

Ça me rappelle une amère expérience avec un éditeur jeunesse, qui m'avait expliqué en long, en large et en travers que les adolescents étaient des idiots qui ne comprendraient jamais des romans "compliqués de plus de 500 000 signes"... qu'il fallait créer des personnages lisses mais attachants, moraux, etc. Sur ce point je pense que ce jeune garçon a bien saisi quelque chose...Ne Sous-Estimez Pas Votre Audience
Je ne suis pas sûr que ce soit exactement ce qu'il veut dire, en particulier sur le style. Il conseille juste d'éviter d'utiliser des termes archaïques qui ne soient là que pour donner une "patine" au récit, mais qui concrètement n'apporte rien à l'histoire. Un peu comme les mots inventés pour le plaisir de (on doit d'ailleurs avoir un sujet là-dessus, au besoin). Et ça, c'est aussi mon avis, un livre doit être lisible, si déjà on emploie un vocabulaire qui opère une sélection et rebute la moitié du lectorat, c'est un peu du n'importe quoi. C'est à peine mieux si ça les fait rire en trouvant ça nul.Après concernant l'action, on a tous nos périodes. Je sais que quand j'étais ado, j'adorais les histoires de bastons (même si je suis plutôt calme par nature). Et ça ne m'empêche pas d'apprécier tout autre chose maintenant. Mais ado, c'est clair que je trouvais Eddings (ou Dragon Ball en anime) beaucoup plus passionnant (visuellement) que Jules Verne (que j'ai lu et adoré à la même période). Mais ça ne titille pas la même chose. Pour un instant plaisir, même à l'heure actuelle, je ne saurais pas bien ce que je choisirais parmi ces trois propositions.Et par dessus tout, je suis de l'avis que quoi qu'on lise, c'est toujours mieux que de s'abrutir devant la télé, donc tant mieux si les éditeurs prennent ce genre d'avis un peu plus au sérieux et fournissent enfin des romans qui collent à ce que les jeunes garçons veulent, plutôt que des mièvreries insipides.Kain l'obscur a écrit :Par contre si on l'écoutait tous les livres pour ado ressemblerait à du Salvatore, peu de style, beaucoup d'action comme dans un jeu vidéo...Alors là je dis non, simplifier le style juste pour leur faire plaisir....au contraire ça permet de mieux s'immerger et de découvrir la langue.
Là j'avoue qu'il a raison, malheureusement je ne suis pas certaine que ce travers soit propre uniquement à la littérature jeunesse, certes il est plus marqué, mais c'est un trait qui est présent dans bien nombre de romans fantasy dits pour adultes, pour mon plus grand agacement d'ailleurs...Un autre géant, qui fait apparemment tâche d'huile dans la littérature pour ados (ça c'était complètement intentionnel) est cette espèce de désir qui pousse les écrivains à maladroitement asséner des morales sur l'équité ou l'honneur ou autres conneries banales à travers des histoires qui autrement seraient bonnes.
Ouais d'accord, mais n'empêche qu'il y a un public pour ce type de littérature et Stephenie Meyer en est la preuve vivante, c'est bien l'indication que l'avis de ce jeune garçon n'est pas l'unique représentant des attentes du lectorat ado.Et ensuite il y a les vampires et autres créatures supernaturelles qui apparaissent dans beaucoup de romans pour ados contemporains. Les vampires, pour faire simple, sont géniaux. Par contre, les histoires de vampires d'aujourd'hui comportent 100 pages de descriptions fleuries de romances et 100 pages sur des personnes typées emo.
En revanche là dessus je suis entièrement d'accord avec lui.Par contre Kain l'obscur quand tu dis :Enfin, voici ce que je considère comme la règle cardinale quand on écrit pour de jeunes adultes : Ne Sous-Estimez Pas Votre Audience. Elle sait en fait beaucoup de choses sur ce qui se passe en politique. Elle comprendra la plupart des blagues que vous pensez qu'elle ne comprendra pas. Elle a une bien plus grande tolérance pour l'horreur et l'action que la plupart des adultes.
