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Ca me rappelle une anecdote raconté par un ami universitaire. Il participait à un colloque de sémiotique à Cerisy. Et une des participantes faisait une analyse du médiévalisme et du sens qu'il peut avoir dans notre société. Le médiévalisme ce sont toutes les influences du moyen âge dans la culture populaire. Et dans l'argumentaire de l'intervenante tout y est passé : Star Wars, le SDA, la BD, Harry Potter et tout un tas d'autre chose. L'argumentaire était le suivant : le moyen âge est une période violente et le but de cette imagerie médiévale est d'inciter à la violence. Mon ami est intervenu de manière argumentée pour démonter ce qu'il considérait comme une fausse argumentation. Je me demande si l'intervenante en question et l'auteur de l'article ne sont qu'une seule et même personne.

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Teclis a écrit :Les gens les plus saint apprennent à lire avec Zola
non
le sda rend nazi
non plus
Dans un autre registre, ça me rappelle la chanson "sauver les rôlistes" du Naheulband (je crois)Le jeu de role ca "ruine les études et on finit suicidé" :D
C'est "il faut sauver les rôlistes", les paroles exactes sont "ça va ruiner tes études, tu finiras suicidé, c'est pas des conneries, t'as vu, ils en parlent à la télé"Comment ça, je suis un geek ? Moi ?

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Ouais je connaissais les paroles, c'était juste pour mieux les intégrer à la phrases ;)Mais de toute façon , ce que j'écris : "c'est pas des conneries, t'as vu ils en parlent à la télé".:sifflote:

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Teclis, tout de même dans Gagner la Guerre, la violence est pas limitée à la politique, on a le droit
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Choquer, je dis pas! Je n'étais pas moi même très à l'aise durant ce passage, pourtant j'estime avoir l'estomac bien attaché ;)Mais ce passage n'est pas une preuve à charge que
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Ca c'est sûr, il a même l'air très sympathique :D(Mais moi aussi j'ai l'air sympathique, niark niark niark)Et surtout, il n'y a pas qu'en fantasy qu'on trouve de ça je suppose.

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DarkoverGirl a écrit :Et par ailleurs, les livres de Zola ne se passent pas en démocratie.... et encore moins ceux de tout auteur né avant 1750 !!
Il y a avait bien quelques athéniens qui écrivaient alors qu'ils vivaient en "démocratie". Après c'est sûr, ce n'était pas le suffrage universel ;)

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Notre système actuel est peu démocratique quand un élu est choisi* par 50% de la moitié (merci l'abstention) des inscrits (soit 25%), lesquels sont moins nombreux que l'ensemble de la population.*choisi parmi une sélection restreinte de candidats, ce qui permet de pousser le système "démocratique" dans un système de partis en revendiquant valoir mieux que les autres.Ce choix ne porte d'ailleurs pas sur la compétence du candidat mais sur sa capacité démagogique à faire des promesses caressant l'électeur dans le sens de ses affinités.(Dans "gagner la guerre", on a d'ailleurs une petite vision du clientélisme à l'ouvrage).Je vais finir par le faire cet article...

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démocratique ça veut juste dire que les citoyens choisissent le dirigeant. Après être citoyen ça peut être plus ou moins restrictif.La constitution de la liste de candidats n'entre pas en compte. Je veux bien admettre qu'il faut au moins 2 candidats pour qu'il y ait un choix possible mais c'est tout. Si les 2 sont imposés et que les plus de 75 ans sont les seuls habilités à voter car les seuls à être citoyens, c'est quand même une démocratie.La notion de représentation des sensibilités des résidents d'un pays (donc les citoyens et les autres... comme les mineurs par exemple) n'est pas nécessaire pour avoir un système démocratique.Pour cette histoire de représentation des sensibilités de la population, prenons un autre exemple que notre pays. Aux USA par exemple, le suffrage est certes universel mais pas direct pour les présidentiels. Al Gore s'en souvient bien je pense puisque plus de gens ont voté pour lui mais moins de délégués et n'a donc pas pu être élu. Pourtant c'est quand même une démocratie.

