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Quand je vois les difficultés de la FNAC quant à leurs ventes de livres, je me demande si Amazon n'a pas réussi à se gratter la plus grosse part du gâteau ? Ça ne m'étonnerait pas.Il faut aussi savoir qu'Amazon n'a que des entrepôts à entretenir (avec des gens en CDD) et pas de magasins comme la FNAC ou le Furet. Du coup, ils peuvent rogner à mort sur les marges (comme avec leurs Kindle).

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Enfin après on peut parler de la qualité des services...En trois commandes j'ai eu 2 annulations avec la Fnac, en une centaine de commandes chez Amazon : 1 seul retour (et remboursement très rapide)...Et question rapidité de livraison Amazon c'est quand même le top :p N'ayant pas de librairie digne de ce nom à proximité de chez moi c'est toujours chez eu que j'achète mes livres

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@Gilthanas Je t'aurai bien répondu avec des chiffres mais malheureusement la Fnac ne communique plus son chiffre d'affaire depuis quelques années. Il est donc difficile de savoir qui vend le plus des deux. Je pense sincèrement que la Fnac vend plus qu'Amazon France mais qu'Amazon a un meilleur résultat dû entre autre aux frais que tu cite.@Yksin Des plantages, cela peut toujours arriver. Mais pourquoi ne pas commander tes titres en librairies indépendantes ? Decitre, Gibert, Scylla, Critic, etc etc...Comme je le disais l'excuse du "il n'y a pas de libraire par chez moi donc je vais chez Amazon" ne fonctionne plus au vu du nombre de site de librairie qui propose des alternatives.

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Zaebas c'est plus une question d'habitude qu'autre chose... Comme je le disais, n'ayant quasiment jamais eu de problème avec Amazon je reste fidèle (c'est sûrement le même principe avec les clients des librairies, la fidélité est importante dans la commerce autant qu'en amour ;)).Et puis je peux commander un livre à 4 euros et ne pas payer de frais de port, est-ce qu'une librairie en ligne me fera ce cadeau ? Si tu m'affirmes que oui je vais y jeter un œil de ce pas (hésite pas à me balancer des adresses dans ton prochain post).

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Au final, ce qui m'embête le plus, c'est le peu de cas qu'on fait des libraires indépendants en général (le "adaptez vous ou mourrez" me fait bien rire - à défaut de vomir - alors que ça fait maintenant 30 ans que beaucoup de choses sont faites, réfléchies, demandées et que tous les jours on pense justement au futur des librairies, et c'est grâce cela qu'il en existe encore contrairement à d'autres commerces) et les personnes qui utilisent Amazon sans se poser de questions sur leur fonctionnement, leur politique et leur influence (et on est servis en ce moment entre les impôts en Europe et les conditions de boulot des intérimaires en Allemagne). Ca fait maintenant quelques temps qu'on communique beaucoup sur tout celà et j'ai l'impression que l'impact est presque nul, même sur un forum de gros lecteurs comme celui-çi.

