Gérard Klein défend la Sf comme littérature spéculative, à savoir une littérature porteuse d'idée prospective ou d'analyse du présent et non comme littérature de l'imaginaire. Et surtout une littérature des sciences. Il a toujours été isolé. Je me souvient que dans les années 80 ses idées étaient violemment critiquées par Jacques Goimard et Alain Dorémieux. Alain Dorémieux est décédé et jacques Goimard s'est volontairement retiré du fandom. Dommage que de cette génération là il soit le seul encore actif.

My two cents. :arrow: http://www.elbakin.net/fantasy/news/159 ... u-cameloteEn un mot : usant.

Mais ce type est pas instit finalement ? ou vétérinaire ? ah non ça c'est un MichelBref y'a pas qu'un âne qui s'appelle Martin.Parfois les sommités restent trop longtemps au sommet et comme le savent les alpinistes, c'est pas forcément bon niveau oxygénation du cerveau. Enfin ça doit encore être mon mauvais esprit de "jeune"

Rassure toi. Il y a toute une partie de la Sf que Gérard n'aime pas non plus : la Sf trop populaire à son goût et celle qui fait trop la part belle aux sciences humaines. On ne le changera pas. Contrairement à Stéphanie Nicot qui fut pendant longtemps hostile à, la fantasy mais qui à la fin des années 90 s'est mis à s'y intéresser et a découvert une genre riche qu'elle défend aujourd'hui. Malheureusement je ne pense pas que Gérard suive la même évolution.Il faut bien voir qu'il est le seul à défendre bec et ongle la hard science en tant que voie royale de la SF. Et il a une certaine vision assez élitiste du genre. Ailleurs et Demain la collection qu'il dirige doit être celle qui a les tirages les plus faibles. Ce n'a pas toujours été le cas. Il a publié Dune ou Hyperion qui lui ont permis de se mettre à l'abri à une époque.Gérard c'est vrai est sans doute la personne la plus haineuse que j'ai rencontré dans ce miileu.

Ailleurs et Demain n'a pas publié Terremer ? (ou du moins Tehanu ? j'ai la couverture qui brille sur mon étagère) c'est pourtant de la fantasy :oEt on ne peut pas dire que Serpent du Rêve soit de la hard SF... quoique je ne sais pas trop en fait :x

Oui, mais ça c'est dans les années 70. C'est à partir des années 80 que Gérard Klein va radicaliser ses positions. Et la sortie des Star Wars n'y sera pas étrangère. Si tu vas par là, il a publié Majipoor de R Silverberg et même le Chant de la Terre de Coney qui est limite fantasy même si ça se passe dans le futur. Mais je pense que c'est quelqu'un qui souhaitait que la SF se radicalise et quitte les rivages de la littérature populaire.

Comment achever une bonne fois pour toute la SF

Ce qui m'amuse chez certains de ces puristes c'est une sorte de dichotomie. Ils vous asséneront le poing méprisant sur la table que non, la fantasy ça n'a rien à voir avec la SF, que la SF ça c'est sérieux et tout et tout mais que par contre ils considèrent que c'est la fantasy, la bit-litt ou autre phénomène assimilé qui viennent manger la part du gâteau réservé SF chez les lecteurs, les étals etc. D'un côté ça n'a rien à voir, de l'autre c'est la méchante fantasy qui vient voler ses lecteurs.

Je ne sais pas trop quel crédit il convient d'accorder aux propos rapportés dans une publication du calibre de 20 minutes. Le journaliste va voir l'interviewé, fait un papier, et on lui dit après qu'il n'a plus droit qu'à 1000 signes au lieu de des 2000 prévus initialement... Ce n'est pas là qu'on trouvera des articles de fond, c'est sûr.Après, la personnalité de Klein... Ce monsieur qui a fait énormément pour la SF s'est peut-être un chouilla trop focalisé dessus, au point de se coller des oeillères pour tout ce qui ne l'intéresse pas. Ce sont des choses qui arrivent.Mais en admettant que les propos de Klein aient été fidèlement rapportés, c'est finalement assez marrant : que vers six ans la lecture d'un bouquin comme "Le Monde Perdu" de Conan Doyle l'ait orienté vers la SF pure et dure... :blink:Notez, moi j'ai bien dévoré "L'unique est Sa propriété" de Stirner à deux ans, quand ma nounou (la fille des voisins, une vraie beauté supposée réviser sa philo, m'en souviens très bien) jouait avec mes cubes ou faisait la sieste... A la seule différence que, de mon côté, j'en suis resté à mes premières amours (et non, pas cette beauté-là).

"It's been said that science fiction and fantasy are two different things; science-fiction the improbable made possible, fantasy the impossible made probable." - Rod Serling, creator of The Twilight Zone, Season 3, Episode 90, "The Fugitive"on trouve plein de comparaison SF-fantasy plus subtiles que celle de monsieur KleinMais la citation de fin de Gillo est une de mes préférées

Il faut bien voir que derrière la dichotomie SF /fantasy en France, il y a aussi une lecture politique des genres de l'imaginaire. Pendant les années 70 la Sf était considéré comme un champ d'expression des idées de gauche, voire d'extrême gauche. Et ces militants ont formés un petit lobby au sein du fandom. Ils ont très mal vécu l'arrivée de la fantasy dans les années 80 perçue comme une littérature conservatrice puisqu'elle ne défendait pas l'idée de progrès. C'est plus compliqué chez Gérard Klein, mais je pense que ça entre dans l'équation. Mais on trouve par exemple cette orientation chez Pierre Giuliani qui considérait que le développement de la fantasy annonçait le "retours des bourreaux". Bref pour les gens de ce groupe la fantasy est une littérature d'extrême droite.Pour Klein c'est plus compliqué. Gérard Klein est économiste mais il a aussi des connaissances poussées dans le domaine de la psychanalyse. il a notamment écrit un article sur une analyse psychanalitique de Lovecraft. Je pense que en bon psychanalyste il considère que l'utilisation de décorum antique ou médiévaux représente un idéal de civilisation pour les auteurs. Alors que la Sf défend la science donc le progrès. C'est faire trop dire aux littérature de l'imaginaire. Et il faut bien voir qu'il classe une oeuvre en Sf quand ça le chante comme avec les Princes Marchands de Charles Stross dont il est un des rares à nier qu'il s'agisse de fantasy.

