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Même si je suis d'accord en grande majorité avec le fond.En ce qui concerne la forme, Bifrost (Girard) fait du Bifrost et se place au dessus de la mêlée en critiquant tout le monde.Cela fait un peu les bobos parisiens élitiste qui considèrent que tout ce qu'ils publient est extraordinaire mais sont incompris par le commun des mortels. (pauvres de nous...)

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Pour répondre a Littlefinger sur un autre fil
Littlefinger a écrit :Attention Herbefol,ne faisons pas de ça un débat ridicule à la SF vs Fantasy. Et la SF est passée par là en effet, mais j'étais trop jeune pour connaître (youpi, je me sens moins vieux). Ce n'est pas une raison suffisante pour dédouanner la vague d'immondices que je vois sur les présentoirs en fantasy/bit-litt actuellement.
Ben pour le débat sf vs fantasy, ce n'est pas a Herbefol qu'il faut s'en prendre mais au rédacteur de l'édito qui balance quelques piques bien senties à ce sujet. Sinon je pense que tu le sais bien (à la lecture de tes critiques ciné ou bouquins) il faut souvent aller un peu au delà des présentoirs hein (parce que à part Brage sur les présentoirs heu......). J'ai tellement de trucs à lire (80% fantasy/fantastique et 20% sf) que je ne sais plus où donner de la tête et encore je ne plonge pas sur tout les avis positifs que je trouve sur Elbakin. Alors on peut asséner de toutes ses forces que les éditeurs fantasy ne sortent que de la merde (ou majoritairement), j'ai quand même l'impression que les lecteurs y trouvent leur compte ou pour le moins assez pour une vie (on verra pour nos prochaines réincarnations :P ).Après, le côté "donnez de la merde aux lecteurs ils en redemandent" ça ressemble à de l'élitisme qui me saoule mais d'une force. Je vais enfoncer des portes ouvertes, mais pour moi la lecture c'est un plaisir et le plaisir chacun le trouve où il veut (love as you wilt, hein Witch ;) ) même dans la fantasy à capuche ou la high fantasy bourrée de clichés. A charge aux libraires et aux sites spécialisés comme le notre, d'essayer d'élargir le champ d'investigation du lecteur, et ce si il le souhaite.
Si l'enfer est ici alors autant s'en faire, si l'enfer est ici alors autant s'en faire, s'en faire un paradis. --- Shaka Ponk

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Moi ce qui m'énerve c'est l'attitude : littérature populaire = merde. Il y a de la littérature populaire sympa. Il y en a aussi qui est de la merde. Herbefol évoquait Fleuve Noir Anticipation sur un autre fil : c'était un tiers de mauvais, un tiers de moyens, un tiers de petites perles. Sur la fin la collection était même franchement d'un meilleurs niveau. Oui dans la littérature populaire il y a du très bas de gamme. Il y a des lecteurs qui s'y font prendre. Avec un peu de chance certains passeront à des oeuvres un peu meilleure par la suite. Je suis le premier à déplorer qu'on mette en avant Goodkind. Il y a sans doute des choses de meilleure qualité dans la fantasy populaire. Aujourd'hui tout est devenu question d'image et publier du très bas de gamme ça suffit à donner une mauvaise image à un éditeur.Je pense aussi qu'une partie des lecteurs sont des suiveurs. Ils s'adapteront à ce qu'on leur proposera. Certes ils ne liront pas du haut de gamme, mais si on leur propose de la littérature populaire de très bonne facture, ils en liront.
et si c'est pour que Eclipse revienne avec Crimson, ils pouvaient bien rester dans leur tombe...
Justement la bit lit et l'imaginaire ce n'est pas le même public.

