parfois sa fiction pour mettre par écrit des préoccupations proprement philosophiques (d'où venons nous ? que pouvons-nous espérer ? etc.) Pour autant, c'est d'abord un écrivain et un philologue avant d'être un philosophe.
8/Pensez-vous qu’à travers son œuvre, Tolkien préconise un type de gouvernement ?Tolkien se garde bien de préconiser quoi que ce soit, vu que les modèles de sociétés humaines qu'il présente sous un bon jour vont de la démocratie semi-anarchique (la Comté) jusqu'à l'autocratie éclairée (Gondor), en passant par la société féodale classique (Rohan).En revanche, Tolkien est assez clair sur les types de sociétés qu'il condamne, lesquelles sont fondées sur un pouvoir arbitraire et font un usage disproportionné de la force pour contrôler la population intérieure.
9/Dans l’œuvre, le thème du Libre arbitre reflète t-il, d’après vous, le catholicisme de l’auteur ?L'intersection entre le Libre Arbitre et la volonté divine, tel qu'elle est mise en œuvre dans les romans de Tolkien, reflète effectivement la doctrine catholique jusque dans le détail : suffit de relever le nombre de mentions de choix personnels des protagonistes, ainsi que les nombreuses occurrences de hasards « providentiels » qui viennent aider les héros. Témoin l'interpellation de Gandalf à Frodo, qui explique que ce dernier a été choisi pour détenir l'Anneau, mais le laisse entièrement libre de ses actions :
‘Behind that there was something else at work, beyond any design of the Ring-maker. I can put it no plainer than by saying that Bilbo was meant to find the Ring, and not by its maker. In which case you also were meant to have it. And that may be an encouraging thought.’[...]‘Well!’ said Gandalf at last. ‘What are you thinking about? Have you decided what to do?’
L'« Athrabeth Finrod ah Andreth », ainsi que les «
Notes sur “Óre” » contiennent des éléments complémentaires qui viennent corroborer cette analyse.
10/Selon vous, en quoi peut-on qualifier Tolkien d’écologiste ?La protection et la restauration de l'environnement tient une large part dans le SdA, ce qui fait certainement de Tolkien un des précurseurs de l'écologie. Néanmoins, il est peu probable que Tolkien se serait reconnu dans l'écologie politique contemporaine.
11/D’après vous, quelle est la signification de la Quête dans l’œuvre de Tolkien ?Il s'agit à proprement parler d'une anti-quête dans le SdA, puisqu'il faut se débarrasser d'un objet plutôt que le trouver, ce qui est foncièrement novateur en littérature. On peut opposer cela à la quête du Silmaril par Beren et Lúthien ou à la quête de Gondolin par Tuor, qui sont de facture beaucoup plus classique (on peut schématiquement les rapprocher de la quête du Graal ou de l'Odyssée). Il ne faut pas nécessairement chercher un message particulier à ces quêtes (hormis éventuellement la renonciation au pouvoir coercitif inhérent à l'anti-quête de l'Anneau), qui constituent essentiellement des arrières-plans épiques propres à révéler les personnages. Concernant la signification globale du SdA, le mieux est de se référer directement à ce qu'en dit Tolkien (
Lettres, n° 186) :
The real theme for me is about something much more permanent and difficult: Death and Immortality: the mystery of the love of the world in the hearts of a race ‘doomed’ to leave and seemingly lose it; the anguish in the hearts of a race ‘doomed’ not to leave it, until its whole evil-aroused story is complete.