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Atanaheim, merci, tu me donnes exactement la réplique que j'attendais ;)Qui ici se rappelle l'entrée royale D'aragorn Elessar en sa ville de Minas Tirith ?Je me permet de rafraîchir la mémoire, le Seigneur des Anneaux, livre 6, chapitre 5 "l'intendant et le roi".
"Faramir se leva alors et parla d'une voix claire : "Hommes de Gondor, écoutez maintenant l'Intendant de ce Royaume ! Voyez ! Quelqu'un est venu enfin revendiquer de nouveau la royauté. Voici [longue lignée de noms et de pedigree]. Sera-t-il roi et entrera-t-il dans la Cité pour y demeurer ?"Et toute l'armée et tout le peuple crièrent oui d'une seule voix.
On dirait presque que le peuple a choisi son dirigeant, comme dans une démocratie, c'est bizarre pour un roman obscurantiste idolâtré par des métalleux.(Promis, je n'ai pas choisi Atanaheim, ni ne me suis concerté avec lui ; je suis un fin stratège et je savais que quelqu'un me ferait une bonne passe pour mon dunk dans le buzzer. Personne, personne, ne critique le SDA devant moi sans me laisser l'opportunité d'une analyse réfléchie.)

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Foradan, la preuve par l'exemple (enfin, par la citation ;) )Mais que veux tu? Ces journalistes ont ils seulement lu le Seigneur des Anneaux (ce livre saint), ou se sont-ils contentés des trailers des films?

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Foradan a écrit :Atanaheim, merci, tu me donnes exactement la réplique que j'attendais ;)
A vot' service m'sieur ;)
Foradan a écrit :(Promis, je n'ai pas choisi Atanaheim, ni ne me suis concerté avec lui ; je suis un fin stratège et je savais que quelqu'un me ferait une bonne passe pour mon dunk dans le buzzer.
On n'est pas américains mais on ferait presque une dream team quand même ;)

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Elle est frappée cette pieillier! Encore heureux qu'elle précise, magnanime, que tous les écrivains de fantasy ne sont pas "'cryptofascistes". ET les lecteurs alors, ils sont tous des tueurs fous en puissance? Quand on voit un organe de presse aussi réputé que le monde propager et publier de telles conneries, on se croirait revenus des décennies en arrière quand la fantasy était rancardée comme sous catégorie de la science fiction à réserver aux enfants et aux attardés... :(

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Tout à fait d'accord avec Belgarion et les autres sur cet article.Je suis même étonné qu'elle n'ait pas parlée de misogynie ambiante et de la xénophobie (après tout, les orcs ne sont que des gens "différents" de nous ;) ) quitte à rester dans les gros clichés des années 70.Mais patientons un peu, elle le réserve surement pour un autre article.

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Nariel a écrit :Teclis, tout de même dans Gagner la Guerre, la violence est pas limitée à la politique, on a le droit
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Que dire dans ce cas du monde des polars, dans lequel, si on prend les plus connus comme Thilliez ou Grangé, la violence est omniprésente et bien plus gore qu'aucun auteur de fantasy ne l'a jamais fait ?Même des romans avec un côté torture ou fétichisme important (hello, Goodkind ?) ne viendront jamais à la cheville de romans qui racontent comment un serial killer va torturer une fille au fer à souder avant de la violer avec un fer à cheval rouillé.