De toutes façons, quel que soit le contexte autour, il s'agit de raconter des histoires autour de l'humain.Et je doute que la nature humaine soit différente au 9e siècle ou au 31e (quoi qu'en dise Star trek)

Je ne sais pas trop quel crédit il convient d'accorder aux propos rapportés dans une publication du calibre de 20 minutes. Le journaliste va voir l'interviewé, fait un papier, et on lui dit après qu'il n'a plus droit qu'à 1000 signes au lieu de des 2000 prévus initialement... Ce n'est pas là qu'on trouvera des articles de fond, c'est sûr.

En admettant que l'article ait été rogné, je trouve encore plus dommage de gaspiller une partie du peu de signes accordés pour tacler un genre entier. Il me semble que la SF est suffisamment riche pour se suffire à elle-même.

Cela dit le rédacteur, sans doute réducteur donc, du texte n'a peut-être qu'une idée proche du zéro de la portée de cette phrase.Et du coup ça rend encore plus inconsidéré de la part de l'interviewé de la prononcer. @ Zébulon : c'est peu ou prou ce que Wagner exprimait, assez sobrement, dans sa dernière conférence. C'est ce que disent aussi de nombreux auteurs et c'est ce qu'ils écrivent et font. C'est donc finalement bien plus important que ce que peut dire un monsieur qui a beaucoup fait pour le genre mais qui a un peu tendance à y tourner en rond seul (enfin seul ...sans doute pas tant que ça d'ailleurs) avec son élitisme.

Witch a écrit :Cela dit le rédacteur, sans doute réducteur donc, du texte n'a peut-être qu'une idée proche du zéro de la portée de cette phrase.Et du coup ça rend encore plus inconsidéré de la part de l'interviewé de la prononcer. @ Zébulon : c'est peu ou prou ce que Wagner exprimait, assez sobrement, dans sa dernière conférence. C'est ce que disent aussi de nombreux auteurs et c'est ce qu'ils écrivent et font. C'est donc finalement bien plus important que ce que peut dire un monsieur qui a beaucoup fait pour le genre mais qui a un peu tendance à y tourner en rond seul (enfin seul ...sans doute pas tant que ça d'ailleurs) avec son élitisme.

Je ne sais pas si l'auteur de l'article est un fervent défenseur de la fantasy, mais je crois qu'il sait au moins ce que c'est, tout comme la SF.Pour info, Joël Métreau est aussi chroniqueur régulier dans le podcast Silence on joue, sur les jeux vidéos.

Ah mais je suis un fidèle auditeur et je sais que Joël Métreau a beaucoup aimé The City & The City par exemple, donc je ne le visais absolument pas. Vu la tournure des dernières interventions, si on quitte les rivages de l'image de la fantasy, n'hésitez pas à remonter ce sujet ! /viewtopic.php?t=4229

Un peu aigri le Gégé ( si l'interview ets fidélement rapportée )Par contre, au lieu de cracher sur un genre littéraire entier, s'il pouvait faire quelque chose pour les couvertures d'ailleurs et demain complétement affreuses ( et je pèse mes mots), peut être qu'il n'y aura pas une fuite massive des lecteurs SF vers la fantasy ....( je sais, je suis mesquin sur ce coup là )

@ verseb

s'il pouvait faire quelque chose pour les couvertures d'ailleurs et demain complétement affreuses ( et je pèse mes mots), peut être qu'il n'y aura pas une fuite massive des lecteurs SF vers la fantasy ....( je sais, je suis mesquin sur ce coup là )

C'est pas si loin que cela de la vérité ! :rolleyes:Je lisais au départ au tant de SF que de fantasy, mais comme il était hors de question d'investir dans des bouquins avec des couvertures si affreuses malgré un (très) bon catalogue je me suis définitivement tourné vers la fantasy...

*aime bien les couvertures argentés zarb :$*

J'ai cru apercevoir sur le site quelques sujets qui traitaient spécifiquement de l'aspect esthétique des couvertures dans les collections. Ici, ce serait peut-être bien de ne pas mélanger les genres (c'est juste une suggestion), mais il est question d'un ponte de la SF française qui conchierait la fantasy, d'après les propos rapportés. Qu'il aspartamise son raisonnement, c'est une chose. Que les couvertures de la collection qu'il dirige soient nazes pour l'oeil, c'en est une autre, mais le contenu des bouquins sous la couverture vaut peut-être le détour, quand même. "Petit Scarabée," dit le Maître, "veille à ne pas confondre le récipient et ce qu'il contient.""Euh... Pardonnez-moi, Vénéré Maître, mais qu'est-ce que cela signifie ?":huh:"Qu'un bol creusé dans le bois le plus grossier peut t'offrir la soupe la plus extraordinaire qui soit, et qu'un bol fait de la plus fine des porcelaines peut contenir le brouet le plus infâme.""Mais comment saurai-je, ô, Maitre Vénéré ?":(" Prends le bol que tu préfères, Petit Scarabée, prends-le et goûte..." (Et en aparté "Et puis merde, Murtaugh a raison, moi aussi j'ai passé l'âge de ces conneries ! " :D:D