Je trouve ta déclaration un peu radicale.Pour moi faut tout simplement arrêter de faire des livres pour ados.Un ados est très capable de lire des livres "pour adultes" j'ai bien commencé par du Stephen King et du Anne Rice à l'adolescence. Et ce que le jeune auteur dit est très vrai sur les vampires...beurk...
J'attendais que quelqu'un la relève celle-là et sorte l'argument Meyer. ;)Je me souviens avoir fait la demande de qui sur le forum avait lu et apprécié Meyer et dans la très grande majorité c'était des filles (femmes). Et j'aurais tendance à dire que la littérature vampire du moment, est quand même essentiellement destinée à un public féminin (bit-litt, dérivé de chick-litt), avec justement de la romance, des jeunes filles et des vampires, bref des choses que moi en tant que gars j'aurais tendance à trouver niaiseselise a écrit :Ouais d'accord, mais n'empêche qu'il y a un public pour ce type de littérature et Stephenie Meyer en est la preuve vivante, c'est bien l'indication que l'avis de ce jeune garçon n'est pas l'unique représentant des attentes du lectorat ado.
Pour les mots inventés, je partage ton avis (et le sien). Mais quant au recours aux mots "anciens", s'il ne faut pas en abuser bien sûr, je ne vois pas en quoi ils nuisent au récit, au contraire (Est-ce le registre de langage empêche Les trois mousquetaires d'être une lecture palpitante?). La "patine" du récit ne fait peut-être pas partie de l'histoire, mais elle fait partie de l'ambiance qui se dégage du roman. Ce serait quand même dommage de n'utiliser que "le langage moderne" ainsi que le réclame ce garçon.Luigi Brosse a écrit :Je ne suis pas sûr que ce soit exactement ce qu'il veut dire, en particulier sur le style. Il conseille juste d'éviter d'utiliser des termes archaïques qui ne soient là que pour donner une "patine" au récit, mais qui concrètement n'apporte rien à l'histoire. Un peu comme les mots inventés pour le plaisir de (on doit d'ailleurs avoir un sujet là-dessus, au besoin). Et ça, c'est aussi mon avis, un livre doit être lisible, si déjà on emploie un vocabulaire qui opère une sélection et rebute la moitié du lectorat, c'est un peu du n'importe quoi. C'est à peine mieux si ça les fait rire en trouvant ça nul.Kain l'obscur a écrit :Par contre si on l'écoutait tous les livres pour ado ressemblerait à du Salvatore, peu de style, beaucoup d'action comme dans un jeu vidéo...Alors là je dis non, simplifier le style juste pour leur faire plaisir....au contraire ça permet de mieux s'immerger et de découvrir la langue.
En tout cas pas dans ton articleFabien Lyraud a écrit :Il est prouvé que la majorité du lectorat adolescent est un lectorat féminin
Je ne me souviens pas suffisamment pour savoir si Les trois Mousquetaires contient de l'ancien français ou pas (parce que ne l'oublions pas mais Doth et Methinks, c'est presque de l'ancien anglais - enfin disons que le français moderne est moderne depuis plus longtemps que l'anglais - de manière générale). Il ne me semble pas vraiment que ce soit le cas, ou alors je n'ai lu que des versions "converties" en français moderne. Quoi qu'il en soit, amha, je pense que les Trois Mousquetaires est largement compréhensible en sixième par un élève moyen.Par contre, prendre Rabelais et Gargantua en version d'origine, même moi j'ai du renoncer, je passais plus de temps à essayer de comprendre ce qui se disait qu'à lire.Aviendha a écrit :Est-ce le registre de langage empêche Les trois mousquetaires d'être une lecture palpitante?
