51
par Cu Chulainn
Mage
Vu que l'on m'a fait remonter le sujet récemment dans la discussion sur les bouquins de Jaworsky, je me permet de lancer un puissant rituel de nécromancie et de le sortir des limbes où il se trouvait, pour faire quelques petits commentaires.Déjà, un petit topo sur les créatures inspirés des mythologies, notamment dans Tolkien, selon mes humbles connaissances:Les elfes: bien décrits page précédentes. Les elfes de Tolkien sont en effet plus proches des elfes mythologiques (comme les alfar, qui sont des divinité mineures liés à des forces naturelles dans la mythologie scandinave) que les petits elfes du folklore. Tout les lutins, fées, elfes folkloriques, trolls lutins...Etc sont en fait des légendes assez récentes, quelques siècles au plus, et qui font partie du folklore. On ne les trouve jamais dans les anciens mythes. On a aussi les alfes noirs qui sont des divinités souterraines (les elfes sont issus des vers nés su pourrissement du corps d'Ymir, le premier géant, dont les dieux se sont servis pour faire le monde, au delà de cet aspect peu ragoutant, cela évoque le fait que les alfes en général sont liés à la terre et à la nature.... choses que l'on retrouve dans les elfes de fantasy). Les tuatath de Danan, les dieux irlandais qui combattent les démons fomores, sont également une source d'inspiration des elfes tolkieniens, et en particulier les noldor (le Silmarillion rappelle un peu le livre des invasions irlandais).Les nains: nordiques surtout, ils sont de petits personnages, souvent perfides, forgerons émérites, qui accompagnent les dieux scandinaves. Souvent grotesque ou maltraités par les dieux (aux funérailles de Baldr, le dieu Thor shoote littéralement dans un nain pour le projeter dans le navire en flamme où se trouve le corps de Baldr). Ce sont eux qui ont forgé les principales armes et objets les plus mythique: le marteau de Thorr, la lance d'Odhinn, les liens qui retiennent le loup Fenrir....etc.Les trolls: loin des petits lutins du folklore ici aussi, les trolls sont, dans la mythologie scandinave, des géants dégénérés, donc plus proche de la masse de muscle un peu crétine. Les trolls de Tolkien, et de la fantasy en général sont donc plus porches de géants monstrueux).Les orcs: nom venu du latin, désignant des esprits démoniaques, et utilisé par Tolkien, les orcs rappellent toutes les créatures antagonistes des dieux dans les mythologie: les fomores, les démons anguipèdes gaulois, et l'ensemble des esprits mauvais qui représentent le chaos et la tendance naturelle du monde, dans les mythologies, à retourner à ce chaos.Les ent: dans de nombreuses mythologie, l'arbre a une importance cruciale: l'Yggdrasil des Scnadinaves, les dryades grecques....etc.Les dragons: symbole du chaos, puis du mal avec la Christianisation, par excellence, on en trouve à profusion dans les anciens mythes, Fafnir, l'ennemi de Sigurd, en est un des exemples les plus connus. La vipère dragon qui ronge Yggdrasill en est un également. En fait, le dragon est surtout une créature chimérique et destructrice. Les dragons plus sympathiques que l'on retrouve dans certaines fantasy sont d'avantage une déformation actuelle du dragon, bien que les dragons asiatiques soient d'avantage des symboles d'éternité et de sagesse.Le balrog: repompage à peine voilé du Surt Scandinave, le roi des géants du feu, qui au Ragnarok franchira le Pont Bifrost, qui mène à la demeure des dieux, avec son épée de feu avant que Heimdalr lui barre le chemin. Surt finit par tuer Heimdalr (ça vous rappelle rien???).Les spectres, et autres morts vivants: les morts qui reviennent hanter les vivant, c'est une peur aussi vieille que l'être humain lui-même. Pour citer quelques exemples: la déesse Hel scandinave règne sur les enfers. Au Ragnarok, elle mènera son armée de morts contre les dieux. L'Ankou breton serait peut-être un aspect du dieu principal des celte (le Dagda irlandais, ou le Taranis Gaulois) réduit à son aspect morbide (le dieu créateur est toujours un porteur de vie et de mort dans les anciennes mythologie). Chez les Gaulois, les armes enterrées avec les morts étaient brisées ou tordues. On ne sait pas bien pour quelle raisons, mais une hypothèse évoque la volonté d'empêcher les morts de s'en servir contre les vivants. On pourrait évoquer les vampires, stryges, goules....etc.Loups garous, hommes bêtes et autres mélanges: beaucoup de dieux paiens avaient des caractéristiques animales, avec le Christianisme, c'est devenu quelque chose de mauvais, lié au diable. Le loup garou est un mythe que l'on retrouve partout en Europe. Il incarne le retour à un état bestial. Dans les mythologies anciennes, on a Fenrir, le loup destructeur scandinave.Les bebettes à pleins de pattes (araignées géantes, guetteur): dans la mythologie scandinave, Odhinn possède un cheval à 8 pattes nomé Sleipnirr. Ce serait les restes d'un anciens culte chamanique scandinave. L'araignée est un animal psychopompe, c'est à dire qu'il guide l'âme des vivants entre les mondes. Les Same, en Finlande et Scandinavie du Nord, ont un renne à 8 pattes dans leurs légendes.Gobelins, hobbits, gnomes viennent eux bien d'avantage du folklore, pas forcément celtique, mais je dirait plus précisément rural. Ce sont des déformations des divinités des anciennes religions, dont les légendes, par tradition se sont transmises de génération en génération, mais perdant toute nature divine du fait du Christianisme. On retrouve des légendes leur étant liés dans de nombreuses régions (et pas seulement en Bretagne! Même si ça fait le fond de commerce des vendeurs de souvenirs!).Pour moi, toutes ces "races" mythiques sont un élément essentiel de la fantasy. J'avoue que j'aime les retrouver, ou leurs variantes, et qu'elles me manquent beaucoup lorsqu'elles ne sont pas là.Comme je l'ai déjà dit, pour moi, la fantasy a ceci d'intéressant qu'elle rescucite un peu les anciens mythes, et un héritage historique... Si ça n'était que des récits pour le fun, juste pour se faire plaisir, je trouve que ça aurait beaucoup moins d'intérêts (malheureusement, la majorité des oeuvres de fantasy n'ont pas plus de prétention que de raconter une bête histoire pour le fun (après, je nuancerai en disant que c'était souvent le cas des mythes et légendes, bien qu'au fond, ils aient toujours eu une signification subtile).