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Hum, Elänwe, tu sais, je me demande si tu fais tes courses exclusivement dans une petite épicerie de quartier ou dans un supermarché ? Non, parce que cela fait aussi un bon nombre d'années qu'on nous dit qu'il faut sauver les commerces de proximité, et pas que les librairies ... Et ensuite, sauver les librairies indépendantes, c'est quand même un peu un débat de citadins ... parce que quand tu crèches en pleine campagne, la question de savoir où acheter ses livres ne se pose pas vraiment, hein ... c'est internet sinon rien (enfin, à part au supermarché du coin ou au bureau de tabac du coin ... je te laisse imaginer la diversité des titres proposés, surtout dans le domaine qui nous intéresse tous) !Et comme Yksin, je dirais qu'on a aussi nos petites habitudes (oui, comme les vieux) ... quand j'ai découvert Amazon, il y a une dizaine d'années, c'était le paradis pour moi ... des milliers de titres livrables gratuitement, des centaines de références en SF, Fantasy, BD et manga, et, cerise sur le gâteau, des livres en anglais à prix imbattables (quand j'habitais encore à Lyon, je fréquentais aussi le Decitre Langues Etrangères, mais le calcul était vite fait, vu que leurs bouquins en anglais étaient vendus entre 11 et 12 euros contre 6 ou 7 sur Amazon ... et n'étant pas Crésus, hein, j'ai eu vite fait de choisir ...).Cela n'empêche pas que quand je passe à Chambéry ou à Lyon, je traîne mes guêtres dans toutes les librairies que je croise, et que je passe un bon moment à baver devant tous les rayons, mais je n'ai guère de place dans mon budget pour les achats impulsifs, alors, je reste raisonnable dans ces moments-là ... surtout que je dois aussi alimenter mes gremlins en livres maintenant, et que les albums jeunesses, ça coûte cher, aussi !Bref, tout ça pour dire que ce n'est pas parce qu'on effectue une grosse partie de ses achats en livres sur Amazon qu'on se fiche des librairies indépendantes comme d'une guigne, mais malheureusement, on regarde chacun aussi nos porte-monnaies, nos petites habitudes, notre petit confort ... et je te rassure aussi, c'est une bibliothécaire (en dispo, mais toujours bibliothécaire dans l'âme) qui parle, et en direct d'un métier qui se pose aussi beaucoup de questions sur son avenir et sa légitimité ... et une citoyenne, qui voudrait bien acheter local, acheter bio, acheter écolo, mais qui ne peut pas tout faire ...

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Zaebas a écrit :@lisbeï En fait, ce sont les deux. Amazon ne peut pas se passer du groupe Hachette mais par contre Amazon peut se passer des petits éditeurs. Donc c'est comme toute négociation commerciale, c'est celui qui a le plus de poids qui décide. Et même si face à Hachette ou Gallimard les discussions peuvent être d'égal à égal face à d'autre comme Harmonia Mundi par exemple (le fournisseur des éditions Critic entre autre) cela ne sera pas le cas et donc Amazon sera plus à même de fixer les remises qu'il souhaite plutôt que risquer un de-referencement.C'est la même chose en grande distribution dans les discussions entre Carrefour et le petit producteur local.
Hum, sauf que Carrefour peut décider de vendre du chou-fleur espagnol à la place du chou-fleur breton, et le chaland bouffera toujours du chou-fleur ... alors qu'Amazon ne pourra pas vendre un roman chinois à la place d'un roman français ...Et je ne crois pas qu'Amazon prendrait le risque de déréférencer de son site un distributeur, ils font quand même aussi leur beurre grâce à leur large choix de titres (ce qui ne leur coûte pas beaucoup de place, contrairement à un libraire), ce serait une bien mauvaise politique pour eux de tronquer leur catalogue et de se retrouver avec le même choix restreint de best-seller que le supermarché du coin ... ce qui leur ferait perdre la clientèle des gens qui commandent sur internet parce qu'ils y trouvent ce qu'ils n'ont pas dans les magasins proches de chez eux ... enfin, je ne suis pas non plus naïve, je me doute bien qu'il y a des bras de fer dans l'histoire ...Et puis, ensuite, si on veut vraiment protéger le commerce de livres (mais pourquoi que de livres, et pas d'autres produits culturels ?), on pourrait aussi légiférer pour plafonner la remise distributeurs/vendeurs, comme on l'a fait il y a quelques années avec la remise librairie/bibliothèques (oui, elle m'est restée en travers de la gorge, celle-là) ...

