Tiens, cette discussion est repartie... Mes réflexions sur ce qui a été dit :Concernant le
contrat d'Amazon et sur le fait que l'auteur de la fanfic perd ses droits sur ses idées, je pense que c'était incontournable. Il faut savoir que beaucoup d'auteurs originaux sont contre la fanfiction ou s'en méfient à cause de l'
incident MZ Bradley, qui aurait failli se faire poursuivre par une fan à qui elle aurait emprunté une idée (c'est pas vraiment comme ça que ça c'est passé, mais c'est ce qu'il en reste). Quoiqu'il en soit, je pense que
la clause d'Amazon est là pour rassurer et protéger les auteurs d'origine.Il est vrai que l'une des caractéristiques de la fanfiction est d'avoir le pire qui côtoie le meilleur (et
plutôt positif) mais ce n'est pas obligatoire. Il ne faut pas oublier qu'à l'origine, la fanfiction était publiée dans des fanzine et seuls les meilleurs textes était acceptés par leurs éditeurs amateurs. L'aspect "tout le monde peut publier" n'est pas lié à la fanfiction elle-même mais à son évolution qui l'a amenée sur internet pour une meilleure diffusion, et qui a permis l'auto-publication.Il n'est donc pas choquant qu'un texte enrichi par la valeur ajouté d'un autre auteur puisse se vendre, selon les règle d'un produit dérivé (commission versée à l'auteur d'origine).Sur la qualité qui justifierai la dépense, c'est normalement à l'éditeur de la garantir. Il n'y a aucune raison que ce ne soit pas fait. A long terme, c'est dans l'intérêt de l'éditeur (pour se constituer un public).Il est vrai que cela n'a pas été le choix de l'éditeur de Fifty shade. Le texte avait bien marché sur internet et ils se sont dit qu'il ne fallait pas modifier une formule qui marche. Ils ont eu raison (économiquement parlant, je précise), puisqu'avec une campagne de marketing conséquente, ils ont eu leur best seller.On ne sait pas ce que fera Amazon. Vont-il refuser les textes mauvais et bourrés de fautes ? L'avenir nous le dira.Il n'est pas inenvisageable que les deux systèmes coexistent : une fanfiction libre, gratuite, avec les plaisirs associés à la communauté de fan et ouverte à tous d'une part, une fanfiction sélectionnée, payante, rémunérant l'auteur d'origine d'autre part. Si ça peut faire plaisir à certains, on pourra donner aux deux débouchés des noms différents (même si pour les auteurs qui écrivent, c'est la même démarche littéraire). Ce qui compte, c'est que la fanfiction payante et officielle ne cherche pas (par peur de perdre des parts de marché ) à éliminer la fanfiction libre et amateure.Par ailleurs, à partir du moment où on reconnait qu'un auteur secondaire peut apporter suffisamment de matériel pour que son travail soit considéré comme une œuvre à part entière, cela interroge sur le droit d'auteur actuel :- l'existence reconnue et éventuellement payante d'une œuvre secondaire
est-elle pécuniairement préjudiciable à une œuvre primaire ? (l'effet HP tend à montrer que non).- doit-on donner à un auteur le droit d'interdire qu'on reprenne son œuvre et ses personnage pour en faire autre chose, qu'il n'approuve pas ?
(droit moral de l'auteur). Le droit de créer ne devrait-il pas prédominer, tout comme le font déjà le droit de critique et de parodie ?- est-il acceptable qu'on ne puisse bloquer la création sur une œuvre
pendant près d'un siècle ? (70 ans après la mort de l'auteur). L'intérêt général ne devrait-il pas dicter des règles moins contraignantes ?(et puis je pense que Rick Riordan devrait payer des royalties à la Grèce sur ses gains de Percy Jackson. Elle est toujours vivante et il parait qu'elle est dans le besoin...)
