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Saffron a écrit :Autant je suis la première à encourager la lecture ("Il faut liiiiiiire !" /mode Dany Boon off), autant la France a vraiment, VRAIMENT un problème qui frise le pathologique avec le commerce des livres et l'activité d'Amazon...

Clairement. Je me fais la remarque à chaque fois que les gens se sentent obligés de dire "achetez dans votre commerce local, pas sur Amazon". Bien sûr qu'il faut soutenir les librairies, mais bon, c'est limite hystérique cette aversion d'Amazon :lol:

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Ben... ce n'est pas de l'hystérie, c'est une réaction à la politique commerciale très agressive d'Amazon. Amazon représente une énorme menace pour les libraires et a des pratiques de management inhumaines avec ses propres employés (quand l'entreprise n'essaie pas de les remplacer par des robots). Pas étonnant que la mégacorporation de Jeff Bezos se fasse des ennemis avec une tactique pareille.

Pour en revenir aux librairies, la librairie Scylla à Paris (l'une des principales librairies parisiennes spécialisées dans les littératures de l'imaginaire) faisait encore des commandes il y a quelques jours. A lire leur site, ils ont dû arrêter les envois par la Poste pour le moment (et fermer, bien sûr), mais ils continuent à prendre les commandes et feront les livraisons à la fin du confinement.

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Oui mais dans ce cas, pourquoi ne pas réouvrir tous les commerces qui vendent ce qu'on trouve sur Amazon ? En vertu de quoi mon revendeur de jeux vidéo indépendant, ou mon revendeur de figurines, devraient-ils rester fermés ? Et du coup, on réouvre les Fnac aussi ?

Je me fais l'avocat du diable certes, mais si on commence à discuter sur le terme de "première nécessité", nous ne sommes pas au bout de nos peines.

Edit : un article du Monde (abonnés) sur la question : https://www.lemonde.fr/livres/article/2020/03/19/le-monde-du-livre-retient-son-souffle_6033634_3260.html

Et notamment

Selon Patrice Evenor, directeur général adjoint de la société de diffusion et de distribution indépendante Harmonia Mundi, « la direction d’Amazon est très pragmatique : la plate-forme devrait écouler ses stocks de livres. Pour l’instant, elle n’en recommande pas. Signe que le livre n’est pas prioritaire. A contrario, la plate-forme garde l’essentiel de ses capacités de transports et de livraison pour les produits alimentaires, pharmaceutiques, tout ce qui est de première nécessité ».

Il n’est donc pas écrit qu’Amazon profite du confinement généralisé pour augmenter sa part de marché dans la vente des livres, estimée de 12 % à 13 % par le SLF. En revanche, cet épisode de vie recluse imposée à tous donnera peut-être encore des couleurs au marché du livre audio – qui se porte fort bien – et pourrait doper enfin la vente des livres électroniques. Il est trop tôt pour le savoir, mais Allary éditions annonçait par exemple dès samedi la baisse de moitié du prix de ses livres numériques pendant toute la période de confinement. Sur son site, le petit éditeur Premier Parallèle veut même voir l’avenir en rose : « On se retrouve dès que l’heure de remonter le rideau sera venue. Il devrait faire beau, et même si ce n’est pas très grand, chez nous, on fera une fête avec obligation de danser à moins de vingt centimètres les uns des autres. »

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En tant que libraire, je suis contre l'ouverture des librairies en ce moment pour contrer Amazon. Faire du chiffre c'est bien, rester en vie c'est mieux. J'aurais trop peur de me transformer en bombe à retardement pour mes proches ou les gens que je croiserais dans la journée. Voici d'ailleurs une tribune sur Actualitté au titre percutant
Memento mori

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Quand je pense que j'avais mis en route avec pôle emploi un projet de création de librairie spécialisée, je n'aurais pas pu aussi mal choisir mon moment.
Pour l'ouverture des librairies en ce moment, il est vrai que la concurrence des mastodontes type Amaz est encore plus inégalitaire. Le soucis c'est une prise d'habitude de la clientèle, pas évident après de faire revenir du monde :(
Si l'enfer est ici alors autant s'en faire, si l'enfer est ici alors autant s'en faire, s'en faire un paradis. --- Shaka Ponk

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Sans surprise :

Livre Hebdo a écrit :Le nombre d'ouvrages vendus s'est effondré de plus de moitié dès la première semaine de confinement et de fermeture des librairies, d'après les données recueillies par GFK.

