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A mon avis l'auteur avait prévu ce découpage à l'origine.Après c'est sûr que 60 euros pour environ 1000 pages, ça fait lourd. Mais 60 euros étalé sur 3 ans passe encore... Et rien ne dit qu'il y aura une édition "intégrale" à l'avenir (sauf si cela a été annoncé et que je ne suis pas au courant...).Et puis Gagner la Guerre était un cas à part il me semble.

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On va dire que ça rejoint l'éternel débat sur les abus de ce genre même si le cas particulier d'un auteur qui a (à raison) une grosse côte d'amour rend certainement plus indulgent. Mais personnellement, je suis un gros lecteur et je suis dans une période perso où je n'ai pas forcément de gros moyens. Alors même si je défend et j'aime l'objet livre, je lorgne de plus en plus vers les mots dématérialisés et pas franchement légaux... les sagas en 15 tomes en français qui n'en font que 5 ou 6 en VO deviennent un peu trop souvent la norme. Sans parler des sorties en poches sous l’appellation "intégral" qui ne font que reprendre le découpage normal. Sur le fond c'est bien mais on prend quand même ouvertement les lecteurs pour des cons avec ce genre de procédés. Bon désolé pour le HS, à la base j'avais juste tiqué sur le nombre de page de ce bouquin que j'attendais avec impatience.

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Tu sais c'est propre à la SFFF d'avoir continuellement des pavés. En général, 320 pages pour un roman c'est assez courant. Si en plus ils font un beau boulot sur l'édition avec une version Hardback jolie, je ne vais pas m'en plaindre perso.

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Je comprends ton point de vue Croutee mais là je suppose que c'est plus une volonté de l'auteur de fragmenter son récit.Les éditions des Moutons Électriques sont toujours belles, de là à dire que cela vaut 21 euros pour 300 pages... Je ne sais pas mais c'est le prix du marché (excessif à mes yeux, mais cela n'engage que moi).Après, pour ce qui est des abus de Pygmalion et de l'Atalante (oui oui je ne vous ai pas oublié avec un Tome 3 des Instrumentalités de la Nuit à 40 euros et un Tome 4 de Tramorée au même tarif prohibitif car divisé en 2 parties !) il y a clairement foutage de gueule dans l'air... Cependant, pas d'amalgame possible avec les Moutons.

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Y a le bon éditeur et le méchant éditeur : le bon éditeur fait du découpage, tu vois, et le mauvais éditeur fait du découpage, mais c'est un mauvais éditeur... :lol:

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Pour ces questions de découpage, Jaworski s’est quand même justifié dès l’annonce de celui-ci. La matière qu’il avait, devenait extrêmement importante. Et Gilthanas le dit fort bien, il y a découpage et découpage. Pour en revenir au livre en en lui-même, j’ai lu Même pas mort la semaine dernière. Je ne vais pas faire dans l’originalité, c’était une tuerie absolue! Un style foisonnant, une narration certes non linéaire mais on s’y retrouve parfaitement et celle-ci est menée de manière logique. Comme le mentionne Littlefinger, il faut juste s’accrocher au début face à l’avalanche de personnages, clans, lieux celtes qui pour ma part, ne m’étaient absolument pas familiers. Cependant, c’est un univers qui m’a fasciné et cette société héroïque change beaucoup des personnages ultra-cyniques de Gagner la Guerre. La première partie du roman est d’ailleurs une introduction guerrière, avec une approche très réaliste dans son traitement. Descriptions minutieuses des coutumes guerrières d’avant-guerre, armes, équipement, banquets, duels, tout y passe. Mais c’est surtout la seconde partie du roman qui m’a scotché, le roman passant à un récit initiatique pour Bellovèse et à une ambiance onirique. La forêt, motif récurrent dans les mythes celtes, est utilisée pour amorcer tout le coté surnaturel, surnaturel qui est à l’appréciation des personnages et des lecteurs quant à son existence avérée ou non.Jaworski avait mis la barre très haute avec Janua Vera et Gagner la Guerre. Mais là, c’est peut-être encore meilleur O_o .

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Ça fait 8 jours - bon, je n'ai pas été aidé par mon planning de traductions... - que je galère pour rédiger ma chronique. C'est plein de qualités, le roman va avoir une bonne note (et pas parce que "tout le monde" dit que c'est génial, les qualités, je les vois bien), mais perso, je n'ai pas vibré.

