Au départ, j'avais créé ce topic car le film Centurion ressemblait comme 2 gouttes d'eau à ce qu'aurait pu donner une adaptation de ce qu'écrivait R.I. Howard dans ses récits sur les Pictes (surtout dans la 1ère nouvelles du recueil de Bragelonne).Est-ce le cas pour L'Aigle de la Neuvième Légion, je pourrais répondre quand j'aurais vu le film ! PS: Totalement hors-sujet, quoique : une adaptation en film des aventures d'Alix, cela pourrait le faire ?

Ah oui c'est vrai. L'Aigle est moins howardien dans son approche (voire pas du tout) mais il y a toujours cet aspect "grande aventure". Mais comme les 2 films se rapprochent je trouvais ça intéressant de les réunir ici plutôt que de laisser les avis sur l'Aigle se perdrent dans le topic ciné généraliste...

Faudrait changer le titre du topic alors....J'en profite pour poster ma critique ce CenturionComme beaucoup de films d'aujourd'hui, sympa mais très mal écrit.Le film est rythmé, présente une belle scène de bataille et de beaux combats mano à mano à peu près lisibles et des personnages fouillés. De plus, j'ai bien aimé la représentation complexe des deux camps, pas de message civilisation contre méchants barbares ou à l'inverse gentils sauvages contre méchants impérialistes. Les acteurs sont bons sauf Olga (mais bon, j'avoue avoir tellement détesté Quantum of... que je ne suis pas très objectif avec cette actrice).Par contre, c'est quand même mal écrit, entre le mur d'Hadrien qui semble se construire en quelques semaines juste pour coller avec la fin du film, le héros qui laisse le casque du général genre "Coucou, je suis passé par là" alors qu'il essaie de s'échapper, les personnages qui, au final, ne servent à pas grand chose (le général romain et le roi Picte). C'est quand même une plaie, ces scénarii qui regorgent de bonnes idées inabouties, c'était déjà un problème (en plus grave) pour Doomsday).Un bon moment mais ça aurait pu être un aussi grand film que Descent.3/6

Darkseid a écrit :Le film est rythmé, présente une belle scène de bataille et de beaux combats manon a mano à peu près lisibles

C'est qui cette Manon?? J'ai du louper un truc du film...Pour en revenir à l'Aigle de la 9ème légion, j'essayerai d'aller le voir cette semaine... Je ne m'attends pas à grand chose mais j'aime bien ce genre de film donc pourquoi pas aller découvrir ça sur grand écran!

Albéric a écrit :Au départ, j'avais créé ce topic car le film Centurion ressemblait comme 2 gouttes d'eau à ce qu'aurait pu donner une adaptation de ce qu'écrivait R.I. Howard dans ses récits sur les Pictes (surtout dans la 1ère nouvelles du recueil de Bragelonne).Est-ce le cas pour L'Aigle de la Neuvième Légion, je pourrais répondre quand j'aurais vu le film !

Notez que L'Aigle de la Neuvième Légion est adapté d'un roman de Rosemary Sutcliff, The Eagle of the Ninth, qui date de 1954 et semble être plus ou moins un classique de la littérature jeunesse anglo-saxonne. D'après ce que j'ai compris, le roman est lui-même à la frontière entre le roman historique et l'extrapolation, pour les mêmes raisons que Centurion, à savoir le manque de connaissances sur les Pictes qui oblige à faire travailler son imagination...

J'ai vu hier l'Aigle de la Neuvième Légion ! Enfin un vrai bon film : cela fait du bien (surtout après le pourrissime Vikings) :coeur:Une grosse bataille au début, une grosse baston à la fin et entre les 2 une magnifique histoire d'amitié entre un Romain et un Briton en quête de rédemption hantés mutuellement par le souvenir de leur père respectifs.Il m'a fait penser à Agora :- même genre : le péplum- même souci du détail : on sent que les équipes techniques on bien bossé sur le réalisme historiquele camp romain est parfaitement reconstitué y compris dans les mentalités : je m'y croirais vraiment !- même mélange entre tragédies historiques et réflexion intimistes sur la psychologie de personnages tourmentésBelle ambiance visuelle : on sent le froid et le l'humidité des Highlands même au chaud dans son canapé !(par contre le film aurait mérité un directeur de photographie plus ambitieux car les images sont plus termes que dans Centurion)Belle ambiance sonore : musique symphoniques, musiques celtiques, musiques tribales donnent du cachet à l'ensemble.Beau casting aussi, Donald Sutherland en retraité romain certes, mais Channing Tatum et Jamie Bell qui livrent 2 prestations à la fois sobres et rigoureuses, émouvantes et passionnantes, et Mark Strong méconnaissable en déserteur éloigné de la civilisation et Tahar Rahim méconnaissable en guerrier tatoué plus proche d'un Iroquois que d'un Highlander.Et puis j'ai bien aimé le twistJ'avais déjà bien aimé le Dernier Roi d’Écosse, mais là je suis vraiment séduit par le réalisateur Kevin MacDonald.J'adorerais une suite avec les mêmes acteurs car les personnages d'Aquila et Isca sont vraiment attachant.Autant Centurion pouvait lorgner sur une adaptation des récits de Howard, autant L'Aigle de la Neuvième Légion avec ses héros cabossés en quête de rédemption pourrait aisément lorgner sur une adaptation des récits de David Gemmell (là aussi le parallèle m'a sauté aux yeux avec le mélange action/introspection & émotion !).Kevin MacDonald, si tu ne sais pas quoi faire tu peux adaptateur Druss, Waylander, le Loup Blanc, Troie... Je suis preneur ! En attendant, cela me redonne fortement envie de relire le cycle de (B)Rigante !!! PS: est-ce que quelqu'un l'a vu en blu-ray, histoire de savoir s'il apporte un plus-value pour investissement

Visiblement, on n'est pas les seul à penser que Neil Marshall et Kevin Mac Donald pourrait très bien adapter Howard... :sifflote:Confère ce qu'en dit Maître Patrice Louinet dans le podcast dédié au Maître texan !