A l'origine des palmarès des meilleures ventes de livres publiés chaque semaine dans Livres Hebdo, GFK a enregistré une chute brutale de l'activité dès la « semaine 12 » (du 16 au 22 mars), première semaine du confinement général et de la fermeture des librairies physiques décidés par le gouvernement pour lutter contre l'épidémie de Covid-19.

Pendant cette semaine du 16 au 22 mars, le nombre de volumes vendus s'est inscrit en baisse de 54 % par rapport à la même semaine de l'année précédente, et de 59 % par rapport à la semaine précédente (du 9 au 15 mars 2020), a précisé GFK à Livres Hebdo.

Avantage aux formats poche

Alors que seuls une partie des réseaux de vente (maisons de presse, hypermarchés, sites de vente en ligne) pouvaient poursuivre plus ou moins normalement leur activité après le 16 mars, le Top 20, toutes catégories confondues, était dominé par les formats poche (14 titres sur 20), avec en tête les version poche des nouveautés 2019 de Guillaume Musso (La vie secrète des écrivains, Livre de poche), Michel Bussi (J'ai dû rêver trop fort, Pocket), Aurélie Valognes (La cerise sur le gâteau, Livre de poche) et Marc Lévy (Ghost in love : un roman, Pocket).

Au 5e rang du Top 20, Leila Slimani conserve la tête du palmarès des romans grand format avec Le pays des autres (Gallimard), suivie par Michel Bussi avec Au soleil redouté (Presses de la Cité) et Aurélie Valognes avec Né sous une bonne étoile (Mazarine).

Sylvain Tesson (La panthère des neiges, Gallimard), vient en tête du classement des essais, tandis que Astérix, vol. 38 : La fille de Vercingétorix, de Jean-Yves Ferri et Didier Conrad (Albert-René) domine toujours celui des bandes dessinées.

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Le recensement cartographique par Livres Hebdo des établissements qui proposent le retrait de livres a franchi le cap des 400 lieux répertoriés.

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Kaisa Serafina a écrit :Certaines bibli/médiathèques ont l'air d'organiser des systèmes de réservation en ligne et de drive, ça peut valoir le coup de se renseigner !

En effet !

Le décret n° 2020-1331 du 2 novembre 2020 vient autoriser la pratique du retrait de commandes en bibliothèques pendant le confinement.

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Livres Hebdo a écrit :Des libraires s’élèvent contre le maintien de la livraison à un centime

Demandée par le Syndicat de la librairie française et plébiscitée par les clients, la prise en charge des frais de livraison par le gouvernement entraine une réorganisation du travail difficile à gérer en librairie.

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Je ne suis pas sûr de comprendre : ils demandent la livraison à moins (0 centimes) ou le retour à un tarif antérieur ? (parce que les clients seraient encouragés à se faire livrer et ça augmente le travail de faire de l'emballage et expédition, par rapport à mise en rayon et emporté).

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Ca fait beaucoup plus de charge de travail en effet (chez nous on a dû fermer le site internet toute une journée pour pouvoir espérer traiter les commandes qui s'accumulaient) sans que la masse salariale augmente (donc ça donne du personnel qui court partout ^^)

Mais les frais de port à un centime, c'est quand même un argument de poids face à Amazon et autres grands groupes !
Perso je suis pour le maintien de cette mesure, mais il ne faut pas se voiler la face, ça change notre manière de travailler en profondeur, et il y a sans doute beaucoup de choses à repenser au quotidien (qui s'occupe de chercher les livres dans les rayons, des emballages, de l'envoi, où stocker les commandes en attente, etc)
Memento mori