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Allez, voilà, sérieux, le 22 août, achetez-le ! (Je n'ai aucune action chez les moutons, je vous jure !)Avec son précédent roman, Gagner la guerre, Jean-Philippe Jaworksi s’est imposé comme une figure majeure du paysage littéraire français. Déjà remarqué avec son recueil Janua Vera, l’auteur Nancéien a mis quelques années avant de revenir aux commandes d’un projet d’envergure, à savoir la trilogie des « Rois du Monde », toujours chez les Moutons électriques. Bien évidemment, après de telles œuvres, Jaworski était attendu au tournant et ce premier tome – ou « Première Branche » - intitulé Même pas Mort a la lourde tâche de convaincre en à peine 297 pages (contre 684 pour Gagner la guerre) qu’il est bien l’auteur exceptionnel entrevu auparavant. Outre la différence de pagination, exit la période de la renaissance italienne et bonjour l’ère celtique, une prise de risque évidente qui ajoute à l’impatience de découvrir ce nouvel ouvrage. Dans Même pas Mort, Bellovèse, fils de Sacrovèse, raconte son histoire à un héros Ionien pour transmettre sa légende. Exilé par son oncle, le roi Ambigat, après la guerre des Sangliers qui coûta la vie à son père, Bellovèse, son frère Segovèse et sa mère Dannissa doivent vivre au fond du royaume du peuple Biturige. Pourtant, l’âge faisant, les deux jeunes hommes se voient rattraper par leur lignage et lorsque la guerre contre les Ambrones éclatent, le haut-roi demande à Sumarios d’emmener Bellovèse et Sacrovèse à la guerre pour qu’ils deviennent des hommes. Embarqué dans un monde brutal et sans pitié, Bellovèse se retrouve en bien mauvaise posture. Le seul problème, c’est que contrairement aux attentes d’Ambigat, Bellovèse n’est pas mort.La première évidence devant Même pas mort, c’est le style de Jean-Philippe Jaworski. A l’instar de son écriture dans Gagner la guerre, nous avons à faire ici à une nouvelle prouesse. Comme une pierre précieuse, le style de l’auteur français brille de mille feux, ciselé par une plume précise et subtile et qu’on redécouvre à chaque fois sous un angle différent à chaque nouvelle lecture. Derrière chaque phrase, on retrouve une petite musique, une cadence impeccable qui rend la lecture aussi fluide qu’épatante. Dès lors, inutile de dire que l’intro seule, narrée à la seconde personne, immerge le lecteur dans l’univers celtique. Il s’avère indéniable dès les premières pages que la plume du Nancéien n’a fait que s’améliorer et jamais ce talent d’écriture ne se démentira au fil des pages. Elle ira même crescendo, de manière d’autant plus impressionnante que le style se trouve magnifié par l’ambiance et l’histoire de l’auteur.Même pas Mort, malgré sa taille congrue, s’affirme comme un roman-univers. En mêlant allègrement fantasy et histoire, Jaworski livre une véritable expérience d’immersion. Le lecteur s’introduit par la petite porte, celle de l’histoire familiale de Bellovèse, noble déchu, dans le monde des celtes, de leurs multiples tribus, leurs coutumes, leurs guerres et leurs traditions. On flirte un temps avec la pure culture guerrière, avec la première grande partie qui emmène Bellovèse et Ségovèse dans le sillage de Sumarios et Comargos, deux héros des bituriges, un peuple puissant et fier. C’est d’ailleurs là que se révèle la très grande force de Jaworksi, celle de ne jamais faire dans l’esbroufe. En refusant systématiquement la grandiloquence et l’excès de nombre de romans de fantasy, Même pas mort respire l’authenticité, le réalisme. Le voyage des deux jeunes guerriers s’avère aussi rude que sobre dans sa description. En quelques pages, on vit avec les Celtes, on mange avec les Celtes, on souffre avec les Celtes. Bref, Nous sommes Celtes. A tel point que le cœur se serrera lors de la demande d’Oicos. De même, les traditions et coutumes introduites rapidement par l’auteur fascinent, toujours bien employées, elles servent autant de moteur au récit que de source d’informations au lecteur. Un gage d’intelligence dans la lecture, en même temps qu’un divertissement de haute volée.Rapidement, on basculera dans la partie essentielle du roman, et donc du récit initiatique guerrier au récit d’enfance entre onirisme et nostalgie. En évitant toujours les exploits invraisemblables e les envolées héroïques, Jaworski investit son énergie dans la description de la vie quotidienne. Ainsi, le lecteur passe les pages suivantes en compagnie des jeunes celtes, au gré du temps, on comprend rapidement toute l’amertume de leur mère et toute l’effronterie des garçons. En immergeant toujours son récit par la culture celtique, on se retrouve face à un fascinant pan de vie, aussi intimiste que sensible. De même, l’auteur aborde le fond des forêts et les légendes attenantes. C’est ici où les éléments les plus fantasy, presque mythologiques, se retrouvent le plus. La rencontre entre le Seigneur des Forts et Taruos est une preuve éclatante non seulement de la maîtrise de Jaworski mais aussi de sa malice. En troublant le jeu, entre épisode délirant et monde onirique, il garde une sensation de rêve éveillé tout du long tout en permettant de découvrir une nouvelle facette des légendes celtes. Nous restons bien loin des canons du genre, pour le meilleur.Pourtant, soyons franc, Même pas mort n’est pas un roman facile à aborder et à suivre. Se basant sur une trame narrative fluctuante par sa temporalité, Jaworski balade son lecteur dans diverses époques (sans compter les doutes quant à la réalité des choses vécues) et certains se retrouveront rapidement déroutés. Malgré tout, la difficulté reste relative, et la lecture attentive y palliera facilement surtout que ce petit manège se trouve pleinement justifié. La manière de revenir au début de l’intrigue – avant donc l’engagement des garçons pour la guerre – s’avère d’ailleurs adroite, prouvant que la maîtrise de l’auteur lui permet ce genre de procédé de narration. De toute façon, les personnages disséminés dans le roman – il faut un temps pour s’adapter à la profusion de noms étranges – se révèlent assez fouillés et intéressants pour atténuer la relative sensation de désorientation éprouvée. Ainsi Bellovèse, Sumarios, Suobnos ou encore Dannissa deviennent des ancres pour le lecteur, peu importe l’époque. Si l’on devait vraiment pointer un défaut, ce serait la brièveté de Même pas Mort. Un roman d’une telle excellence ne peut que frustrer lorsque l’on arrive au bout, d’autant plus que monsieur Jaworski assène une phrase encore bien plus frustrante en fermeture. Mais comment garder grief à l’auteur de nous faire un roman court quand on voit la tonne de compliments à faire par ailleurs ? Ce sera ici le cœur du lecteur qui parlera, il nous faut d’urgence la suite !Même pas Mort, premier volume de la trilogie des Rois Du Monde porte Jean-Philippe Jaworski au pinacle de la fantasy française et achève de l’établir en tant que meilleur auteur francophone du genre. En ne parvenant non pas à égaler Gagner la guerre mais bien à le surpasser, Jaworski détone. Certainement le meilleur roman de fantasy depuis très longtemps.

