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par Altan
Elbakinien d'Or
Je l’ai terminé il y a quelques temps maintenant, et je passe rapidement donner mon avis ; d’après les souvenirs que j’en ai.Désolé, parce que c’est pour casser un peu l’unanimité. Le fait est que j’ai pas trouvé cette lecture transcendante quand même, faudrait pas exagérer. Mais la trilogie a des atouts indéniables.Déjà, elle n’en fait pas trop, pas de roi maléfique des Ténébreux, pas 46 royaumes, pas une dizaine de quêtes désespérées. Les personnages sont bons, Ingold en premier (même si c’est pas le plus agréable et que, au fond, ce n’es pas le type de personnage le plus dur à construire) et Gil un peu moins je trouve, l’écriture n’a pas vraiment de failles. Quant à l’histoire, je dois avouer que la fin m’a particulièrement plu, même si elle aurait pu avec quelques changements le faire davantage. Il n’y a pas vraiment d’intrigues secondaires, et les révélations de Gil dans le dernier arrivent un peu trop massivement. On se place au même niveau que les survivants dans leur tour : on ne sait rien de ce qui se passe autre part, et qui plus est, on est dans la peau de deux étrangers. Mais si cela rend quelques passages plus « exceptionnels » et délectables comme le voyage vers la cité des magiciens, on se rend bien compte aussi que, parfois, il ne se passe… rien.Les premières pages du premier livre m’ont plu, son ton un peu grinçant qui nous accompagne jusqu’à la fin, ce contexte déjà vu mais avec une touche plaisante. Et puis, il y a cette arrivée dans le monde ravagé par les Ténébreux, et rien, rien pendant des pages et des pages. Il faut attendre le départ de Rudy et Ingold pour enfin respirer, même si c’est une traversée du désert ! A partir de leur voyage, l’histoire devient bien plus intéressante.Mais cette histoire (on connaît bien sûr la date de publication de ce livre) est quand même d’un classicisme parfois déconcertant. Je me suis demandé si ces livres méritaient qu’on les ressorte aujourd’hui. Et finalement, j’ai convenu que oui, qu’il y avait dans ce manichéisme ambiant quelques petites touches assez neuves et inattendues pour qu’on y prêt une attention particulière, à commencer par ce manichéisme qui n’en est pas vraiment un : ces Ténébreux qu’on n’arrive jamais à saisir, qui s’avèrent finalement ne pas être véritablement les ennemis de l’humanité, sans pour autant en devenir les amis. Comme le dit Almaarea, c’est une valeur sûre. Mais après, je suis tiraillé entre le manque d’approfondissements (sur les Ténébreux, le monde, la magie d’Ingold, les souvenirs de la lignée de Dare, etc.) et justement ce manque qui peut être paradoxalement vu comme sa meilleure qualité.