21
Foradan,mercredi 05 octobre 2005, 10:17 a écrit :Tiens, voilà qui nous amène au disciple qui permet au vrai méchant de rester dans l'ombre
Un garde du corps, en somme. ;)Si tant est que finalement il se rebelle, pourquoi pas, mais s'il ne s'agit que d'une marionnette...PS : Ouais, une page 2 pour ce sujet ! :P

22
Mes méchants préférés sont très ambigü.Voyez Mandor et sa mère, disciples du Logrus. D'ailleurs le Logrus est-il vraiment un méchant ? Surement pas et j'adore ce genre d'ambiguité. Beaucoup de la force des cycles de Zelazny vient aussi du fait que vous ne savez jamais à coup sur dans quel coin ranger les personnages.Une autre méchante que j'adore c'est Zandramas chez Edding. Elle prend la suite de Torak, exemple même de méchant bien bourrin ; et on a du mal à la cerner. Une noirceur extrême et pourtant ce désespoir limite touchant face à son corps qui se remplit d'étoile et son incapacité à évoluer sur le cours des choses malgré tous ses efforts.Elle m'intéresse parce-que finalement elle n'a rien demandé, tout comme Garion, le gentil, ils se sont fait choisir et bam en route pour l'aventure ...

23
Les Japonais ont été très forts pour créer des méchants honorables, des gens abusés (les chevaliers d'or, les guerriers divins dans Saint Seiya qui croient agir pour le bien mais en fait sont des traitres sans le savoir), ou alors des victimes (Baran dans Fly). La raison vient peut-être du fait que la frontière bien/ mal est plus tangible dans nos civilisations judéo-chrétiennes que dans les civilisations asiatiques.Sinon je pense que quelque part la valeur de certains méchants ultimes vient directement de leur sous-fifres. Les méchants les plus impitoyables et les plus malins savent bien s'entourer, par exemple, dans Star Wars, Palpatine a su faire de l'élu son bras droit, à comparer avec un Voldemort dans Harry Potter qui n'a su s'entourer que de larbins. Les Nazgul sont les incarnations physiques du pouvoir de Sauron, une sorte d'écho terrifiant de son ancienne puissance alors que Saroumane se repose sur un Grima Langue de serpent qui est lui aussi une sorte d'écho du pouvoir de Saroumane fondé sur la persuasion et la lâcheté.

29
Très intéressant ce topic, en effet. :DJ'aime bien l'idée du lieutenant tellement bouffé par la haine qu'il poursuivra son ennemi jusqu'à ce que mort de l'un ou l'autre s'en suive. Un telle folie dan l'abnégation ( à moins que ça ne soit l'inverse) m'impressionne toujours.Et j'apprécie aussi l'idée du Némésis.

30
bonjour, désolé si le thème a déjà été abordé, mais je cherche des livres de fantasy dans lesquels le héros est un méchant, ou a des penchants sombres. Merci, Zyl'

33
Roland, de la Tour Sombre, n'est pas un enfant de choeur, même si on finit par l'apprécier. Après, c'est quand même là que se situe le talent d'un auteur : nous faire aimer le pire des salauds ! ^^ (par exemple, dans le Trône de Fer :
► Afficher le texte
)

34
Kane, je vais voir, le tome 3 m'a l'air bizarre dans sa descriptionLa compagnie noire, j'ai beaucoup aimé jusqu'au tome 7, que j'ai pas réussi à finir, j'ai plus rien compris, à croire que j'ai loupé le tome 6,5

36
Moi j'aime bien des sous-fifres qui ont de véritables raisons d'être là, qui ont des personnalités différentes et surtout un peu d'intelligence. Je préfère qu'ils compliquent la tache au héros plutôt que de la rendre plus simple. D'ailleurs ils peuvent souvent être plus intéressant que le grand méchant lui-même, je pense donc qu'ils ont tout autant besoin d'être travaillé.

37
Totalement d'accord avec toi, Britannia pour les sous-fifres. On a parfois des caps de lieutenants complètement torturés, tordus, viciés, tout ce que vous voulez quoi, avec des errances et des passions au sens le plus douloureux du terme, mais aussi des sentiments, capables de mettre des bâtons dans les roues aux héros (sans passer par la case "je tombe amoureux de mon ennemi", même si bien traité ça peut être supr intéressant). Et parfois, souvent même, le "Big Boss" des méchants, celui à qui donc ces personnages travaillés, complexes, tragiques, ont juré fidélité, pour qui parfois selon l'oeuvre, ils feraient tout parce que cela correspond à leur sens de l'honneur à eux, est en deça dans les problématiques qui le caractérisent lui. "Bim Bam Boum, je veux tout faire péter, ahaha'.D'une certaine manière j'aime les méchants qui oscillent toujours à la limite de l'anti-héros, lorsque la rédemption est considérée comme encore possible, mais cependant inaccessible par choix ou par concours de circonstances, un schéma qui peut correspondre à pas mal d'évolutions de sous-fifres, ce qui me fait les préférer eux :P J'ai lu vaguement dans le sujet des références aux chevaliers d'or du grand Pope pour illustrer un certain concept de méchants qui se battent pour ce qu'ils considèrent comme juste, j'aimerai ajouter les Spectres dans Lost Canvas, un peu plus détaillés que dans l'oeuvre originale, avec notamment Rhadamante et sa clique qui ont pas mal de développement intéressants pour les faire "sortir" de ces rôles de simples méchants "chair à canon"

38
Dans un autre registre, j'aime beaucoup le tandem de méchants du "livre des mots" de J.V. Jones, à savoir Baralis et Craupe.Le premier est le chancelier du roi manipulateur, sournois et sans scrupules que tout le monde craint, parce que c'est le seul sorcier du royaume, qui intrigue et empoisonne comme personne.Un bon gros méchant à l'ancienne qu'on adore détester, un peu comme le Flagg des yeux du Dragon de Stephen King, en somme.Là ou ça devient intéressant, c'est que ce Baralis que tout le monde craint est vieux et arthritique, et qu'un simple coup de masse ou de dague suffirait à s'en débarasser. Par ailleurs, sa mauvaise santé constitue une véritable faiblesse pour lui.Et c'est là qu'intervient Craupe, son second : un colosse débile mental et loyal à l'extrême. Bien sûr, ce tandem a des airs de poncif au premier abord, mais le génie de J.V. Jones (à mes yeux) a été de donner une véritable complémentarité à ce duo, et surtout un véritable rôle à Craupe. Ce n'est pas "juste" le sous-fifre débile qu'on exploite et qui se prend des baffes lorsque les plans du méchant tombent à l'eau. Craupe aime véritablement son maître, et cet amour trouve une certaine réciprocité dans le livre (si mes souvenirs sont exacts). Par ailleurs, tout débile qu'il soit, Craupe sauve souvent son maître de façon héroïque en le tirant de la situation désespérée causée par sa faiblesse physique.Donc, finalement, Craupe est bien plus que "le sidekick débile tout en muscles", c'est un héros attachant qui fera tout pour son maître, y compris risquer sa vie, non pas par stupidité ou devoir, mais bien par amour. Et il me semble d'ailleurs que Craupe a conscience que ce que fait son maître est mal, mais qu'il passe au-dessus parce qu'il l'aime...