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par Saffron
Adhérent
Comme prévu, fini. Le roman est vendu comme du steampunk, mais c'est un steampunk très particulier. Si le steampunk post-apocalyptique n'existe pas déjà, Justine Niogret l'a inventé. J'ai retrouvé un peu de l'ambiance de Gueule de Truie là-dedans, dans l'épopée des personnages si ce n'est dans leur relation. On a droit à une histoire d'amitié improbable entre un jeune garçon et une automate qui veulent fuir une cité en plein déclin et trouver un ailleurs, quelque chose hors des murs. C'est touchant et ça sonne juste.Comme c'est du Justine Niogret, il ne faut pas s'attendre à une écriture riante ou à un thème joyeux. L'intérêt réside dans la poésie du style et dans les émotions que l'histoire arrive à véhiculer. Comme toujours avec cet auteur, j'ai aimé le livre, mais ce n'est pas le même "j'ai aimé" que j'utilise pour parler de Terry Pratchett ou du tome 13 de la Roue du Temps que j'ai fini hier. Pratchett, c'est le gros brownie au chocolat qui fait plaisir d'un bout à l'autre. Niogret, c'est une sucrerie un peu étrange, qu'on n'apprécie pas forcément à la première bouchée et qui demande un peu de temps pour être assimilée ; et quand on arrive à la fin, on se dit que c'était bien bon, finalement, et qu'on en reprendrait bien s'il en restait.Le roman ne joue dans la catégorie "jeunesse" que si on le compare au reste de la bibliographie de l'auteur. Ce n'est pas un livre que je mettrais dans les mains de n'importe quel jeune lecteur, je pense qu'il faut une certaine maturité pour le comprendre et l'apprécier. C'est plus léger qu'un Chien, qu'un Mordre ou qu'un GdT (pas encore lu Mordred), mais tout juste. En tous les cas, qu'elle soit destinés aux jeunes ou aux moins jeunes, la plume de Justine Niogret est toujours aussi ciselée, et personnellement, c'est ça que je recherche.