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Encore une fois ton discours démontre le manque d'informations. La comparaison avec l'alimentaire est complétement hors de propos car le déclin des petits épiciers de quartier vient principalement du fait qu'ils ne peuvent pas lutter sur les prix face aux grandes surfaces. Nous avons, je le répète, une loi du PRIX UNIQUE du livre depuis 1981 en France. Les prix sont fixés par les éditeurs (mais mince, tu es bibliothécaire). Je peux comprendre le fait de faire 5km de plus pour réaliser des économies conséquentes sur la nourriture mais ça n'a rien à voir avec le soucis de la librairie. Tu ne payes pas moins cher en passant par Amazon. Et oui, qui plus est, j'aime à penser que les gens, certains gens, sont heureux d'avoir un boucher en bas de chez eux avec de la viande de qualité (sans dire qu'il faut y aller tous les jours, mais que les aider à exister contente le plus grand nombre).Le soucis des livres en langues étrangères (je suis libraire en charge du rayon VO d'une librairie indé pour info) est par contre compréhensible (même si, en ce qui me concerne, il n'y a pas 5€ de différence entre les prix Amazon et les nôtres sur les bouquins UK, plutôt 3€ en moyenne, et pareil en espagnol. Je ne parle par contre pas des bouquins en italien, là ça devient compliqué) mais représente une infime partie du soucis (ça représente très peu de clients et de ventes). La loi pour les bouquins étrangers n'est pas la même et ce n'est pas au cœur du problème. Tout comme je comprends les gens qui se servent d'Amazon pour des titres épuisés. Je vais l'écrire une nouvelle fois ici mais de nombreuses librairies indé ont un site de vente sur internet, avec des fdp offerts dés 20 ou 25€ d'achats. Alors oui, vous en paierez si vous prenez juste un poche, mais le fait de grouper ne me semble pas insurmontable, et j'ose espérer que certains ont un minimum de conscience collective.

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A mon avis Elänwe - ne le prend pas mal - mais il y a un certain ton à employer pour communiquer des informations. Je comprends que ce sujet te tienne à cœur mais il vaut mieux éviter dans ce genre de situation de faire la morale aux gens (c'est du moins ainsi que je l'ai ressenti, à tort ou à raison).Ceci dit, je suis tout à fait d'accord que le fait de regrouper les commandes n'est pas du tout insurmontable et, si j'avais été mis au courant plus tôt (surtout si je n'avais pas été "enfermé" dans une espèce de logique à commander chez Amazon en permanence :p) je pense que j'aurai probablement fait quelques achats chez des libraires indé.Il y a énormément de facteurs à prendre en compte mais, à mon avis, le plus important d'entre-eux reste la facilité. Les humains ont un défaut, qu'ils soient lecteurs ou libraires (ou les deux) : ils sont fainéants.Et ça, c'est pas prêt de changer...

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C'est pas une volonté de faire la morale, mais plutôt une lassitude (qui doit en effet peser sur mes mots), notamment en ce moment où les informations sur les "soucis" des libraires sont un peu plus au premier plan mais où l'on ne sent pas forcément une prise de conscience. C'est en effet cette "facilité" dont tu parles qui désarçonne au bout du compte car tu sens bien qu'au final, c'est l'ultime rempart à l'engagement de certains en faveur des librairies indépendantes (même si informer les clients ne fera pas tout et que c'est vers l'Etat, les éditeurs, les distributeurs que les discours se tournent avant tout). Et puis j'interviens peu sur ce forum (que je lis par contre très régulièrement) et ce fut à chaque fois pour répéter ce que j'ai écrit au-dessus car toutes les discussions sur le secteur du livre dans son ensemble dérivent fréquemment en un "Moi j'aime bien Amazon" suivi d'arguments très limites. Bref, j'avais l'impression de rabâcher, et ça m'a quelque peu refroidi. Mea culpa si mon ton était lui aussi très limite. (Et puis bon, on parle quand même, au final, de mon boulot, que j'aime, et donc ça me tient quelque peu à coeur)(Et pourtant je suis un de ces libraires, et il y en a de moins en moins, qui n'ont pour l'instant pas trop de soucis à se faire pour leur place et leur librairie. Je n'ose imaginer le regard de certains bien moins chanceux sur ce genre de débat)

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Pas de souci Elänwe ;) Et comme je l'ait dit également, ta réaction est compréhensible.Sache que j'ai parfaitement conscience de faire le jeu de cette splendide société de consommation (que j'adore... sarcasme) en favorisant les "gros" plutôt que les petits.Et, maintenant que j'ai été informé de certaines choses que j'ignorai jusqu'alors (c'est un peu pour ce genre de renseignements que je traîne mes guêtres dans les parages) je suis parfaitement prêt à faire des efforts (surtout si je constate vraiment que les frais de port sont offerts passé un certain montant d'achat).Est-ce que mon exemple sera suivi ? Rien n'est moins sûr.