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Ben pour le débat sf vs fantasy, ce n'est pas a Herbefol qu'il faut s'en prendre mais au rédacteur de l'édito qui balance quelques piques bien senties à ce sujet.
Je pense que Littlefinger voulait simplement dire que "défendre" les mauvais titres fantasy en disant qu'il y a eu la même chose par le passé en SF, ça ne fait pas vraiment avancer le débat. :)

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Là, je ne peux qu'être d'accord avec lui :)
Si l'enfer est ici alors autant s'en faire, si l'enfer est ici alors autant s'en faire, s'en faire un paradis. --- Shaka Ponk

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Gillossen a écrit :
Ben pour le débat sf vs fantasy, ce n'est pas a Herbefol qu'il faut s'en prendre mais au rédacteur de l'édito qui balance quelques piques bien senties à ce sujet.
Je pense que Littlefinger voulait simplement dire que "défendre" les mauvais titres fantasy en disant qu'il y a eu la même chose par le passé en SF, ça ne fait pas vraiment avancer le débat. :)
D'autant que ce n'est pas la même chose. Les auteurs de SF du Fleuve même les plus mauvais avait une certaine sincérité dans leur démarche littéraire. et il en allait de même des auteurs SF populaire anglosaxons. C'était certes pour certains des auteurs professionnels mais leur ambition se limitait à vivre décemment de leur plume.Certains auteurs de fantasy populaire comme Brooks ou Goodkind revendique au contraire leur absence de sincérité. Brooks qui affirme dans des interviews avoir écrit de la fantasy juste parce que c'était le genre qui permettait de gagner du pognon à une époque ou Goodkind qui affirme de pas apprécier la fantasy plus que ça et n'en avoir jamais lu. Ce sont des auteurs qui écrivent uniquement pour se faire un maximum d'argent et produire du best sellers à la chaîne. Il y a une certaine différence. Au moins des auteurs comme Gemmell ou Feist sont sincères, eux.