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Superbe critique!Il est en vente libre ce bouquin ? ;)J'attendrai pourtant la critique de Gillossen pour me décider. J'aime bien quand la trilogie est totalement publiée... ça évite les surprises d'inachevé.Mais si c'est vraiement le chef d'oeuvre annonçé, je craquerais. C'est un Jaworski tout de même!

96
Vous donnez envie avec vos critiques! J'en avais pas besoin pour être certaine d'acheter le livre, mais mince! Je suis curieuse de voir l'avis plus tempéré de Gillossen en tout cas.

97
Il paraît en août mais ceux qui l'ont pré commandés l'ont reçu avantPresque deux mois après la lecture, je ne peux plus trop situer les événements avec précision mais par contre le livre reste tout de même en mémoire avec un très bon apriori, c'est toujours important pour moi que le ressenti soit toujours présent X mois après même après 20 autres livres lus depuis

98
Ah mais je sais bien, et je vous déteste cordialement d'ailleurs :) Pour ma part je suis arrivée après la bataille donc j'ai juste mis une réservation sur la commande de ma libraire pour la sortie.

99
Bizarrement chez moi j'ai eue plus de réservation de la version Collector de Gagner la Guerre plutôt que sur Même pas mortL'effet Collector sans doute...

100
Merci à tous de vos compliments sur ma critique, cela faisait près de 2 ans maintenant que je m'étais interdit de republier une critique littéraire hors de mon profil et ça fait plaisir vos remarques.J'ai lu deux autres critiques qui sont, de même, assez dithyrambiques, preuve que Jaworski doit se bonifier.En tout cas, l'attente de son second volume en 2014 va être atrocement longue !!