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Sylvaner,dimanche 13 août 2006, 16:33 a écrit :Mais quand même, je crois à cette culture du dit et du non dit, et je trouve que c'est très bien rendu.
Je n'ai pas dit que ce n'était pas ce que je pensais aussi. ;)

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J’attendais d’avoir fini ce roman pour (comme souvent) aller lire le fuseau qui lui est consacré sur Elbakin.Pas de surprise, je partage la plupart des remarques...Peut-être suis-je même un peu plus déçu que le sentiment général : comme certains l’ont dit, la Mosaïque de Sarance avait mis la barre tellement haut que le roman suivant aurait fort à faire pour la franchir.À mes yeux, c’est raté.Si j’étais sévère, je dirais même que la sauce n’a pas pris : je retrouve de nombreux ingrédients kayens, mais ils n’ont pas la même force ni la même saveur que dans d’autres de ses œuvres.Les personnages, par exemple, manquent de densité, au regard de ceux auxquels Kay m’avait habitué. Je ne souhaitais pourtant pas retrouver le charisme des héros des Lions d’Al-Rassan (qui me dérange par son côté excessif, proche de la saturation) ; mais, là, c’est un poil fade.D’ailleurs, pour la première fois, je me suis arrêté en plein milieu du roman, pour le laisser tomber durant quelques mois.Je ne l’ai repris, comme ça, sans grande conviction, qu’avant-hier, histoire de le finir. Heureusement, la seconde moitié m’a plus accroché que la première, mais le souffle n’y est pas.Après, je dois me demander ce que j’attends de la succession des livres d’un auteur : une continuité ?, des changements ?, une progression constante ? Probablement un peu de tout cela, bien que tout ne soit pas forcément justifiable.En tout cas, Kay montre ici qu’on ne peut pas être excellent tout le temps, et c’est plutôt rassurant.Bref, à moins d’un changement d’avis lors d’une (improbable) relecture future, je crois que le Dernier rayon du soleil ne me laissera pas plus de souvenir que la Chanson d’Arbonne, qui m’avait également laissé tiède.SébastienPS : un dernier détail, je n’ai pas trouvé le traditionnel écho à Fionavar que Kay s’amusait à glisser dans chacun de ses précédents romans. Peut-être suis-je passé à côté ; quelqu’un l’a-t-il vu ?...

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Après vérification sur le site Bright Weavings, pas de clin d'oeil au nom de Fionavar cette fois-ci.En revanche, le chien Cafall est un écho de celui d'Arthur : Cavall.

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Décidément, vous m'amenez à reflechir sur mon enthousiasme d'immédiate après-lecture ...Si même Fangorn, un Kayien de la première heure sur Elbakin, a des réserves ! cela dit, je n'avais pas retenu que la chanson d'arbonne t'avait laissé "tiède" aussi.Plus je repense à ce "Dernier Rayon...", plus je me dis que sa saveur teintée d'amertume tient à deux choses :le roman que l'auteur n'a pas écrit : celui qui mettrait clairement en jeu les destinées des trois peuples (comme Tigane ou Arbonne justement), ou celui qui donnerait le fin mot des relations entre les personnages et de leurs motivations comme dans Sarance ou Les Lions. L'auteur reste allusif sur tout cela, et préfère s'étendre sur le temps qui passe (le devenir de la forêt interdite, par exemple). Il en résulte un côté nostalgique et doux-amer qui manque peut-être de force, mais qui a mon avis marque un renouveau par rapport aux épopées précédentes.le "propos", la grande thématique philosophico-sociologique. Ici, la dominante est moins claire que dans Sarance (la Postérité), Tigane (le Patriotisme), Al Rassan (le Devoir) ou même Arbonne (la place des femmes).On retrouve un peu de tout cela, plus le deuil et la famille qui sont à mon avis LE propos principal. Là aussi, c'est moins flamboyant.En résumé, je concède volontiers avec le recul que ce livre est moins brillant que les deux-trois précédents, mais pour moi il s'agit d'une brique de plus dans l'oeuvre que Kay est en train de construire... qui n'est pas un cycle, mais un genre de Comédie Humaine historico-fantasy extrêmement ambitieuse.Et j'avais repéré Cafall tout de suite ! il est présenté exactement comme dans Fionavar.

