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J'suis en plein dedans. C'est sympa, mais un peu bordélique, c'est clairement un titre plus léger que Perdido, le Concile ou The City... Par contre j'ai un léger souci à la traduction, qui m'a l'air de sérieusement manquer d'une petite relecture. Ça sonne pas très naturel, ça change de registre tout le temps, y'a des expressions anglaises adaptées à la chie dedans... D'ailleurs je pense pas que la traductrice soit mauvaise, juste que ça sent le truc fait en pas assez de temps.

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Lecture très décevante pour ma part : Le principe un peu barré m’a fait rire, et j’étais curieux de découvrir vers quoi tout ça allait nous emmener. En cours de lecture on pense beaucoup à Neil Gaiman, la plongée dans un monde surnaturel contemporain qui vivrait en parallèle du notre, les dialogues un peu foufous, les personnages loufoques hauts en couleurs (Goss et Suby rappellent énormément Valdemar et son comparse de Neverwhere)… Mais mon soucis principal c’est que l’histoire est vraiment difficile à suivre parce que l’auteur s’éclate à faire des blagues, des allusions, des références tous les paragraphes, il y a des digressions à n’en plus finir à tel point que sur une seule page, je revenais plusieurs fois au début de mes phrases pour arriver à suivre quelque chose.Là où Gaiman nous promène dans son univers avec facilité et légèreté, Miéville nous jette dedans la tête la première roulé en boule dans un sac poubelle en rigolant devant notre dégringolade absurde, et ça devient vite lourd et exténuant. Le vocabulaire est aussi vraiment alambiqué, histoire de rajouter un peu de beurre dans notre verre d’huile, l’auteur (ou le traducteur ?) nous assène des mots compliqués ou inventés à tout bout de champ.Tout est raconté à coup de phrases courtes, énigmatiques, et prend un malin plaisir à perdre le lecteur et à ne pas dire ce qu’on cherche à savoir. Les dialogues abusent du procédé qui consiste à parler de trucs qu’on ne peut comprendre à ce moment du récit, à faire des allusions obscures entre deux personnages pour appuyer le fait que le héros ne comprend pas ce qui se passe. Ça fait « mystère » à petites doses, mais autant utilisé ça fait juste mal au crâne.Je constate également un défaut que j’avais déjà pointé du doigt chez Gaiman, le héros qui ne sert que de véhicule au lecteur pour découvrir l’univers, mais n’accomplit pas grand chose, il subit tout et ne fait rien, et en devient finalement transparent à regarder tout ce qui se passe le cul sur sa chaise avec des yeux ronds.Si ce genre de récit ne vous fait pas peur, le fond de l’histoire est fun et je pense que ceux qui ont apprécié le livre ont su s’en accommoder, voire aimer le style tordu de l’écriture. Pour moi c’est pas passé, au point que j’ai refermé le livre à la moitié, épuisé et n’ayant aucune envie de reprendre la lecture.

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Je profite de la remontée du topic... Je me suis cassé les dents il y a un moment sur The city & the city mais j'ai envie de réessayer de lire un Miéville. Selon vous, c'est lequel le plus abordable ?

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Gillossen a écrit :Ça dépend ce que tu cherches.
A vrai dire je sais pas trop... Un univers plus facile d'immersion que celui de The City & the City. J'en avais trouvé le début lent, lourd, sans rien qui vous fait cesser d'être lointain spectateur, avec la vague impression de lire l'adaptation littéraire d'une de ces vieilles séries policières à la Derrick. Un peu subjectif comme critère... :/ Je vais regarder du côté des livres que tu cites, les résumés me plaisent bien !

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Trouvé en thailande en occasion, lu en anglais. J'ai trouvé assez sympa sans atteindre le niveau de the city in the city. Un univers un peu bordélique entre American Gods et Neverwhere assez fun. Des personnages originaux, une écriture assez fun et peu compliquée (enfin en anglais ça reste assez léger) avec une réflexion assez intéressante sur les statuts de culte et de prophète.dans les inconvenients, y a des catégories de personnages, marrantes certes, mais qui amènent pas grand chose
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J'ai passé un bon moment, bonne lecture de vacances. ;)
Igguk a écrit :Je constate également un défaut que j’avais déjà pointé du doigt chez Gaiman, le héros qui ne sert que de véhicule au lecteur pour découvrir l’univers, mais n’accomplit pas grand chose, il subit tout et ne fait rien, et en devient finalement transparent à regarder tout ce qui se passe le cul sur sa chaise avec des yeux ronds.
Ben c'est un peu le principe de l'anti-héros... Si tu t'arrêtes à la moitié du livre sans lui laisser le temps de se développer, c'est peut-être un peu rapide de dire qu'il ne fait rien... ;)
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Duarcan a écrit :Ben c'est un peu le principe de l'anti-héros... Si tu t'arrêtes à la moitié du livre sans lui laisser le temps de se développer, c'est peut-être un peu rapide de dire qu'il ne fait rien... ;)
La moitié d'un bouquin c'est largement suffisant pour qu'un personnage m'accroche ou pas, et pour qu'un livre m'accroche ou pas également, j'ai pas arrêté au bout de 20 pages non plus...