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Je ne ressens pas l'édito d'Olivier comme vous. Certes oui, il tire à boulets rouges un peu beaucoup, mais on a l'habitude. Mais dans le fond il a raison.Ca fait des années que je fais parti de ceux qui pensent que Bragelonne en inondant littéralement les bacs avec leurs sorties de tout et de rien, et surtout de rien, soyons sérieux deux minutes, jouent avec le feu. Je fais aussi parti de ceux qui déplorent qu'on offre aux lecteurs majoritairement de la littérature bas de gamme.Ben oui, désolé de faire mon vieux con, mais est-ce un service de proposer toujours plus de médiocrité à un public qui s'y accommode encore davantage (effet cercle vicieux) . Regardez la télévision, regardez la télé-réalité, la télévision est devenu un vaste dépotoir car comme la merde télévisuel marchait, on en a toujours proposé plus et c'est devenu une sorte d'enfer intellectuel à l'heure actuelle. Cela pouvait être un formidable outil, regardez ARTE et France 5 et les trucs géniaux qu'ils font ou bien chez nos voisins capables de produire des choses de qualités et des fictions populaires qui ne prennent pas forcément le spectateur lambda pour un con. C'est la parfaite analogie avec ce qui s'est passé dans la littérature "imaginaire".Une fois, je me suis amusé à compter le nombre de parution Brag/Milady comparé aux autres. J'ai eu peur. C'était juste incroyable. Et combien de livres intéressants la-dedans ? Et combien de prise de risque ? J'ai lu du Bragelonne et j'en lis encore aujourd'hui, de la fantasy populaire distrayante parfois même meilleure que ça, souvent abandonné faute de ventes, Bragelonne n'a pas les "couilles" désolé de le dire comme ça. Où est passé l'excellente collection de Genefort, Trésors du Futurs ?Et qu'on ne vienne pas me dire que Brag ne peut pas soutenir un bide/faible niveau de vente pour un livre ou une collection quand on voit la tonne de choses qu'ils publient et qu'ils vendent pas brouette. Je n'aime pas Bragelonne, peut-être qu'un jour ça changera, mais je ne les aime pas et jamais autant que j'aimerais Denoël Lunes D'encre ou Le Bélial ou les Moutons. Des passionnés qui se battent pour publier populaire et pointe en jouant les équilibristes. Quand Gilles fait des rééditions de Fondation/H2G2 une locomotive pour des parutions hautement risquées comme Vélum. Ou quand Klein s'appuie sur les bouses d'Anderson sur Dune pour nous offrir un ultime chef d'oeuvre avec la publication du Quatuor de Jérusalem.Oui, là, ils ont mon respect.Après, je peux aussi me faire l'avocat du diable. Ça a marché pour Brag, ils sont devenus grand et le public suit ce qu'on lui donne, pourquoi en changer, pourquoi cracher sur des bénéfices et puis, dans la bouillie de choses publiées, on trouve quelques bonnes choses. Mais je suis tellement écoeuré de voir où nous en sommes rendus niveau culture que même ça j'ai du mal et je deviens aigri. Certes on va me dire que de toute façon, les gens qui lisent cette littérature bas de gamme ne lirait pas et que un jour peut-être ils prendront autre chose. Oui, un jour.Franchement, que quelqu'un lise du Werber ou du Levy ou du Goodking, ou rien, non je vois pas la différence.Que quelqu'un regarde la Star'Ac, l'Amour est dans le pré ou rien. Je vois pas la différence.Nous avons fait de la médiocrité quelque chose d'acceptable. Elle peut l'être ponctuellement, surtout si on la reconnaît comme telle (regardez, entre deux bouquins difficiles, je lis du Dan Abnett sur Warhammer 40.000, bien écrit, bien troussé mais étiquette médiocre, un déconnecte cerveau quoi) mais faire de la médiocrité la norme, la majorité et même la seule. Non.Je remarque qu'Olivier fusille Brag et la fantasy BCF, et il a raison. Parce qu'il dit en filigrane qu'on ne se contente plus que de ça et qu'il faut chercher ailleurs les vrais éclats. Sans rire, de la fantasy intelligente/originale et excellente, je dois la chercher ailleurs, chez Les Moutons avec Porcelaine, chez L'Attila avec L'homme qui parlait la langue des serpents. Brag sortira peut-être dans le même temps 5 trucs insipides et pré-formatés, 1 truc sympathique voir 1 truc intéressant (si on a beaucoup de chance) et je n'ose parler de ce que publie Milady (j'en serais mal). Olivier remarque aussi la prétention des nouveaux arrivants à chaque fois, Orbit franchement... c'est bien l'histoire d'un semi-crash non ? Je me souviens très bien de leur prétention et ce qu'il en est aujourd'hui, c'est un fait. Et puis Eclipse... Dois-je le mettre ici ou l'autre topic mais c'est genre la claque monumentale pour eux. Et les revoir sous l'égide de Panini, une des pires maisons d'éditions que je connaisse, qui font de la merde A tous les points de vues en comics et qui se font méchamment tailladé par Urban ( et qu'est ce que c’est jouissif d'ailleurs) tout en annonçant le lancement d'une collection spécial Bit-Litt... Ben oui, y'a de quoi rire jaune. Surtout quand on pense qu'il y a surement demande de ce genre de littérature derrière (cf le succès de 50 shades of grey, dans le genre merde intersidéral...).Il faut arrêter de faire de l'élitisme. Je n'en fais pas. Je veux croire qu'un lecteur peut commencer par de la bonne littérature, pas forcément compliqué mais intelligente (Ex : L'oreille Interne) et finir par arriver à des sommets du genre. Ben oui, mais en l'entretenant dans la médiocrité parce que ça rapporte, parce que c'est plus facile et plus politiquement correct, non c'est impossible.Je ne veux froisser personne ici, je rappelle que je lis de la fantasy, pire je lis de TOUT, que je ne veux laisser personne sur le bord de la route, que je ne fustige pas gratuitement non plus, mais quand dans le quotidien, on lit les chiffres de ventes du dernier Marc Levy/Musso/Werber et qu'on voit d'autres projets galéré secs, ben à un moment il faut prendre position.

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Je précise tout d'abord que je suis très largement d'accord avec toi. :)En revanche :
Sans rire, de la fantasy intelligente/originale et excellente, je dois la chercher ailleurs, chez Les Moutons avec Porcelaine
Tu l'as lu ? Car pour moi, le roman aurait très bien pu se retrouver chez Bragelonne et sûrement se vendre mieux d'ailleurs. J'ai plutôt apprécié le roman mais je ne trouve pas qu'il soit un exemple de fantasy "exigeante". Quant à Eclipse/Panini... Personnellement, je pense que c'est aussi l'occasion de tenter de s'immiscer dans le système. Je ne veux pas trop en dire, mais pour les curieux qui jetteront un œil au "cahier critiques" de SciFiNow, vous devriez vous apercevoir que les titres sélectionnés n'ont rien de "bouses commerciales". Maintenant, pour financer des parutions "hors normes", il faut aussi des locomotives de "divertissement", ce qui ne devrait pas empêcher de privilégier le divertissement de qualité.