Je n'ai toujours pas vu L'Aigle mais je me suis procuré le DVD à sa sortie, je vais essayer de trouver un moment pour le regarder : ta critique donne envie ! Comme en plus j'ai beaucoup aimé Agora (et trouvé Centurion très honnête, dans un genre tout différent) ça a de bonnes chances de me plaire aussi

Ce que j'ai bien aimé dans Agora et l'Aigle de la Neuvième légion c'est le profondeur de l'aspect psychologique qui n'empêche pas le développement d'un (très) bonne intrigue : bref, une réflexion qui n'entrave pas l'action !

Bon bah en fait c'est ici que l'on peut évoquer Agora. Pourquoi pas. Agora a vraiment le mérite de l'originalité de son sujet. Faire un film dont le personnage principal est un philosophe/astronome, et en plus une femme, en 400 de notre ère, à Alexandrie... rien que pour ça il mérite d'être vu. En plus, les décors de la ville d'Alexandrie sont superbes (réalistes? J'avoue ne pas trop savoir, mais très beaux en tout cas). J'ai adoré l'idée des vues satellites. Mais ce film m'a bien agacé par de nombreux aspects. Agora ne fait que reprendre à l'envers ce qui se faisait dans les péplums américains des 50's : utiliser la fiction historique pour critiquer la société actuelle. Agora cherche avant tout à critiquer l'obsucrantisme religieux, en montrant à quel point c'est mal, que ça empêche le progrès scientifique, que les musulmans intégristes d'aujourd'hui font la même chose que les chrétiens intégristes de l'évèque Cyril, blablabla...que les meneurs religieux manipulent les pauvres, leur donnent du pain, pour mieux les embrigader...blablabla. Je caricature certes un peu le film, mais grosso modo c'est ça, le réalisateur le revendique d'ailleurs. Et au final, même si le film se base sur des faits historiques réels, que ça donne une vision restrictive de cette époque! On dirait que Aménabar en est encore à relire La Chute et le Déclin de l'Empire Romain de Gibbon, ouvrage du XVIIIème siècle, qui, en gros, expliquait la chute et la sois disante "décadence" de l'empire romain par la montée du Christiannisme. Ouvrage dont les thèses sont réfutées depuis bien longtemps par les historiens. Quant à la décendence romaine, elle n'a à vrai dire jamais existé. Sous couvert de psychologie, j'ai trouvé le film particulièrement peu subtil et bourré d'erreurs historiques relevant d'image d'épinal. Vraiment dommage. Au delà de ça, je n'ai pas trouvé l'interprêtation excpetionnel. Je ne comprends pas trop ce que tout le monde trouve à l'actrice principale, qui n'a suscité aucune émotion chez moi. Néanmoins, elle est clairement celle qui s'en sort le mieux. Les autres acteurs étant d'une rare platitude. Bref, vraiment dommage d'avoir autant de moyen, un contexte historique unique...tout ça pour faire des parallèles pénible avec le monde actuel. Aménabar doit croire que l'histoire est un eternel recommencement. Il n'y a rien de plus faux.

Avoue que sur ce tout dernier point la chose se prête à diverses interprétations ;)Mais je suis d'accord sur ta critique de la représentation de l'intégrisme. Agora est à la fois un film politique et un film historique, mais son aspect "pamphlet politique" nuit à la reconstitution historique. Ce qui est dommage, c'est que, comme l'époque et le détail des événements ne sont pas très largement connus en dehors des spécialistes, on perd une occasion d'un beau film "pédagogique" vraiment orienté reconstitution, et il faut quand même aller se plonger dans les bouquins pour vérifier tout.Ce que j'ai beaucoup apprécié quand même dans le film, c'est sa façon de représenter le discours extrémiste à l'oeuvre : les belles paroles faciles, les raisonnements en apparence imbattables, les sophismes, les moqueries contre les philosophes, etc. C'est une bonne base de réflexion sur la rhétorique populiste. Et en effet, comme tu le dis, les décors et costumes sont dans l'ensemble très bien faits, de même que l'aspect "reconstitution matérielle", même si je n'ai pas décortiqué le film pour vérifier le détail. Et surtout on a enfin une Antiquité peuplée d'autre chose que de soldats hurlants et de gros monstres : il y a toutes sortes de scènes du quotidien, une représentation de l'esclavage, de l'enseignement, la bibliothèque, etc.Pour les acteurs, je ne sais pas, j'avais été plutôt content en voyant le film, de même que pour la musique. Il faudrait que je le re-visionne pour voir ce que j'en pense sur la durée.