Comme pour la plupart des traductions, un à-valoir fixé par contrat, et un pourcentage sur les ventes qui signifie que je touche quelque chose sur chaque vente une fois l'à-valoir amorti, ce qui n'est pas un cas de figure très fréquent dans les faits (de manière générale il faut énormément de ventes pour amortir un à-valoir). Mais je ne vois pas bien le rapport avec la question.
Merci pour tes précisions et ta réponse!
Le rapport avec la question était que je voulais avoir un ordre d'idée des postes de chaque intermédiaire sur le prix de vente du livre. Et donc si le prix de vente incluait une éventuelle marge pour la traductrice.
Et si j'ai bien saisi ta réponse, c'est effectivement le cas à partir d'un seuil de vente atteint. Je n'ai aucun doute sur la rentabilité et le nombre de ventes d'un livre de Sanderson.
Je ne peux pas répondre à la place du Livre de Poche mais ce sont des livres qui sont très longs, qui demandent beaucoup de travail à tous les stades de la préparation, et dont la traduction coûte assez cher puisque la somme que je touche est proportionnelle à la taille du livre. Je suppose qu'il en va de même aux autres postes (correction, etc). Je ne pense pas que le prix soit excessif par rapport à ce que cette série coûte à l'éditeur. Gardez aussi en tête que c'est un inédit, il ne s'agit pas du simple rachat d'un titre déjà publié comme c'est souvent le cas en poche. Donc, là encore, il coûte plus cher à fabriquer.
Donc selon toi, la traduction et le contrat signé entre Livre de Poche et l'auteur/éditeur américain justifient un prix de vente doublé comparé aux VO de chaque livre ?
Je ne le pense pas. Je pense que Livre de Poche s'en met plein les poches (et oui le jeu de mot était facile).
D'après ce que je comprends du commerce du livre : l'éditeur touche à peu près 20% du prix de vente, le vendeur (libraire) touche environ 40% tandis que l'auteur (en fonction du contrat passé) touche dans les 10 % (une fois le seuil d'à-valoir dépassé) et les 30 % restants vont aux diffuseurs/distributeurs.
Sachant que le prix du livre en VO
inclut déjà toutes les marges pour chaque intermédiaire hormis :
-le prix de la traduction de chaque livre (qui doit être autour de 30 000€ en prenant un prix de 0.07 € par mot traduit)
-le contrat signé avec Livre de Poche (ce dernier doit être un montant fixe j'imagine)
j'estime la marge de l'éditeur aux alentour des 30-35%.
Une marge de 30% sur un livre de 45,8€ (2x22.9€) donne 13,74€ par livre soit
la moitié du prix du livre en VO!!
A titre de comparaison,
Le livre des Martyrs, dont la traduction est tout aussi longue, se vend à 27€ et, qui plus est en grand format.
Chacun est libre d'en juger ce qu'il veut mais pour moi, ça reste une forme de vol.
Avec un pouvoir d'achat à parité égale plus faible qu'aux USA, un salaire médian net de 1940€, et un pays qui se veut culturellement l'un des plus actifs, est-il normal et moral qu'un éditeur affiche de tels prix ?
Du coup, j'ai regardé un peu plus en détail la société Livre de Poche qui serait gérée par Mme Nathalie Jouven, également gérante de 12 autres sociétés d'édition.
Selon Wikipédia, je rappelle que :
"En 2019, les 10 % de Français les plus riches détiennent 46 % du patrimoine brut quand les 50 % les plus pauvres en ont 8 %."
Enfin, ce genre de pratique malsaine pousse les lecteurs vers d'autres formes de médias (ebooks, numérique) moins coûteux.
Pour conclure, je n’achèterai jamais la version française de
Stormlight Archive, la VO à 27€ me suffit amplement et, si je m'offusque du prix de la VF, je n'en suis pas directement concerné.