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Bragelonne trinque encore aujourd'hui pour les mauvais choix d'Alain Névant au tout début. Mauvais choix qui ont amené Stéphane Marsan à s'impliquer dans les titres étrangers, ce qui a amené au milieu des années 2000 des titres de meilleures factures, et notamment des auteurs comme Lynch, Carey, Rothfuss, Scholes. Mais Alain Névant a fait des choix discutables, s'orientant vers une fantasy extrêmement commerciale avec un décorum stéréotypée au détriment de vrai créateur d'univers. Tout au plus doit il être félicité pour la publication de Gemmell ( à une époque où l'écrivain anglais intéressait aussi ... Gilles Dumay, étonnant non) ainsi que pour sa tentative de publier Steph Swainson. Pour le reste ça reste de la BCF et du bas de gamme. Il a aussi sérieusement manqué d'éthique mais on vas pas non plus polémiquer là dessus. Stéphane Marsan a redressé la barre et a permis la publication d'oeuvre plus intéressante tout en continuant à publier du bas de gamme pour rester fidèle à ses premiers lecteurs. La réputation de Bragelonne s'est amélioré. Gillossen avait d'ailleurs remarqué il y a deux ans l'amélioration de la production de l'éditeur. Bragelonne tente de vieillir avec son public tout en séduisant les petits jeunes, pas facile comme position. Puis est arrivé Milady. Alain Névant en tant que responsable du marketing s'y est encore une fois très impliqué. C'est lui qui a créé le concept de bit lit surfant sur la mode de la paranormal fantasy en pleine croissance à l'époque aux USA. Et là c'est l'ouverture d'une boîte de Pandore parce que ça a très bien marché. Je pense qu'il a dans ce succès une grosse part de curiosité mais il y a aussi le fait qu'une nouveau sous genre a trouvé un public assez différent de la fantasy et même de l'urban fantasy. On peut leur reprocher d'avoir inondé le marché avec des séries de seconde zone, ça c'est clair. Mais justement en 2013 Milady annonce moins de publication bit lit.

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Pour te répondre, je suis en cours de lecture (comme je disais à Witch, avec mon travail, je lis plusieurs trucs en simultanée et j'avance comme un escargot ^^) et jusque là ça rentre dans la case originale notamment (fantasy asiatique) et c'est jusque là très agréable. Concernant Eclipse, pour la collection purement Eclipse, ils feront comme avant et alterneront titres sympa, titres très intéressant et fond insipide mais ils vont publier Nnedi Okorafor, que j'adore, déjà ça fera un livre que je prendrais. Mes préjugés sur l'aventure Eclipse viennent surtout de ma connaissance Comics et de ces ******* de chez Panini (je vais pas m'étendre sur eux hein de toute façon, j'ai bon espoir qu'un jour Urban les achève).Pour ta dernière phrase, ben on est on ne peut plus d'accord. C'est un peu comme la réédition de H2G2, divertissement de qualité qui fait locomotive pour financer d'autres Denoël (c'est l'exemple le plus récent que j'ai en tête)En fait, ce que j'essaye, maladroitement de dire certainement, et que vous ayez envie ou non de me lapider, c'est qu'il peut y avoir un juste milieu au lieu de l'excès incroyable de l'heure actuelle.Comme dirais l'excellentissime Pierre Jourde (qui lui même citait Jean Prevost), je soutiens violemment des opinions modérées.