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Lisbeï13 a écrit :Et je ne crois pas qu'Amazon prendrait le risque de déréférencer de son site un distributeur, ils font quand même aussi leur beurre grâce à leur large choix de titres (ce qui ne leur coûte pas beaucoup de place, contrairement à un libraire), ce serait une bien mauvaise politique pour eux de tronquer leur catalogue et de se retrouver avec le même choix restreint de best-seller que le supermarché du coin
Dans les faits, le dereferencement n'arrive pas, car un éditeur augmentera toujours la remise pour être sur de toujours être bien présent car la perte est trop importante.J'avais lu il y a quelques temps un article parlant d'un éditeur qui avait décidé de partir de chez Amazon tant qu'il n'était pas encore dépendant de ces ventes. Car cela représentait, je crois, 20% de son CA. Et dans cette même interview, il disait qu'il connaissait des confrères qui ne pouvait partir car la perte qui en déduirait mettrait à mal leur maison car ils sont devenus dépendant d'Amazon.Et c'est ce vers quoi on va et c'est aussi pour cela qu'on se bat. Amazon veut purement et simplement la mort du libraire et ensuite la mort de l'éditeur. Ils ont une politique marketing extrêmement agressive pour au final éditer eux mêmes les ouvrages qu'ils vendront.Et quoi que vous en pensez, vous perdrez en qualité éditoriale car moins il y a d'éditeurs moins la diversité est possible.

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Elänwe a écrit :et j'ose espérer que certains ont un minimum de conscience collective.
Je crois vraiment que tu es à côté de la plaque. Quand on achète un livre, outre la difficulté de le considérer comme un produit culturel plutôt que de consommation, on ne fait pas forcément ce genre de réflexion. Yksin semble en être un bon exemple. Contrairement à lisbeï, j'habite en environnement urbain (dans le top 15 des villes de France). Pourtant le choix de la FNAC et LA librairie du coin se borne, presque exclusivement, aux nouveautés... C'est pas vraiment ma conception d'un large choix :unsure:Du coup les diatribes en faveur des libraires indépendants, je me sens moyennement concerné. Je rejoins assez le point de vue de Gilthanas: il faut innover pour rester en vie. Darwin nous l'a expliqué il y'a un bon paquet d'années.Zeabas, si j'ai bien compris tu bosses en tant que libraire. T'as l'air super impliqué. Mon avis serait peut-être différent si t'étais "in my town". Désolé

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Hé bien tu sais quoi Yksin, ça m'fait bien plaisir !Je pense pas être à côté de la plaque non. Le livre n'est pas un produit de simple consommation, et si déjà nos avis différent à ce niveau on risque pas d'aller bien loin je te l'accorde.Je ne dis pas non plus que toutes les librairies indé sont d'une qualité qui va au-delà de l'entendement, juste que leur disparition progressive sera néfaste à l'édition et aux lecteurs pour de nombreuses raisons. Et là on ne parle que des raisons "globales". Il me semble également qu'aller chercher son bouquin à la librairie du coin auprès du libraire que l'on connait un petit peu et avec qui l'on peut discuter ça fait toujours plaisir. Désolé si je suis un peu "oldschool" (moi qui suis considéré comme un peu trop ouvert aux nouvelles technologies par mes camarades libraires ça m'fait bizarre d'écrire ça). Après je ne peux pas faire changer d'avis quelqu'un qui n'aime pas aller en librairie. Ce n'est pas parce je ne suis pas disquaire que je ne me réjouis pas de les voir ré-ouvrir un peu partout à Toulouse depuis quelques années. J'ai juste pris conscience que des gens en vivent, que des gens aiment ce qu'ils font, et que c'est un bénéfice non négligeable que de les avoir. C'est à ça que je fais référence quand je parlais de "conscience collective". Et pour l'innovation, si c'est au détriment de l'humain et du lecteur, non merci. Par contre, nous poser des questions quant au numérique ou à internet, encore une fois, c'est tous les jours que ça nous arrive.(ps : @Yksin, je viens de me rendre compte que Decitre fait les fdp offerts à partir de 10€, Mollat 20€ et Sauramps 25)