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Intéressant, l'article de Le Guin. Elle a absolument raison de disqualifier toute distinction entre bons et mauvais genres. Ce n'est pas le sujet d'une œuvre qui détermine sa qualité littéraire.Je nuancerai juste deux choses. La définition que Le Guin donne de la littérature, "Literature is the extant body of written art" ("La littérature est le corps résiduel de l'art écrit"), me semble incomplète. C'est aussi le "corps résiduel" de l'art oral. C'est particulièrement vrai dans la fantasy, dont l'imaginaire est souvent fondé sur des sources mythologiques qui ont été transmises par une longue tradition orale avant d'être transposées par écrit.D'autre part, je nuancerai sa diatribe contre l'enseignement de la littérature. Oui, c'est vrai, certains profs de lettres restreignent assez sottement la littérature à ce qu'on appelle la littérature générale ; mais c'est loin d'être le cas de tous les enseignants. D'autre part, il est aussi indispensable d'enseigner le classicisme, le réalisme et le naturalisme, à des fins patrimoniales et non en érigeant ces mouvements comme l'alpha et l'oméga de la littérature.Je ne sais plus si c'est dans une interview ou dans le prologue de Lavinia, mais Ursula Le Guin rappelait que les gens éduqués de sa génération savaient tous qui était Enée. En creux, elle observait que ce n'était plus tout le cas à notre époque. C'est justement parce que dans sa jeunesse, l'enseignement de la littérature était très patrimonial et très classique. Paradoxalement, cet enseignement était complètement fermé aux littératures dites de genre, et pourtant il livrait aussi des clefs pour apprécier les littératures de genre. L'enseignement de la littérature doit aussi aborder des œuvres difficiles ou rébarbatives, dont la connaissance, paradoxalement, enrichira par la suite le plaisir de lire des gens qui l'auront suivi, y compris le plaisir de lire des littératures de l'imaginaire. (Le plaisir de lire Lavinia est décuplé pour quelqu'un qui a déjà lu l'Enéide, tout comme le plaisir de lire Ilium est décuplé pour quelqu'un qui a déjà lu L'Iliade, parce que dans les deux cas, les jeux intertextuels seront plus sensibles.)

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D'autre part, je nuancerai sa diatribe contre l'enseignement de la littérature. Oui, c'est vrai, certains profs de lettres restreignent assez sottement la littérature à ce qu'on appelle la littérature générale ; mais c'est loin d'être le cas de tous les enseignants. D'autre part, il est aussi indispensable d'enseigner le classicisme, le réalisme et le naturalisme, à des fins patrimoniales et non en érigeant ces mouvements comme l'alpha et l'oméga de la littérature.
Les classiques ne sont intéressants que si l'on les enseigne en présentant toute leur modernité. Et parfois on a des surprises. Il est clair qu'aujourd'hui les héritiers de Balzac et Zola se trouvent plus facilement dans le roman noir (autre mauvais genre) qu'en blanche. Donc il est nécessaire lorsque l'on enseigne les textes dit légitimes de faire un pont avec la modernité pour montrer leur héritage. Or bien souvent les enseignants préfèrent les présenter comme les piliers d'un ordre établi (l'ordre bourgeois) et que seul cet ordre établi donne les clés de la culture. Il s'agit du modèle de la distinction tel que défini par Bourdieu. Ce modèle est celui d'une classe sociale et permet à celui qui en a décrypté les arcanes de faire partir des dominants. D'ailleurs jusqu'aux années 50 les traductions de textes de l'antiquité faisaient parti du corpus étudié en classe. Ils en ont été évincé pour être remplacé par les auteurs du 19éme. Les textes antiques ont refait leur apparition dans les programmes de 96 en classe de 6éme mais ne sont plus étudiés au lycée sauf par ceux qui font des langues anciennes qui en voit des extraits en VO. Or ces textes de l'antiquité sont peut être plus importants pour notre culture que ceux de certains écrivains du 19éme parce qu'ils sont les bases de notre culture. Et en même temps pas uniquement de la culture occidentale puisque la culture arabe est également influencé par des racines greco latines. Bref cette culture réconcilie les deux rives de la Méditerranée. Ce sont principalement des textes épiques ou picaresques qui finalement ne sont les racines les plus anciennes de la fantasy qui a puisé allègrement à ces racines.D'ailleurs peut être cette rupture d'une quarantaine d'années avec l'antiquité et une partie des sources du merveilleux médiévale également explique pourquoi la fantasy a dû attendre chez nous l'arrivée des textes anglo saxons pour éclore à son tour.