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Gemmell faisant partie pour un certains nombre de ses livres de "divertisseur" de qualité, je comprends. Par contre , c'est intéressant ton exemple de L'année de notre guerre, une des publications du début que j'avais adoré, mais vraiment, et qui s'est retrouvé lâché. Un bon exemple.Il est indéniable qu'il y a eu un mieux, je suis en accord avec vous, Rothfuss figure dans ma bibliothèque, Lynch et Scholes m'intéressent un poil d'ailleurs. Mais bon, c'est pas encore la panacée, et je me demande aussi dans quelle mesure Brag peut-il s'améliorer sans laisser son public cible sur le carreau. Enfin, pour Milady et la baisse de titres bit-lit, je serais tenté de te répondre.... C'est pas très difficile en même temps de faire moins, le contraire m'aurait suffoqué :p

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Littlefinger a écrit :Où est passé l'excellente collection de Genefort, Trésors du Futurs ?
Ventes abyssales, comme toujours, quand on ne trouve pas un public pour un produit, à un moment, ça s'arrête.
Et qu'on ne vienne pas me dire que Brag ne peut pas soutenir un bide/faible niveau de vente pour un livre ou une collection quand on voit la tonne de choses qu'ils publient et qu'ils vendent pas brouette.
900.000 € de pertes en 2011, cinq licenciements en 2012, c'est pas vraiment ce que j'appelle un résultat fabuleux. Et ce n'est pas parce que l'on fait du chiffre d'affaire (vendre des livres) que l'on fait des bénéfices (le moyen d'en faire d'autres à perte).
Quand Gilles fait des rééditions de Fondation/H2G2 une locomotive pour des parutions hautement risquées comme Vélum.
Résultat, Gilles n'a plus les moyens de refaire un Vélum. D'ailleurs, quand on discute avec lui, les omnibus de fond s'ils se vendent non pas non plus l'air d'être de vraies locomotives en terme de trésorerie (le coût de fabrication de ce genre de truc grève pas mal leur rentabilité). Soit dit en passant, la maison Denoël est sous perfusion du groupe Gallimard depuis des années. Si elle était indépendante, au vu de ses résultats, elle aurait fermé il y a un moment.

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Herbefol a écrit :
Quand Gilles fait des rééditions de Fondation/H2G2 une locomotive pour des parutions hautement risquées comme Vélum.
Résultat, Gilles n'a plus les moyens de refaire un Vélum.
Et là, on met le doigt sur un des nœuds du problème.Certes il aura du mal à produire une autre œuvre de ce style. Mais vaut-il mieux avoir les moyens de le faire et ne pas le faire pour avoir plus de moyens (haha quelle phrase!!), ou le faire quand même parce que c'est satisfaisant d'un point de vue intellectuel / conscience professionnel même si c'est un échec commercial ?Pour moi les deux écoles sont valables : on fait tourner une entreprise, une vraie, qui gagne de l'argent et tout. Ou on offre aux lecteurs une œuvre qui en vaut la peine (en tout cas selon nous) quitte à ne plus pouvoir faire autre chose.Les deux types d'éditeurs existent, on n'arrête pas de les citer. Après, vous choisissez celui qui vous convient le mieux et défendez le modèle qui vous paraît le plus logique. ;)Pour en revenir à notre mouton Girard (pas électrique celui-ci mais presque), quand il parle
d’une fantasy longtemps fréquentable d’un point de vue commercial mais d’une vacuité littéraire affligeante dans son ensemble
je suis d'accord avec lui. Il faut arrêter de se voiler la face (n'oublions pas non plus que dans les termes girardesques de "vacuité littéraire affligeante", il inclut évidemment ce qui est mauvais mais aussi ce qui est moyen. Seuls les meilleurs comptent et ça peut se comprendre même si ce point mériterait débat).Ce weekend je me suis "amusé" (mais est-ce bien le terme) à tenter de faire une liste des titres de fantasy francophone d'excellente qualité que j'ai lu en 2012 et sortis après mai (les critères vous rappellent quelque chose ? :sifflote:)Et là... c'est le drame. Certes je n'ai certainement pas lu toute la fantasy francophone publiée cette année là, mais, je n'ai rien trouvé ou rien que je citerais "sans aucune hésitation". Depuis Furor de Clavel, aucun roman ne m'a procuré le fameux "wow effect" tant recherché (sorti en avril, tant pis pour lui :D)...Récemment, seul Porcelaine m'a paru intéressant sans être non plus totalement bluffant.Et là, deux façons de voir les choses (oui, encore). Soit on se dit que ces salauds d'éditeurs ne sortent que les titres de merde etc. etc. Soit on se dit qu'en fait, c'est comme dans tous les domaines, les chef d’œuvres c'est rares. Si tout le monde avait le même niveau, ils seraient banals.Et je pense que c'est là le deuxième nœud du problème. Girard, lui, ne se pose pas de question, il va tout droit, là où il a envie d'aller. Et il n'est pas difficile de savoir quelles voies il a choisies à chaque intersection, il suffit de voir ses choix dans le catalogue du Bélial ;)Ou plutôt, ils ne nous parle pas de ses questionnements. Il est trop intelligent pour ne pas avoir retourné le Rubik's cube dans tous les sens. Il préfère nous faire croire que le choix est simple (forcément le même que le sien^^). C'est normal, il tente d'éduquer le lectorat parce que c'est comme ça qu'il voit les livres. Comme quelque chose de gratifiant même si pas simple d'accès.