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Elänwe a écrit :Encore une fois ton discours démontre le manque d'informations. La comparaison avec l'alimentaire est complétement hors de propos car le déclin des petits épiciers de quartier vient principalement du fait qu'ils ne peuvent pas lutter sur les prix face aux grandes surfaces.
La comparaison n'est pas hors de propos, beaucoup de gens qui s'intéressent à l'alimentation seraient hérissés qu'on considère leurs produits comme des produits de consommation (si on choisi de donner un sens péjoratif à consommation). Si on s'intéresse à Monsieur A qui achète ses aliments uniquement sur le marché bio du jeudi et dans le comptoir coopératif des agriculteurs/producteurs du coin et Madame B qui achète et commande tous ses livres chez son libraire:Le raisonnement:- l'alimentation c'est la santé donc c'est important- je veux savoir d'où viennent mes produits et je ne fais pas confiance à la grande distribution- je veux avoir un contact avec le producteur- un supermarché c'est le premier cercle de l'enfer et je veux faire vivre le petit commerce- je veux qu'on puisse me conseiller directement sur mon choix- je veux découvrir des aliments qui ne font pas partie de l'offre classique parce que je suis curieuxJe ne vois pas bien en quoi il diffère du raisonnement:- les livres c'est la culture et c'est indispensable- je veux qu'on puisse me conseiller sur mon choix- un supermarché c'est le premier cercle de l'enfer et je veux faire vivre le petit commerce- je veux pouvoir avoir un contact avec l'auteur/l'illustrateur- je veux découvrir des oeuvres plus confidentielles parce que je suis curieux- je pense que la grande distribution veut étouffer le petit commerce et je ne leur fait pas confianceEt c'est interchangeable avec pas mal de produits. De même, "si les librairies disparaissent c'est néfaste pour le monde de l'édition et aux lecteurs en général" eh bien ça rejoint assez facilement "si les commerces de détail en alimentation (bio pourquoi pas) disparaissent c'est néfaste pour les petits agriculteurs, la biodiversité, et les consommateurs en général"'.Je n'essaye pas de dire que une carotte = un livre, mais qu'on parle de modèles de consommation, de choix du lieu d'achat et, au final, d'un geste d'un militantisme plus ou moins conscient.Et loin de moi l'idée d'aller chanter l'Internationale et d'appeler à la convergence des luttes hein :)(et c'est un peu HS, je m'en excuse platement, la prochaine fois je cause d'achat de livre, parce que y'a aussi des choses intéressantes à dire, mais que si je m'étend là c'est un coup à assommer le passant ^^)

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Merci Nausikaa, tu traduis admirablement ma pensée ...Et je vais te dire, jusqu'à l'année dernière, il y avait dans la petite ville voisine un "magasin de producteurs locaux" qui regroupaient des producteurs de laitages, fruits et légumes, viandes et autres choses alimentaires, et bien, j'y allais toutes les semaines, même si mon mari râlait qu'à la sortie c'était plus cher qu'au supermarché ...Eh bien, s'il existait dans un rayon d'une dizaine de kilomètres autour de chez moi un libraire chez qui je pouvais acheter mes livres en "faisant une bonne action" en même temps, je le ferais sans doute ... c'est même certain, et à la sortie, ça me coûterait bien plus cher qu'Amazon, parce que j'achèterais sûrement plus de choses en les tripotant en direct qu'en voyant simplement les couvertures sur internet ... mais comme il faut que je fasse 35 kilomètres pour trouver la première librairie potable, et que même celle-ci me plaît moyennement en terme d'accueil et de choix, je reste sur internet ...Et grouper les commandes ... voui, c'est bien quand ton budget livre n'est pas réduit comme peau d'chagrin depuis quelques années ... et souvent, commander un livre de poche à 8 euros, c'est le petit bonus du mois, alors, attendre de pouvoir en commander 3 pour avoir les frais de ports gratuits ... ben, ça ne me fait pas envie ...Ah oui, et je viens de décider de ne pas me fâcher face au ton un peu condescendant employé pour déplorer mon manque d'informations ... d'abord parce que comme tu le dis, je suis bibliothécaire, donc je ne suis pas tant désinformée que ça ... et ensuite, parce qu'heureusement, une formation en métiers du livre n'est pas exigée du quidam qui veut s'acheter un bouquin, le pauvre ... savoir lire, normalement, ça suffit ... et avoir des sous, naturellement ... sinon, il te reste les bibliothèques !