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Tu m'as mal compris (ou me suis mal exprimé). Le temps qu'une personne met avant de décider de laisser tomber un livre ou l'adhésion à un univers, c'est une affaire personnelle. J'ai rien à dire la-dessus. En l'occurence, 20 pages ou la moitié ça change rien sur le fond. Tu compares deux développements d'anti-héros qui n'évoluent pas forcément de la même manière sur tout le récit. Je ne manifestais mon désaccord que sur le fait que le héros ne soit qu'un véhicule, car il n'est pas que ça durant tout le livre. Je parlais de ta critique, pas du fait que t'aies pas croché et lâché le livre ;)

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De toute façon quelque soit le genre annoncé tant qu'il y a marqué China Miéville dessus... je serai preneur. Mais j'attends déjà que Fleuve se décide à donner une date de parution pour Embassytown. Bon sang ils avaient dit 2014... :(

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Me voilà avec ma critiqu. Déjà après The City & The City, j'ai attaqué Kraken avec quelques appréhension. Si les débuts m'ont emballés, très vite c'est parti dans les sens.Pourtant, dans ce roman on découvre un Londres des plus intéressants. Mais on a trop d'informations qui nous tombe dessus pour que se soit suffisamment creusés, surtout que du coup on ne sait pas vraiment si tout va être utile.De plus, l'intrigue en pâtis. On n'a l'impression de tourner en rond, que l'histoire avance assez peu et qu'elle est plus un prétexte pour faire découvrir l'univers que l'inverse.Les personnages sont pourtant très intéressants et haut en couleur. Malheureusement, j'ai l'impression qu'ils ne sont que survolés et trop nombreux.Cette fois-ci au moins, j'ai quand même appréciée le style, même s'il n'est pas exceptionnel, il a su me transporter dès le début et m'accrocher coûte que coûte. Je trouve par contre la fin mal écrite, trop rapide, trop de choses se passent, on a du mal à comprendre très bien comment on en a fini là.Je ressors donc assez déçus de ma découverte de China Mieville, il a les idées, mais elles ne sont pas bien utilisés et il fait trop de longueurs, même si au final c'était assez divertissant. Je n'abandonne pas pour autant l'idée de lire d'autres livres de lui, mais pas tout de suite.

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La carrière de China Mieville est intéressante. J'ai l'impression qu'il s'est lancé dans la littérature avec son univers de Bas-Lag, merveilleusement baroque et foisonnant d'idées en tous genres, pour réaliser ensuite que s'il souhaitait continuer à exister sur la durée et se bâtir une carrière d'auteur, il ne parviendrait pas à maintenir un tel niveau de créativité. Il est ensuite passé à des œuvres plus simples, bâties sur quelques idées fortes, plus faciles à vendre sans doute, mais où ses failles d'écrivain, en particulier ses difficultés à construire une intrigue, se voient davantage.

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Ta théorie est intéressante elle aussi, mais comment savoir s'il s'agit (enfin, au conditionnel) d'une démarche volontaire de l'auteur ou bien si ça s'est éventuellement fait naturellement, sans même qu'il s'en rende vraiment copte. Et puis, quand on voit Embassytown qui sort justement cette semaine, côté scénario, ça irait plutôt dans le sens contraire. :)

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En lisant Kraken, j'ai beaucoup pensé à Lombres (du même auteur) que je trouve bien supérieur (au niveau de l'intrigue et des personnages) mais aussi à Gaiman, auquel je n'accroche malheureusement pas. Ça foisonne d'idées mais ca manque un peu de liant et je n'ai pas vraiment réussi à accrocher aux personnages (les seuls qui m'ont convaincu sont Goss et Subby et ce sont des méchants).J'ai bien aimé l'analyse de Mangesonge. Je ne suis pas loin d'avoir la même opinion.