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Pour moi les deux écoles sont valables : on fait tourner une entreprise, une vraie, qui gagne de l'argent et tout. Ou on offre aux lecteurs une œuvre qui en vaut la peine (en tout cas selon nous) quitte à ne plus pouvoir faire autre chose.
C'est surtout quitte à mettre la clé sous la porte. ;)

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Atanaheim a écrit :
Herbefol a écrit :
Quand Gilles fait des rééditions de Fondation/H2G2 une locomotive pour des parutions hautement risquées comme Vélum.
Résultat, Gilles n'a plus les moyens de refaire un Vélum.
Et là, on met le doigt sur un des nœuds du problème.Certes il aura du mal à produire une autre œuvre de ce style. Mais vaut-il mieux avoir les moyens de le faire et ne pas le faire pour avoir plus de moyens (haha quelle phrase!!), ou le faire quand même parce que c'est satisfaisant d'un point de vue intellectuel / conscience professionnel même si c'est un échec commercial ?
Si c'est pour, à terme, planter définitivement la collection, je ne trouve pas ça très utile.

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Tu n'es pas un artiste donc. :DTu trouves que ça n'a pas d'intérêt d'offrir au monde une œuvre que tu trouves géniale si cela suppose que tu ne pourras pas montrer d'autres œuvres moyennes (ou pire) après ?L'intérêt d'une collection est donc d'exister ? (j'exagère évidemment)Je ne sais pas si j'aurais le cran de le faire mais en tout cas je comprends l'idée. Il m'est impossible de dire que ça n'a pas d'intérêt.Mais du coup on sait quel camp tu as choisi (si le besoin d'une confirmation se faisait sentir ;))

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Gilles Dumay est tributaire de la politique éditoriale de Denoel. A l'époque où Olivier Rubinstein était directeur littéraire, il avait interdit des tonnes de choses à Gilles et notamment de publier de la fantasy épique, du space opera ou des oeuvres trop populaires. Bref ce qui peut permettre de faire bouillir la marmite.Et je pense non plus qu'on ne lui donne pas les moyens de faire le marketing qu'il voudrait faire.

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Atanaheim a écrit :Tu n'es pas un artiste donc. :DTu trouves que ça n'a pas d'intérêt d'offrir au monde une œuvre que tu trouves géniale si cela suppose que tu ne pourras pas montrer d'autres œuvres moyennes (ou pire) après ?L'intérêt d'une collection est donc d'exister ? (j'exagère évidemment)Je ne sais pas si j'aurais le cran de le faire mais en tout cas je comprends l'idée. Il m'est impossible de dire que ça n'a pas d'intérêt.Mais du coup on sait quel camp tu as choisi (si le besoin d'une confirmation se faisait sentir ;))
Sympa de me faire dire ce que je n'ai pas dit.