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Oula... Et si on laissait un peu redescendre la pression ? Je comprends Elänwe car je suis dans la même situation, mais l'énervement n'a pas de raison d'être en direction de ceux qui n'ont pas le choix pour leurs achats comme l'a expliqué Lisbeï13.Ensuite, je comprends aussi les raisons qui font que les gens achètent sur Amazon, et c'est le même problème que la fiscalité, on ne joue pas au même jeu avec les mêmes règles.Quand Amazon vous offre les frais de ports, ils sont dans l'illégalité car pour les ouvrages à bas coût le prix du transport est plus élevée que le prix du livre, et cela s'appelle de la vente à perte. Il y a quelques années, les libraires avaient attaqués la Fnac qui faisait la même chose, et c'est pour cela que cela avait été interdit un moment.Je ne sais pas comment Amazon fait pour contourner la loi, mais quoi qu'il en soit, il la contourne quand même.Mais je comprends tout tes arguments Lisbeï13, c'est juste que je continue sincèrement de penser que chaque clic chez Amazon fragilise un peu plus les libraires, et que cela me peine de perdre un métier que j'aime.Pour ma part, je ne me fais pas d’illusions je sais que je verrais la disparition de mon boulot. Pas dans l'immédiat mais sous 15 ou 20 ans, le libraire sera comme le maréchal ferrant.Toujours est-il que sur un sujet qui prend à cœur, il est toujours agréable pour soi même et son interlocuteur de prendre un peu de distance et de laisser retomber la pression. Sauf erreur de ma part, on est tous ici parce que l'on aime lire, c'est déjà pas mal...

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Je suis bien d'accord avec toi sur cet idée de qualitatif Nausikaa qui rentre aussi bien en compte dans le commerce alimentaire qu'au niveau de la librairie. Et c'est un des atouts indéniables de la librairie indé que l'on ne cesse de marteler (mais comme vous le dites, si vous n'avez pas de librairie -et donc de libraire- un tant soit peu pro et sympathique à côté de chez vous, vous n'y pouvez rien). Je ne revenais donc en aucun cas là-dessus.Ce que je mettais par contre en avant (et avant tout) est l'idée du prix, qui est le facteur différentiel des deux secteurs (et qui revient dans le post juste après de Lisbeï) et qui est à décharge de l'épicier du coin (même s'il n'y peut rien le pauvre, malheureusement).Je veux dire par là que, excepté les gens qui aujourd'hui cherchent, au choix, un bouquin en VO / un bouquin épuisé / un bouquin qui coûte moins de 10€ et qui ne veulent pas payer de fdp (ce que je peux comprendre, il m'arrive même de diriger des gens qui veulent des bouquins en italien vers Amazon, vu le prix que l'on est obligé de pratiquer ici), je ne vois pas ce qui les empêche de passer par le réseau des librairies indépendantes de France qui font ce qu'elles peuvent pour survivre face à une concurrence que beaucoup targuent de déloyale. Je n'y vois, comme le disait Yksin, qu'un peu de fainéantise malheureusement (il m'arrive assez fréquemment d'être fainéant, ce n'est pas une attaque hein, juste un constat). Et si je dois m'excuser encore une fois de mon ton condescendant, c'est chose faite (mais je pensais que ce serait quelque peu compréhensible. Pas la condescendance, mais juste un peu de lassitude, comme je disais).

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Zaebas a écrit :Quand Amazon vous offre les frais de ports, ils sont dans l'illégalité car pour les ouvrages à bas coût le prix du transport est plus élevée que le prix du livre, et cela s'appelle de la vente à perte. Il y a quelques années, les libraires avaient attaqués la Fnac qui faisait la même chose, et c'est pour cela que cela avait été interdit un moment.Je ne sais pas comment Amazon fait pour contourner la loi, mais quoi qu'il en soit, il la contourne quand même.
Comme ça ;)