Oui c'est bien comme ça que je l'avais compris également. Mais soyons réalistes, c'est tout bonnement impossible avec une littérature estampillée jeunesse, surtout aux Etats Unis où on fait des procès à tout va. Imaginez un peu le nombre de parents révoltés qui se retournerait contre les éditeurs ? En revanche si un roman de Jacqueline Carey ou de Martin se retrouve entre les mains de leurs chères têtes blondes, la responsabilité n'incombe pas à la maison d'édition. Je crois qu'il est surtout là le problème, il y a les attentes d'un jeune lectorat qui a évolué avec son temps et sa société et ce qui est concrètement réalisable.Après pour avoir des vampires vraiment méchants, sombres, qui ne tombent pas amoureux mais plutôt qui violent à tour de bras, c'est déjà un peu plus dur, surtout en ce moment. Et je pense que c'est à ça que ce garçon pensait wink
Le français littéraire du XIXème siècle est plus que compréhensible pour le français moderne car en dehors du "oi" à la place du "ai" par exemple, et d'un style ampoulé avec des mots parfois méconnus, on n'a aucune difficulté à comprendre ces écrits. Je trouve même qu'il s'agit d'un bon comparateur de qualité pour voir comment la littérature a évolué. En revanche, je te rejoins pour le parler du XVIIème voire du début du XVIIIème comme c'est le cas de Gargantua et Pantagruel: la lecture est très pénible à cause de la difficulté de compréhension. Et pour les écrits antérieurs comme la chanson de Roland, les romans d Geste (Tristan et Yseult, Roland Furieux, Don Quichotte, Amadis de Gaule...) et bien ça va en empirant...Luigi Brosse a écrit :Je ne me souviens pas suffisamment pour savoir si Les trois Mousquetaires contient de l'ancien français ou pas (parce que ne l'oublions pas mais Doth et Methinks, c'est presque de l'ancien anglais - enfin disons que le français moderne est moderne depuis plus longtemps que l'anglais - de manière générale). Il ne me semble pas vraiment que ce soit le cas, ou alors je n'ai lu que des versions "converties" en français moderne. Quoi qu'il en soit, amha, je pense que les Trois Mousquetaires est largement compréhensible en sixième par un élève moyen.Par contre, prendre Rabelais et Gargantua en version d'origine, même moi j'ai du renoncer, je passais plus de temps à essayer de comprendre ce qui se disait qu'à lire.Aviendha a écrit :Est-ce le registre de langage empêche Les trois mousquetaires d'être une lecture palpitante?
Pour te donner un avis, je lis essentiellement en VO et la seule fois ou je suis tombée sur un langage vraiment archaïque c'était pour The Cup of the World que j'avais critiqué pour vous. Dans cet ouvrage, on sentait vraiment que l'auteur voulait que son livre ait la patine d'un "classique". A part celui ci, je n'ai jamais rencontré un tel niveau d'archaïsme et souvent s'il y avait des archaïsmes, ils étaient employés par des créatures non humaines. Dans le genre, on peut citer Edward Cullen qui en VO s'exprime parfois comme un homme né au XIX ème siècle. S. Meyer souligne même souvent son phrasé si particulier et daté.Concernant cet article, je suis en gros d'accord avec vos avis. Par contre, ce qui m'a dérangé dans cet article c'est le rejet en bloc des classiques de la littérature. Et ça, j'avoue que ça m'énerve. Ce n'est pas parce qu'un jour, on nous a forcé à lire en classe un livre qui nous a royalement pompé notre temps, que tous les classiques sont à jeter. Il parle de livres de vampires réussis, mais Bram Stoker fait également partie de ces classiques de la littérature au même titre que Dickens... et pourtant c'est bien moins ennuyeuxEt je ne suis pas assez expert en littérature jeunesse anglosaxonne, mais je pense que certains livres doivent faire parler des héros façon Harry de façon moyenâgeuse. Ce contre quoi il s'exclame
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