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Comme chaque année, l'heure est venu de notre bilan numérique, presque trois ans après le lancement de notre offre e-Bélial', que l'on pourra comparer avec les bilans 2011 et 2010.En janvier 2012, on notait déjà une nette accélération des ventes par rapport à 2011. L'arrivée de nos titres sur de nouvelles plateformes "poids lourds" telle que celles d'Amazon et d'Apple ont accentué cette tendance, que la possibilité de lire gratuitement certains titres sur Youboox n'a pas érodé.Au final, cette accélération constatée en début d'année ne s'est pas démentie. En 2012, nous avons vendu 680 livres numériques sur notre plateforme (contre 447 en 2011). En terme de chiffre d'affaires, c'est presque deux fois plus (1,8 fois plus exactement) cette année. Si l'on ne considère que la VPC sur notre site, le numérique représente 13% du CA.Vous avez été 619 à télécharger au moins un livre numérique (payant ou gratuit) dont 289 à acheter au moins un livre. Ce n'est pas énormément plus que l'année dernière (573 et 219), ce signifie que le panier moyen, lui, a largement augmenté. Notre meilleur client (bravo Fred) a téléchargé 28 livres (payants ou gratuits) pour un total de 175 €.Voici les 10 livres numériques les plus vendus en 2012 :1. Tau Zéro de Poul Anderson (266 ventes)2. Gravité de Stephen Baxter (85 ventes)3. Singularité de Stephen Baxter (78 ventes)4. Féerie pour les ténèbres, l'intégrale de Jérôme Noirez (63 ventes)5. Le Dragon Griaule de Lucius Shepard (53 ventes)6. Flux de Stephen Baxter (50 ventes)7. Zendegi de Greg Egan (47 ventes)8. Bifrost 67 spécial Martin (45 ventes)9. Bifrost 66 spécial Asimov (39 ventes)10. Bifrost 69 spécial MacDonald (37 ventes)À noter le bon score de l'intégrale Féerie pour les ténèbres malgré son prix (20 €) qui prouve que les lecteurs n'ont pas peur de payer des livres numériques chers pour peu que le contenu soit conséquent (en l'occurrence, trois romans et cinq nouvelles) et le livre sans DRM. Les autres titres tournent de 10/12 € et les Bifrost 6 €.Les ventes se sont faites à 42 % sur notre plateforme, les 58 % restants se répartissant sur les autres points de vente. On remarque que sur les grosses plateformes (Amazon, Apple, Fnac) les ventes se concentrent presque exclusivement sur nos best-sellers (Poul Anderson, Stephen Baxter) là où sur notre plateforme et sur les sites des libraires, les ventes sont plus équilibrée. Voici le top 10 des points de vente :1. e-Bélial'2. Kobo France (Fnac)3. Amazon4. Feedbooks5. iBookstore (Apple)6. OLF (?)7. VirginMega8. Immatériel9. Bookeen.com10. Chapitre.comPetit bémol : nos livres n'ont été disponibles qu'en cours d'année chez Amazon et Apple, ce top 10 sera donc sans doute plus pertinent dans un an. Pour le mois de décembre, à titre d'exemple, ça donne : Amazon (260 €), iBookstore (150 €), Kobo (121,32 €).Le cas de Youboox est un peu particulier puisque la plateforme ne commercialise pas les livres mais les propose gratuitement, et rémunère les éditeurs (et incidemment les auteurs) grâce à la publicité, en fonction du nombre de pages lues. On considère qu'un livre est terminé quand au moins 85% des pages ont été lues et qu'une page est lue quand le lecteur y est resté plus de 4 secondes. Le top 5 :1. La Maison qui glissait de Jean-Pierre Andrevon (16 lectures)2. Enfer clos de Claude Ecken (15 lectures)3. L'École des assassins (13 lectures)4. Le Trône d'ébène (10 lectures)5. Bifrost 67 spécial Martin (10 lectures)Les ventes de nouvelles à la pièce ont été un peu meilleures que les années précédentes mais restent très marginales pour les textes également disponibles dans des recueils. L'exception, ce sont les nouvelles de Catherine Dufour et dans une moindre mesure celles de Thomas Day qui sont dans le top 100.Les téléchargements de fichiers se sont fait à 32 % en PDF et à 68 % en ePub. Sachant qu'excepté pour le dernier numéro de l'année, Bifrost n'était disponible qu'en PDF.En 2012, 68 livres numériques ont été achetés 2,00 € dans le cadre d'une offre papier + numérique sur notre plateforme. Cela représente donc exactement 1 livre sur 10 et c'est 68 fois plus qu'en 2010.
Le bilan numérique du Bélial', posté sur leur forum.