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Terminé hier soir et... WAOUW !Bon, d'accord, je suis bon public et, bon, encore plus d'accord, je suis une ... comment dire ? Keyienne ? Kaydil ? Fan de Kay ? Bref, d'accord, jusqu'à présent, j'ai adoré tous les livres de Kay que j'ai lus (il manque à mon palmares La Chanson d'Arbonne et Ysabel. Dès que possible...).Et j'ai adoré celui-ci, mais différemment des autres.J'ai aimé Fionavar pour Fionavar, les Lions pour les Lions, Tigane pour Tigane, Sarance pour Sarance. J'ai tremblé, pleuré, haleté, ri, pour Diarmuid, pour Alessan, pour Crispin ou Jehane. Et avec eux et leurs comparses. Ou leurs ennemis. J'ai réfléchi en lisant les lignes de leur destin. Du dessein de leur créateur. Du dessin du Créateur-Tisserand. Destin, dessein, dessin, trois mots proches, trois mots qui définissent pour moi l'oeuvre de Kay. Et qui la définissent bien plus après la lecture de ce "rayon". Car pour moi, ce livre n'est pas un "one shot". C'est la pierre d'un mur, la tesselle d'une mosaïque, le vers d'un poème. Le fil d'une tapisserie. Une pièce partie d'une oeuvre. Pour moi, depuis ce livre; même si j'en avais déjà l'impression avant, l'oeuvre de Kay, comme celle de Tolkien, comme celle de Balzac, est une. Est Une. Une réflexion héroïque sur la mémoire, la destinée, l'Art. Une oeuvre où les renvois d'un livre à l'autre sont multiples. Où le Dieu sacrifié de Tigane évoque Kevin/Lliadon, où la Forêt interdite renvoi à celle de Lisèn, et à celle où Crispin rencontre le Zubir, comme la Bête divine à qui Thorkell offre son marteau renvoi à ce même zubir...Je ne cache pas que j'ai eu difficile à entrer dans l'histoire, que je me suis longtemps demandé où Kay voulait en venir. Et puis, la magie a agi, et je me suis prise à aimer cette Angleterre du monde aux deux lunes, et les personnages qui y vivent leur destin.Et, surtout, il y a ce passage, où Aëldhred raconte son voyage en Batiare, et sa découverte des mosaïques de Crispin. celle représentant Valerius III, et celle, plus personnelle, qu'il trouve moins belle, représentnt son prédécesseur...Qu'est-ce que la gloire, le souvenir, la mémoire le destin ?

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Bon, c'est même pas drôle... Voilà Lambertine qui remonte un sujet sur Kay, et je ne trouve même pas de prétexte à débat contradictoire... je suis à peu près d'accord avec tout ça, comme le montre tout ce que j'ai pu dire sur ce sujet d'ailleurs.Lisez Kay !

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Je viens de m'acheter la Tapisserie et je suis certaine que je vais passer un très bon moment et là j'en découvre un autre et effectivement Lambertine donne très très envie de se pencher sur cet astre :)

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Lambertine, je serais d'accord avec ce que tu dis, et je suis fan de Kay, ça ne se discute pas. Mais Le dernier rayon... je n'ai pas envie de le relire. Et je suis curieuse de connaître ton avis sur Ysabel:sifflote:.

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Ton avis rejoins le mien Lambertine quant au coup de coeur pour l'un des derniers écrits de Kay. On retrouve son style inimitable dans un contexte encore une fois original, ce qui illustre sa grande culture et son éclectisme (on a l'impression qu'il peut parler de tout sur tout!). Je suis tout autant que toi passionné par le grand oeuvre de Kay avec des indices et des mentions de chacun de ses livres précédents dans ses différents écrits. Ici ce sera la mention des mosaïques de Sarance,ailleurs on se réfèrera à Al Rassan,... On a vraiment l'impression que tout est lié. :)

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Chouette, cela faisait un moment qu'il n'y avait pas eu de Kay en poche (et presque deux ans après mon post, je vais enfin pouvoir le prendre !:p).Je ne suis pas fan de la couv' par contre.:mellow:

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Après 3 Kay fantastiques (Tigane, Sarance, Al-RAssan), j’attendais beaucoup du Dernier Rayon du Soleil acheté directement à sa sortie en grand format, et bien mal m’en a pris car ce fut une déception.Pourtant la description et les personnages des univers anglo-saxon, celte et viking présentés dans ce nouvel opus du Grand Œuvre de l’auteur sont bien réussis, mais rien n’y fait : la mayonnaise n’a pas pris.C’est vrai que les Îles-Britanniques au Moyen-Âge, même dans une vision historicisante très réussie, c’est quand même moins originale que l’Italie de la Renaissance (Tigane), l’Empire Byzantin de Justinien (Sarance) ou l’Espagne de la Reconquista (Al-Rassan).Et puis les personnages ne savent pas trop où ils vont du coup nous non plus. Il n’y a pas de fil directeur fort comme dans les autres Kay : l’intrigue avance lentement, la sauce prend petit à petit, et puis paf c’est la fin du livre avant que les choses n’aient vraiment démarré. On retrouve le même sentiment d’inachèvement et de dégonflage dans certains ouvrages de David Gemmell…C’est assez frustrant, surtout que l’auteur cède toujours au guimic du flashforward. On apprend ce que va devenir tel ou tel patelin, telle ou telle forêt dans plusieurs siècles : honnêtement on s’en fout un peu (désolé pour le trollage), je préférerais nettement en savoir plus sur ce qu’il arrive aux personnages du roman à l’époque du roman.Cela reste du Kay : c’est bien documenté, c’est bien écrit, s’est bien construit, belle ambiance, personnages tout en nuances. 7/10Bref j’attends Under Heaven de pieds fermes !La couverture de la version de poche de Marc Simonetti est pas mal du tout, mais la perspective est bizarre : on a l'impression que le viking est au sommet d'un falaise et du coup on aurait en arrière-plan un drakkar de la taille d'un porte-avions géant...

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Un up pour ce sujet ,car je viens de finir ce livre !Comme beaucoup j'ai trouvé cet opus un peu en dessous des "lions" ou de la "mosaique" et pourtant je suis plutot fan des histoires nordique...Pourtant le point fort de Kay est là : les personnages sont toujours aussi attachant que ce soit les nordiques ,les anglcyns ou les cyngaelsLe style aussi est là ,la plume toujours fluide ,une plume qui sait se faire dure ,reveuse, voire humoristique..L'histoire ,encore là c'est un plus avec un scenario solide qui raconte la complexe relation entre les vikings et leurs raids , l'angleterre avec la solidification d'un jeune royaume ,et l'irlande et ces conflits interne...Alors me direz vous qu'est ce qui cloche ? Et bien je dirai une trop grande place à la magie ,au surnaturel qui aurait,selon moi ,gagné à etre moins present (comme dans Sarance) . Je trouve que cette presence de l'entremonde complexifie le recit . Meme si j'ai apprecié la relation entre magie et la religion...Apres il est compliqué de parler de l'irlande ,Terre de Legende , sans parler de feerie !En conclusion je dirai que le monde de Kay reste toujours aussi fascinant de part sa proximité et sa distance et c'est avec plaisir que l'on y etourne meme si cet opus est legerement en dessous des autres...Reste plus que Tigane , Arbonne et Sous le ciel à visiter...miam !

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Je n'avais jamais lu de Guy Gavriel Kay avant ce jour-là, donc je ne peut pas juger par rapport à ces autres livres. Mais j'ai lu il y a peu le dernier rayon du soleil, en tous cas la première partie, parce que après j'ai laissé tombé. Le résumé me paraissait alléchant. Pourtant en lisant la première partie rien, je ne dis bien rien, nous mène dans la direction que semblait dicter le résumé. Ensuite, je n'ai eu aucun personnages qui m'a vraiment donné envie de poursuivre l'aventure avec lui. L'univers ne m'a pas spécialement intéressé. Et un autre problème a été les noms qui ont été des vrais casse-tête. Au point que dès que le nom d'un personnage apparaissait j'étais obligé d'aller dans la liste du début pour me rappeler qui c'était.Bref, ce fut une déception. Même si j'espère pouvoir un jour lire d'autres livres de cet auteur.

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Sans etre mauvais ,ce n'est clairement pas le meilleur des uchronies de Kay ! On s'attend à un récit "nordique" avec ce qu'il faut de rudesse ,alors qu'on se retrouve au final avec un récit plus féérique.Essayes de lire les Lions d'Al Rassan , ça devrait te réconcilier avec cet auteur !